A la veille d’un important congrès qui se tiendra à Rome, demain 7 avril 2018, avec pour thème « Où va l’Église ? », le cardinal Raymond Burke s’est entretenu avec le quotidien italien La Nuova Bussola Quotidiana sur la situation de l’Église officielle.

Le cardinal américain est un des signataires, avec les cardinaux Brandmüller, Caffarra et Meisner, des fameux dubia adressés au pape François au sujet d’Amoris Laetitia. Membre conservateur de l’Église conciliaire, il a reparlé de la crise contemporaine, qu’il semble attribuer particulièrement au pape argentin.

Le prélat a souligné dans son entretien l’existence d’une « confusion » dans l’Église sur les questions du mariage, de la famille, des sacrements et de la « juste disposition pour y accéder ». Il a notamment déclaré :

« Et le pape non seulement refuse de clarifier les choses avec une annonce forte de la doctrine constante et de la saine discipline de l’Église mais il augmente encore plus la confusion »,

en ne répondant pas aux dubia des quatre cardinaux mais, bien au contraire, en les alimentant. Principalement en accréditant les interprétations les plus libérales d’Amoris laetitia. Le cardinal Burke estime que cette attitude rend donc nécessaire une « critique » « pour le bien de l’Église ».

Raymond Burke est revenu également sur les déclarations bergogliennes récentes sur l’enfer rapportées par Eugenio Scalfari sur La Repubblica :

« …la réponse du Saint-Siège aux réactions scandalisées arrivées du monde entier a été totalement inadéquate. Au lieu d’annoncer clairement la vérité sur l’immortalité des âmes humaines et sur l’enfer, dans le démenti il est uniquement écrit que certaines paroles citées ne sont pas du pape. (…) Il ne dit pas que les idées fausses, hérétiques mêmes, exprimées par ces paroles, ne sont pas partagées par le pape et que le pape répudie ces idées comme contraires à la foi catholique. »

Le cardinal aurait préféré que le Vatican ne se limite pas à démentir mais réaffirme l’existence de l’enfer, ce que le pape aurait mis en discussion dans son colloque privé avec Scalfari.

« Ce jeu avec la foi et la doctrine, au niveau le plus haut de l’Église, laisse justement les pasteurs et les fidèles scandalisés. »

s’indigne-t-il.

Dans cet entretien au quotidien italien, le cardinal Burke affronte en outre la division doctrinale en cours au sein de l’Église actuelle. Il constate que la direction prise est celle « de l’abandon de la foi ». Et déclare réfléchir « sur le message de Fatima qui est l’apostasie de la foi dans l’Église » :

« Dans cette situation les évêques et les cardinaux ont le devoir d’annoncer la vraie doctrine. »

Et le Collège des Cardinaux, celui de « corriger le Pontife Romain qui agirait de manière contraire à son office ».

Le cardinal Burke se penche pareillement sur la « papolâtrie » ambiante et le rôle du Pontife Romain :

« Un quelconque acte d’un pape qui minerait la mission salvatrice du Christ dans l’Église, soit un acte hérétique ou soit un acte peccamineux en lui-même, est tout simplement vide du point de vue de l’Office pétrinien. (…) Il ne commande pas l’obéissance des pasteurs et des fidèles. »

Aussi conclu-t-il :

« si le pape ne remplit pas son office pour le bien de toutes les âmes, il n’est pas seulement possible mais il est aussi nécessaire de critiquer le pape. Cette critique doit suivre l’enseignement du Christ sur la correction fraternelle dans l’Évangile (Mt 18, 15-18). (…) Si le pape refuse de corriger sa manière d’enseigner ou d’agir gravement peccamineuse, la critique doit être rendue publique parce qu’elle concerne le bien commun dans l’Église et dans le monde. Certains ont critiqué ceux qui ont exprimé publiquement des critiques au pape, considérées comme une manifestation de rébellion ou de désobéissance, mais demander, avec le respect du à son office, la correction de la confusion ou de l’erreur n’est pas un acte de désobéissance mais un acte d’obéissance au Christ et donc à son Vicaire sur la terre. »

De telles paroles dans la bouche du cardinal Burke sont révélatrices de l’état de division au sein de l’Église conciliaire qui porte en elle-même, mais ce cardinal conservateur attaché au dernier Concile ne peut ou ne veut le voir, les germes de son auto-destruction.

Sans contexte, elles sont surtout un éloge posthume, par un opposant à l’œuvre fondée par l’ancien archevêque de Dakar, de l’action entreprise, à partir des années 70, par Mgr Lefebvre pour sauver la Tradition de l’Église de la démolition orchestrée par le funeste Vatican II et les papes conciliaires  : « la correction de la confusion ou de l’erreur n’est pas un acte de désobéissance mais un acte d’obéissance au Christ et donc à son Vicaire sur la terre. » 

Corriger les erreurs et les papes fauteurs d’erreurs, annoncer la vraie doctrine, offrir de vrais sacrements, une vraie et digne messe, parce que, pour reprendre les mots du cardinal Burke, « l’Église existe pour le salut des âmes », telle fut le combat sans faille du mal-nommé « désobéissant » Mgr Lefebvre !

Francesca de Villasmundo

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