En pleine controverse française sur la présence de crèches dans les institutions publiques, le 9 décembre, Mgr Fellay, Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, inaugurait une crèche au sein du Parlement européen de Bruxelles. Une action menée à l’initiative de Civitas et avec l’appui du député européen Mario Borghezio.
Présent a interrogé Alain Escada, président de Civitas.
— Est-ce la première fois que vous installez cette crèche au sein du Parlement européen ?
— Non, cela fait plusieurs années que nous le faisons, avec l’aide du député Mario Borghezio. Mais auparavant cela se faisait, j’allais dire, dans l’indifférence. C’est le contexte particulier en France, mais pas uniquement, qui a fait que l’installation d’une crèche dans une institution publique soit vue comme quelque chose d’extraordinaire. Auparavant cela n’avait jamais provoqué le moindre soubresaut. La seule différence par rapport aux années précédentes est que, 2014 marquant le centenaire de la mort de saint Pie X, Mario Borghezio a proposé à l’un des évêques de la FSSPX de venir bénir cette crèche. Une invitation à laquelle a répondu Mgr Fellay.
C’est lors de la préparation de l’installation et de l’inauguration qu’ont éclaté toutes ces controverses en France. Et nous nous sommes dit que c’était providentiel. D’autant que la date qui nous a été donnée pour l’inauguration est le 9 décembre, fête de la laïcité !
— Quelles ont été les réactions autour de vous ?
— Majoritairement elles ont été très positives et favorables. Nous avons vu de nombreux fonctionnaires, ou assistants, venir admirer la crèche, prendre des photos, mais dans une démarche de sympathie. Certes, au moment où nous nous sommes rassemblés pour la bénédiction, certains se sont étonnés. Mais ceux qui avaient l’air le plus interloqués, parlaient français…
— Pourquoi est-il important d’installer une crèche là-bas, au coeur du Parlement européen ?
— C’est d’abord rappeler que Noël est la fête de la Nativité et pas cette fête consumériste qu’elle est devenue aujourd’hui. C’est indispensable, surtout lorsque l’on se souvient à quel point les débats ont été vifs lorsqu’il a été question des racines chrétiennes de l’Europe. Installer une crèche c’est rappeler que l’Europe est intrinsèquement liée à la chrétienté. C’est aussi rappeler que tout pouvoir vient de Dieu.
L’institution européenne est un lieu d’opulence, de débauche de moyens financiers. Installer une crèche en son sein c’est ramener l’homme à l’essentiel : Dieu. Et c’est particulièrement important en cette période de l’Avent. C’est aussi témoigner du fait que l’Enfant Jésus est appelé à régner sur les nations et que rien ne peut se faire sans Lui, tout comme l’équilibre du monde ne pourra pas se faire en dehors de Lui.
Propos recueillis par Anne Isabeth / anne.isabeth@present.fr / Présent du 12/12/2014
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