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Le combat invisible derrière la pornographie visible

L’enquête Sociologie du hardeur qui vient de paraître aux éditions Kontre Kulture remonte aux sources d’une propagande mondiale chaque année plus virulente, plus banalisée, plus répandue. Lounès Darbois l’auteur du livre, répond à quelques questions pour Médias-Presse.info.

Médias Presse Info : Vous recensez les coûts sociaux de la pornographie en première partie du livre, puis dans la seconde vous semblez indiquer que la lutte contre la pornographie cacherait un combat spirituel. Est-ce exact? 

Lounès Darbois : C’est exact. Vous devez comprendre la pornographie de masse comme une prison mentale, comme l’expression visible d’un projet spirituel d’abaissement des hommes occidentaux au rang d’animal. Soljenitsyne savait que « l’on asservit les peuples plus sûrement avec la pornographie qu’avec des miradors » alors qu’il avait lui-même été emprisonné des années au goulag.

Expliquer un combat spirituel va requérir l’emploi de figures allégoriques. Disons que la pornographie est l’une des têtes de l’hydre qui persécute la Civilisation, l’Occident ou l’Eglise, termes quasi-synonymes à mon avis, et que cet hydre a d’autres têtes comme la prédation bancaire, le tam-tam médiatique ou l’injonction à l’avortement. Cet hydre oppresseur de l’Eglise est la Synagogue, voilà exactement mon avis. Cet avis est basé sur des faits, des chiffres et des listes de noms des directeurs de studios pornos, et il faudrait dix pages de journal pour citer l’intégralité de cette liste tant elle est longue. 

Dans le système de valeur de l’oppresseur, dans ses talmuds, dans son midrash, dans ses grimoires, « Eglise » est synonyme de « Blanc », de « Occident » et de « Rome », mots tous abusivement assimilés à la figure biblique d’Edom fils d’Esaü. Vous connaissez l’exégèse du fameux passage sur l’héritage d’Isaac aux chapitres 25 et 27 de la Genèse, moments cruciaux que Dom Jean de Monléon et plus récemment Laurent Guyénot ou Claude Timmerman ont explicité en détails. Le catéchisme enseigne que l’Eglise est fille du frère cadet Jacob et non de l’aîné Esaü ; le midrash dit évidemment le contraire, controverse qui aide à mieux comprendre ce que Benoît XVI voulait peut-être dire par sa fameuse expression « nos frères aînés dans la foi »… Les Blancs de culture chrétienne, même non-pratiquants, doivent savoir qu’ils sont dans le système de valeurs de leurs oppresseurs des impurs à détruire (les Gentils), d’horripilantes cimes bien plantées qui font de l’ombre aux hommes du ressentiment et qu’il faut exterminer conformément aux injonctions de la « loi orale ». Ce projet s’accomplit depuis 1914 à l’insu des cibles visées qui vivent comme les vaches regardant passer les trains. « Seul le jaloux a un projet » disait quelqu’un. La plus récente trouvaille des hommes du ressentiment a consisté depuis environ 1991 (FIS, Somalie, attentats, etc) à pousser ceux qu’ils appellent « Ismaël » à l’agression sur ceux qu’ils appellent « Edom ». La géopolitique masque parfois… la Bible. Zemmour et Finkielkraut ne disent pas autre chose, mais par périphrases tellement flatteuses pour les « Blancs » que ces derniers en demeurent « transis de mensonges, cocus, croulants, dupés, sous toutes les oppressions« , comme disait Céline.

MPI : La pornographie touche-t-elle aussi les familles catholiques? Si oui pourquoi? 

LD : Vous seriez surpris des ravages de la pornographie sur les familles catholiques qui, se construisant sur des valeurs exactement opposées à celles de la pornographie, attirent comme un aimant leur pôle opposé. La figure du gentil garçon bien élevé, timide et modeste, écrasé par la beauté naissante de ses voisines de classe, est la victime numéro 1 d’un monde virtuel qu’il confond avec une soupape de décompression pour supporter un réel qu’il ne peut appréhender. Les gens du site libora.fr, ou une conférencière comme Inès de Franclieu qui s’occupe avec brio de prévention en milieu scolaire, pourraient vous parler mieux que moi de cette réalité de terrain. 

Je crois aussi que le monde catholique doit faire son autocritique pour surmonter son problème matrimonial et « renouveler la face de la Terre » (psaume 104:30) par la naissance de nouvelles générations bien formées. Or combien de jeunes épouses, sous prétexte qu’elles sont mariées et donc assurées d’être aimées, se laissent sombrer dans le bovarysme, s’avilissent à bouffer, à grossir et à se présenter négligées au mari lorsqu’il rentre épuisé du travail? Une telle habitude risque de repousser à moyen terme ce dernier vers la première compensation disponible : jadis la maîtresse ou la prostituée, aujourd’hui la pornographie. Combien de jeunes filles catholiques élevées trop souvent dans l’ignorance des réalités biologiques les plus élémentaires tournent soit vieilles filles soit mères célibataires? Combien d’entre elles encore ne daignent regarder leur camarade de paroisse que s’il est au minimum prince, charmant, riche, drôle, fort, doux, etc… accomplissant ainsi la prophétie de Houellebecq, « les femmes de droite n’existent pas ou bien sont mariées à des parachutistes« ? Cette sélection abusive empêche la floraison de familles dont la France a le plus besoin : des familles d’artisans, chrétiennes, nombreuses, heureuses, pauvres, propriétaires de leurs moyens de production. Il est très dur à l’électricien et au plombier de trouver femme digne pour fonder une famille; or ces métiers sont cent fois plus nobles et utiles que la communication et l’événementiel. Pour tous ces travailleurs qui ont besoin d’être aimé, la pornographie devient rapidement l’échappatoire d’une vie insupportable, et bientôt les générations se renouvellent sans eux par remplacement migratoire, concept dont le père est Céline dès 1937 et pas Renaud Camus.

Alors que faire? Probablement élever le niveau de conscience, savoir, comprendre, montrer sans relâche la beauté et la noblesse du mariage où tout l’autre sexe est résumé dans le conjoint ; commencer tôt la pédagogie, dès l’école, pour avoir un coup d’avance sur l’ennemi. Et toujours demeurer bien concret, bien pratique. A l’école par exemple, vous avez deux solutions : la séparation des garçons et des filles en sections distinctes ou bien le port de l’uniforme obligatoire ; tout le reste est bavardage voué au phénomène connu de déperdition (l’enfant est croyant jusqu’à l’adolescence, puis la vie pratique l’éloigne de la Foi, jusqu’au rejet total vers 15 ans environ). Enfin le destin des familles catholiques est-il de  renflouer le système en énièmes spécimen de khâgneuse flippée pour qu’elles étudient Derrida? Pas sûr. Aider la jeune fille à se former pour devenir solide et simple, à embrasser sa vocation de combattante, de dialecticienne et de mère est peut-être une meilleure idée.

MPI : Comment les producteurs de cette industrie obtiennent-ils leur impunité?

LD : Ils l’obtiennent par les lois et par certaines collusions étranges. Deux photos ci-dessous vous répondront mieux qu’une page écrite. Sur la première, se trouve à droite un certain Ira Levine, producteur californien, accompagné de deux confrères. Sur la seconde photo vous retrouvez le même Ira Levine cette fois voisin de table du sénateur Mike Gravel.

MPI : A quel public votre livre est-il destiné? 

LD : A tous les hommes pris dans le piège addictif de la pornographie, à tous ceux qui en ont réchappé et qui souhaitent prévenir une rechute possible, et enfin à celles et ceux qui souhaitent aider un proche tombé dans cette habitude. Je déconseille fortement le livre aux âmes pures et immunisées qui ont la chance de planer au-dessus de la boue du monde. Ce pamphlet est un électrochoc de 182 pages destiné à éveiller les porno-complaisants en leur démontrant par une enquête sourcée qu’il n’y a pas de porno bénin ; nul besoin de traitement de cheval lorsque l’on est bien portant, d’ailleurs NSJC nous indique n’être pas venu pour les bien portants mais pour les égarés.  

 

MPI : Mieux vaut prévenir que guérir, dit le proverbe. Quels autres livres peut-on recommander en prévention de ce fléau? 

LD : Les deux ouvrages pleins de tact de Madame Inès de Franclieu, pour inspirer les parents qui cherchent les mots justes pour aider leurs enfants. Aux jeunes adultes qui commencent à vivre loin du foyer on peut recommander la très sous-estimée Introduction à la vie dévote de Saint François de Sales qui peut servir en toutes occasions, surtout le chapitre sur l’exercice des vertus. Enfin relisons Plutarque, dont les traités faciles à lire sur L’éducation des enfants, sur La Tranquillité de l’Âme constituent une puissante initiation à la vie pratique, et dont les premières lignes du Comment on doit écouter soutiendront les longues années de la vingtaine : « Je vous envoie mon cher Nicandre, le traité que j’ai fait sur la manière d’écouter. Maintenant que, sorti des mains de vos maîtres vous avez pris la robe virile, il faut que vous receviez avec docilité les conseils qu’on vous donnera. Cette indépendance d’esprit que, par l’effet d’une mauvaise éducation, la plupart des jeunes gens prennent pour liberté leur impose des maîtres biens plus durs que ceux qu’ils ont eu dans leur enfance. Les passions brisent les chaînes qui les retenaient captives, et deviennent leurs tyrans« .

Accéder ici à Sociologie du hardeur, éditions Kontre Kulture

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