Ce mardi 7 avril, il vient d’être innocenté par la Haute Cour d’Australie, à Brisbane, la dernière instance judiciaire du pays. Les juges ont acquitté le prélat, dans la matinée, des cinq chefs d’accusation de viol et d’abus sexuels. Ils ont estimé qu’il y avait « une possibilité importante qu’une personne innocente ait été condamnée parce que les preuves n’ont pas établi sa culpabilité selon le niveau de preuve requis ». A l’unanimité, les sept magistrats de la juridiction ont donc déclaré que la Cour d’appel avait « omis de se pencher sur la question de savoir s’il restait une possibilité raisonnable que l’infraction n’ait pas été commise, de sorte qu’il aurait dû y avoir un doute raisonnable quant à la culpabilité du demandeur ». Dans son résumé de deux pages de la décision, la Haute Cour a déclaré que le jury de la Cour d’appel « aurait dû remettre en question la culpabilité du requérant pour chacune des infractions pour lesquelles il avait été condamné, et a ordonné que les peines soient annulées et que les sentences d’absolution soient insérées à leur place ».
Le cardinal de 78 ans, ancien trésorier du pape François, avait toujours clamé son innocence, enfin reconnue. Après plus d’un an derrière les barreaux, il a pu quitter aujourd’hui comme un homme libre la prison de Barwon, près de Melbourne. Cette décision répare une « grave injustice », a déclaré George Pell, avant d’ajouter :
« J’ai toujours maintenu mon innocence tout en souffrant d’une grave injustice. (…) Je n’ai aucune mauvaise volonté envers mon accusateur, je ne veux pas que mon acquittement ajoute à la douleur et à l’amertume que beaucoup ressentent ; il y a certainement assez de douleur et d’amertume. »
Ainsi que l’écrit le vaticaniste Mario Tosatti, ce fût « une sorte de « chasse à l’homme » visant à trouver un coupable exemplaire à jeter en pâture à l’opinion publique; une sorte de lynchage médiatique contre un homme impopulaire au sein du monde libéral, accusé d’être conservateur, et sur lequel, ces derniers jours encore, certaines télévisions australiennes répandaient des mensonges, faisant passer comme des révélations sensationnelles des accusations qui avaient déjà été abandonnées par les enquêteurs parce que non fondées. Et sur toute cette histoire pèse encore lourdement le soupçon que la police australienne en ait été l’un des protagonistes actifs pour détourner l’attention du public d’une affaire de corruption qui avait fortement assombri sa crédibilité. »
Lynchage juridique, le procès du cardinal George Pell restera dans les annales de l’histoire aussi comme une charge médiatique visant à salir durablement l’Église et le monde catholiques dans l‘univers progressiste australien et mondial. Que ce prélat conservateur, et courageux, soit une éminence de l’Église conciliaire ne change rien à cette triste réalité.
Francesca de Villasmundo
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