Même en prenant les chiffres officiels de décès (926 544 le 15/9/2020 selon l’OMS qui additionne les données officielles nationales) dans le monde en 11 ou 12 mois d’épidémie car les premiers cas datent de septembre ou octobre 2019 même si la maladie n’a été dévoilée au public que le 31/12/2019 par la commission municipale de Wuhan), cela représente 2 ou 3 fois moins que les morts dues aux maladies infectieuses respiratoires: 2 à 2,6 millions par an dans le monde. 
En France, il y a eu officiellement un peu moins de 31 000 morts de personnes ayant eu le coronavirus mais la surmortalité toutes causes confondues n’est que de 26 115 par rapport à 2019 et de 19 678 par rapport à 2018, le tout pour la période allant du 1/3 au 24 août de chaque année (il reste encore probablement quelques centaines de décès à ne pas avoir été transmis à l’INSEE par les mairies en 2020 et quelques-uns ayant eu lieu en 2019).
Si on rajoute à cela que dans les années 2000, l’INSEE a indiqué qu’en cas d’augmentation de l’espérance de vie à la naissance de 5 ans entre 2005 et 2050, le nombre de décès annuels augmenterait progressivement en France métropolitaine de 509 000 en 2004 à 750 000 en 2050, à cause de l’augmentation très importante de la population âgée de plus de 60 ans pour laquelle le taux de mortalité est beaucoup plus important que celui des moins de 60 ans, soit une augmentation de 5 239 décès par an,
on peut conclure que la surmortalité réelle (après prise en compte du vieillissement de la population) du 1/3/2020 au 24/8/2020 est de:
19 678 – (5 239*2) = 9 200 décès, par rapport à 2018, soit 1,5% des décès annuels (599 000 en 2019, chiffre provisoire pouvant encore évoluer de quelques milliers).
Rien de dramatique donc.
Si l’espérance de vie augmentait moins vite que prévu, la surmortalité serait bien entendu plus importante encore d’ici 2050. En 2019, le nombre de morts constatés, 599 000, soit 6 000 de plus par an depuis 2004, a été un peu plus important que prévu, ceci étant dû au net ralentissement de la croissance de l’espérance de vie chez les femmes depuis 2004. Alors qu’elle a progressé de 3 ans chez les hommes (de 76,7 à 79,7 ans), elle n’a progressé que de 1,8 ans chez les femmes (de 83,8 à 85,6 ans).
La baisse des naissances en France métropolitaine est bien plus inquiétante:
1901: 917 075 (maximum de naissances vivantes annuelles enregistrées de 1901 à 2019).
Baisse assez régulière ensuite jusqu’en 1914:
1914: 757 931
1916: 384 676 (minimum sur la période 1901-2019)
1919: 506 960 (retour des combattants fin 1918: n’influence que les 4 derniers mois de 1919 car la grossesse dure 9 mois)
1920-1921: reprise de la fécondité
1920: 838 137
1921: 816 555.
Ensuite, cela baisse assez régulièrement pour tomber à 615 582 en 1938.
1940 et 1941: baisse limitée due à la drôle de guerre et à la brièveté de la guerre réelle (5 semaine de début mai au 18/6/1940)
1940: 561 281
1941: 522 261.
A partir de 1942 jusqu’en 1949: forte hausse, notamment entre 1945 et 1946
1942: 575 261
1943: 615 780
1944: 629 878
1945: 645 899
1946: 843 904
1947: 870 472
1948: 870 836
1949: 872 661
De 1947 à 1949, l’indice synthétique de fécondité dépasse de peu les 3 enfants par femme: ce sont les trois seules années dans ce cas de 1901 à 2019.
Fluctuation ensuite à un niveau entre 2,67 (1956) et 2,95 enfants par femme (1950) entre 1950 et 1964.
C’est à partir de 1964, comme dans tous les autres pays catholiques de l’Europe de l’Ouest et d’Amérique du sud, que la fécondité s’effondre. Certes, les niveaux varient beaucoup d’un pays à l’autre, mais la tendance est partout fortement orientée à la baisse dans ces pays-là entre 1964 et le milieu ou la fin des années 1970.
En France
1964: 2,91 enfants par femme
1967: 2,67
1974: 2,11
1975: 1,93
1976: 1,83.
2019: 1,84
74% de la baisse a eu lieu avant la « légalisation » de l’avortement (17/1/1975): 0,80 enfant de moins entre 1964 et 1974, 0,28 entre 1974 et 1976. Il en est de même dans tous les pays catholiques d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du sud (à deux ou trois ans près de décalage). Toutefois, la baisse est nettement moins forte en Espagne et au Portugal, protégés par des régimes politiques « conservateurs » en partie basés sur les corporations.
En Italie:
1964: 2,70 (plus haut niveau de la période de 1949 à 2019)
1976: 2,11
1978: 1,87 (« légalisation » de l’avortement en 1978 en Italie)
1979: 1,76
1989: 1,35
2019: 1,29
Au Portugal:
1964: 3,21 (plus haut niveau de la période de 1950 à 2019)
1976: 2,81 (baisse limitée)
1995: 1,41
2004: 1,41
2005: 1,42 (suppression des restrictions à l’avortement en 2005; auparavant, la « loi » était à peu près aussi restrictive qu’en Pologne aujourd’hui)
2013: 1,21 (plus bas niveau de tous les temps au Portugal)
2019: 1,42
En Espagne
1964: 3,00 (plus haut niveau de la période de 1941 à 2019)
1976: 2,77 (baisse limitée)
1981: 2,04 (le changement de régime fait baisser la fécondité alors que l’avortement reste interdit)
1985: 1,64 (« légalisation » de l’avortement quand le pronostic vital de la mère est engagé, en cas de viol ou de malformation du foetus)
1998: 1,13 (plus bas niveau de tous les temps)
2010: 1,37 (aggravation de l’avortement qui devient libre jusqu’à 14 semaines)
2013: 1,27. Tentative de revenir à la loi de 1985, en supprimant de plus la malformation du foetus comme « raison » valable pour avorter et en exigeant le rapport de deux médecins au lieu d’un pour prouver les dangers de la grossesse pour la femme. Mais le gouvernement cède face à pression de certains pays étrangers, notamment le Royaume-Uni et la France. Le ministre de la santé espagnol démissionne pour protester contre l’abandon de son projet de loi qui aurait permis de sauver beaucoup d’enfants à naître.
2018: 1,26 (le chiffre de 2019 n’est pas encore connu).
Cette baisse s’explique pour moi essentiellement par l’inversion des fins du mariage au concile Vatican II. En effet, la situation économique reste bonne en Europe de l’Ouest, voire excellente dans certains pays, jusqu’en 1974-1976.
1976-1981: En France, la politique nataliste de Raymond Barre (malheureusement sans remise en cause de l’avortement) entraîne une légère remontée de la fécondité:
1981: 1,95 enfant par femme.
1982: Remboursement de l’avortement par le gouvernement socialiste qui entraîne une nouvelle baisse: en 1984; il n’y a plus que 1,78 enfant par femme.
La politique généralement hostile à la famille entraîne un plus bas historique, aussi bien pour l’indice de fécondité (1,66 en 1993 et 1994) que pour les naissances (710 993 en 1994) en faisant exception des deux guerres mondiales.
L’augmentation du nombre de femmes immigrées originaires d’Afrique et de certains pays asiatiques féconds devient alors suffisamment importante pour peser sur l’indice, d’où une remontée progressive jusqu’à 2,02 enfants par femme en 2010. Cette année-là, 27,2% des bébés ont un ou deux parents nés à l’étranger, selon l’INSEE et 24,0% des bébés ont un ou deux parents nés en dehors de l’UE à 28 pays. En 1998, les proportions étaient respectivement de 23,1% et 18,8%.
Depuis 2010, les nouvelles mesures, toujours plus cruelles, en faveur de l’avortement, font baisser la natalité, davantage chez les femmes autochtones que chez les femmes immigrées ou d’origine immigrée pour tomber à 1,84 en 2018 et 2019 (chiffre provisoire qui différera peut-être de 0,01 par rapport au chiffre définitif). Mais, en 2018, l’indice est de 1,63 pour les femmes nées en France et de 3,10 pour les femmes nées à l’étranger. En 2015, il était de 1,73 pour celles nées en France et de 3,14 pour celles nées à l’étranger.
Il n’y a eu que 714 000 naissances vivantes en 2019. En 2018, il y en a eu 719 737.
En rajoutant les régions d’Outre-Mer, on arrive à 758 590 naissances vivantes en 2018, dont 31,9% de bébés (242 107) ayant un ou deux parents nés à l’étranger et 28,2% (214 100) un ou deux parents nés en dehors de l’UE à 28 pays.
Conclusion: Avec 516 483 naissances de bébés ayant deux parents nés en France en 2018, la France a subi un recul d’environ 400 000 naissances par an par rapport à la période allant de 1801 à 1886 et d’environ 300 000 par rapport aux périodes allant de 1887 à 1906 et de 1946 à 1974!
C’est autrement plus grave que 9 200 décès de surmortalité réelle due au coronavirus.
Prions bien pour la France.
Gontran Paume
Source des données brutes: Instituts nationaux de statistiques.
Affiche de l’ « Alliance nationale » datant des années 1920 (association de promotion de la natalité).

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