L’Union européenne est fédérative dans sa conception et si ses partisans croient à l’existence d’un peuple européen, c’est qu’ils oublient que l’Europe est composée de nations et de peuples, aussi divers que différents dans leurs traditions, leurs mentalités, leurs habitudes démocratiques. Chacun a une histoire bien particulière, même si au fil du temps il y a eu, çà et là, quelques convergences. Avec toujours des échanges commerciaux et culturels, eux, incessants.  
 
Les nations souveraines ont toujours prouvé leur efficacité. D’abord pour le bien de leurs concitoyens et ensuite pour l’aura qu’elles pouvaient dégager au-delà de leurs frontières, certes changeantes au gré des conflits d’influences ou d’héritages. Elles se sont construites sur un ensemble de biens communs, traditionnels et culturels. Les divergences d’opinions se sont généralement réglées autour et dans un idéal national commun, alors que les différences culturelles inconciliables venues d’ailleurs n’ont généralement créé que des tensions et ne se sont réglées que dans le sang et les larmes ; elles n’ont jamais créé de valeurs ajoutées. La nation reste le socle unificateur pour un peuple fier de ses valeurs et de son histoire. Sa souveraineté est la condition essentielle et indispensable à la liberté des citoyens. Sans cette souveraineté, il est vain de croire à l’émancipation et au bonheur d’un peuple.
 
La supranationalité européenne est un frein à tout progrès législatif, économique ou culturel ; elle contraint plus qu’elle ne libère. Sa faillite est patente et son bilan économique catastrophique : chômage de masse, taux de croissance le plus faible au monde, dette publique et déficit exponentiels. L’Union européenne est composée de 28 États membres qui amènent chacun 1 % de leur PIB respectif. En 2015, le budget géré par Bruxelles était de 145 milliards d’euros : 6 % pour l’administration, 46 % pour les fonds structurels (aide aux régions et soutien à l’économie), 41 % pour l’agriculture, la fameuse PAC, plus 1,6 milliard d’euros pour Erasmus, le programme étudiant, et 10 milliards consacrés à la recherche. Tout cela payé par les contribuables… La Suède est la plus sollicitée : 253 euros par habitant… Tout ça pour quoi ?   
 
À ce bilan déplorable s’ajoutent les accords de Schengen qui, depuis 1999, donnent aux États membres la liberté de circulation des capitaux, des marchandises, des services et des personnes, avec une harmonisation de la gestion d’asile. Et pour couronner le tout, une monnaie unique – l’euro – partagée par 19 États de l’UE, pourtant très disparates économiquement. La monnaie étant un levier d’ajustement fondamental par rapport à l’économie d’un pays, bonjour les dégâts ! Nous sommes arrivés, aujourd’hui au bout de la « logique » de ce méli-mélo ; il va falloir, d’urgence, sortir de ce carcan européen (l’article 50 de la Constitution européenne le permet) et retrouver au plus vite nos souverainetés monétaires, législatives, économiques. Sans quoi, l’Europe va encore s’enfoncer un peu plus dans la crise et ses pays vassaux se retrouveront encore plus exsangues.
 
Le fiasco de l’Europe fédérale n’est plus à démontrer. Seule l’Europe des Nations permettra aux pays européens de retrouver une croissance appropriée et un nouvel essor démocratique. C’est aux peuples des pays libres de décider de leur destin. C’est aux Français de décider de l’avenir de la France ; s’ils le veulent, ils peuvent élire, cette année, un gouvernement patriote, fermement décidé à se débarrasser des dictats de Bruxelles et à appliquer un programme pour son peuple, rien que pour son peuple, au nom du peuple.   
 
Claude PICARD

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