Face à la propagation du coronavirus, du nord au sud de l’Europe, la réponse la plus commune des conférences épiscopales se trouve être la fermeture des églises et l’interdiction des célébrations liturgiques.
En France, dès le 1er mars, l’évêque de Beauvais, en concertation avec le préfet de région, avait décidé d’interdire la célébration des offices dans les 41 paroisses du département. Après l’annonce de Macron de fermer les écoles, universités et crèches, on peut s’attendre à ce que cette décision radicale soit appliquée sur tout le territoire.
Comme en Belgique où il n’y aura plus de célébrations publiques dans les églises du pays « jusqu’au 3 avril au moins » a annoncé jeudi dernier la Conférence épiscopale du pays. « Cette décision est effective dès ce week-end du 14 mars et restera en vigueur jusqu’au vendredi 3 avril au moins », est-il précisé dans un communiqué. « Les baptêmes, mariages et funérailles pourront se dérouler en cercle restreint », souligne la Conférence, qui rassemble onze évêques dont le chef de l’Eglise catholique belge, Mgr Jozef De Kesel. « Les églises demeureront ouvertes pour la prière ou la méditation personnelle », ajoute-t-elle.
A Rome, centre de la chrétienté, les mesures prises sont encore plus draconiennes :
« Au nom du « bien commun », révèle le quotidien italien La Nuova Bussola Quotidianna dans son édition d’hier 13 mars 2020, toutes les églises du diocèse de Rome ont été fermées. Et la présidence de la CEI propose une solution similaire pour toute l’Italie. Une décision choquante, sans précédent et totalement irrationnelle. Et tout cela alors que le décret gouvernemental laisserait la possibilité non seulement de garder les églises ouvertes, mais même de célébrer des messes, sous certaines conditions.
Le cardinal vicaire de Rome, Angelo De Donatis, a publié hier un décret (voir ici ), dans lequel il annonce que toutes les églises du diocèse sont interdites d’accès aux fidèles; non seulement pas de messe, mais aussi pas de possibilité de prier devant le Saint-Sacrement. Evidemment, le cardinal De Donatis rappelle que « cette disposition est pour le bien commun. Nous saluons les paroles de Jésus qui nous dit « là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20). En ce temps, encore plus, nos maisons sont des églises domestiques. »
Ainsi les Italiens ou les Belges, les Français de l’Oise peuvent continuer à aller à la pharmacie, faire leurs courses, se rendre au travail, mais la messe et l’entrée dans l’église leur sont interdites.
Comme le souligne le journaliste italien, cette « Eglise [est] totalement indigne de Saint Charles Borromée, le Saint Charles de la peste qui a frappé Milan en 1576 : 100 morts par jour, pour un total de quinze mille, les deux tiers de la ville. Qu’a fait Saint Charles ? A-t-il fermé les églises ? Suspendu les messes ? Non. Il a rassemblé tous les prêtres disponibles et leur a fait multiplier les messes, surtout à l’extérieur; il les a envoyés administrer les sacrements aux malades et confesser. Et convaincu que la peste était une punition de Dieu, tout en exhortant les Milanais à prendre des mesures d’hygiène et des précautions nécessaires, il lança une longue chaîne de prières et de processions publiques, lui en tête, pieds nus, vêtu d’un sac, et portant le Saint-Sacrement ».
Dans ce concert de naturalisme, face à la propagation du coronavirus, les évêques de Pologne sortent du rang : la Conférence épiscopale polonaise préconise de multiplier le nombre de messes dominicales pour éviter les rassemblements. « Dans la situation actuelle, je voudrais vous rappeler que, tout comme les hôpitaux traitent les maladies du corps, les églises servent, entre autres, à guérir les maladies de l’âme, il est donc inimaginable pour nous de ne pas prier dans nos églises », déclare le président de la Kep (Conférence épiscopale de Pologne), l’archevêque Stanisław Gądecki de Poznań. Les évêques polonais accordent cependant une dispense de la participation physique aux célébrations aux malades et aux personnes âgées.
Ces précautions qui préservent la foi et la prudence, ainsi que d’autres mesures simples, pourraient également être prises par les prélats dans les autres pays d’Europe aux mesures plus radicales. Mais non, l’Église bergoglienne déserte le terrain : « L’Église hôpital de campagne », « en sortie », tant vantée par le pape François n’a pas résisté à la première crise sanitaire…
Plus grave, la hiérarchie ecclésiastique conciliaire, parfaitement en phase avec ces États modernes, laïcs, matérialistes et athées, et faisant de la science la nouvelle déesse à suivre aveuglément, préfère œuvrer, comme à son habitude, à l’anéantissement de la dimension surnaturelle de la vie.
Francesca de Villasmundo
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