Faut-il rappeler la malfaisance du Conseil économique social et environnemental (CESE), un « machin » dont la quasi-totalité des Français ne connaissent pas l’utilité ? Au moment de La Manif pour Tous en 2013, il était présidé par Jean-Paul Delevoye, successivement RPR, socialiste, puis rallié aux « Marcheurs ». Cette homme est, à l’instar de feu le ministre Hernu digne des loges, le type même de la girouette qui affirme ne jamais changer d’idées, mais que le vent le fait varier de direction. En 2013, il avait déclaré irrecevable une pétition de 700.000 personnes contre « le mariage pour tous ». En revanche le CESE, remodelé par Hollande, a accueilli à bras ouvert une pétition de 200.000 personnes réclamant le droit à l’euthanasie et au suicide assisté.

Le 10 avril, sans faire un pli, le CESE a pondu un texte recommandant au gouvernement la légalisation de l’euthanasie et le suicide assisté. Le prétexte est toujours le même : soulager les douleurs incontrôlables ; alors que précisément les soins palliatifs sont faits pour neutraliser les souffrances au moment de la mort sans toutefois la hâter. La loi Léonetti II était arrivée à une euthanasie indirecte en privant d’hydratation et de nourriture les personnes considérées comme en état végétatif, c’est-à-dire comme un légume ; ce qui en réalité n’est nullement le cas de Vincent Lambert qui s’alimente lui-même et répond aux sollicitations. La plupart des médecins peuvent et savent maîtriser « les douleurs incontrôlables ». Il n’empêche qu’à ce jour, Vincent Lambert est probablement en cours d’élimination.

Bien sûr le CESE n’écrit pas que l’on a le droit de tuer les personnes en fin de vie mais estime légitime une « sédation profonde explicitement létale ». Traduire en Français : on endort le malade et on pousse la seringue jusqu’à ce que son cœur s’arrête. Bref de l’euthanasie pure et simple dans toute sa barbarie. Une balle dans la tête ferait mieux l’affaire.

La prétexte à cet acte « létal » est ainsi la «souffrance physique ou psychique inapaisable ». La souffrance physique bien maîtrisée de nos jours, est en réalité très subjective. Quant à la souffrance psychique elle l’est encore plus. N’importe qui peut arguer une douleur psychique insupportable. En clair, chacun peut considérer que sa vie est une souffrance intolérable et pourra demander le « suicide assisté ».

Lot de consolation pour les médecins : on ne les obligera pas à manipuler la seringue qui mettra fin à la vie des patients. Sans doute, alors sera-t-il possible de faire appel à des unités mobiles comme celles des pompiers qui, au lieu de sauver les vies, seront chargées de l’élimination des malades ou personnes en bonne santé qui veulent « en finir ». Au Luxembourg, les volontaires de la mort sont hospitalisés et il y a un médecin peu regardant qui se charge de ce travail d’ « exécuteur des hautes œuvres ». Des sortes d’anesthésistes réanimateurs faisant le travail inverse.

Comme en Belgique et en Hollande, le CESE prévoit la mise en place d’une « commission de contrôle » qui dans ces pays ne vérifie plus rien.

Ainsi se réalise la prétention de « maîtriser la vie dans toute ses dimensions » tel que l’écrivait Pierre Simon, Grand maître de la Grande Loge de France, et rédacteur de la loi Veil. Cette vie faute de pouvoir la créer, il faut la tuer.

En route vers le Meilleur des Mondes. Étape suivante comme en Hollande : élimination des « déments », puis des vieillards.

Jean-Pierre Dickès

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