Tout se passe ce 13 mars 2016 à l’hôpital Laquintinie de Douala, l’un des établissements sanitaires les plus prestigieux du Cameroun.
Selon la version de la famille la jeune dame au nom de Monique Koumaté, âgée de 31 ans et enceinte de jumeaux, est arrivée en agonie à l’hôpital. Elle fut installée au sol alors que des membres de sa famille suppliaient en vain le personnel médical de la prendre en charge gratuitement, ces derniers ne possédant pas la somme exigée pour les soins. C’est ainsi qu’elle est décédée. Les jumeaux dans son ventre commencent à s’agiter.
Horrifiée, Rose Tacke, la belle-sœur de la défunte va alors chercher une lame de rasoir et des gants dans une pharmacie, puis se met à l’éventrer : « Elle espérait au moins sauver les enfants » raconte un témoin de la scène sous le choc au Monde Afrique. L’un est mort-né, le second rendit l’âme quelques minutes plus tard, faute de soins. Ce qui a provoqué la colère et ému tout le Cameroun.
Plusieurs camerounais sont sortis de leurs maisons pour exprimer leur indignation face à la négligence des médecins et infirmiers de cet hôpital et demander la démission du ministre de la santé André Mama Fouda qui a rejeté en bloc la version de la famille et soutenu par contre celle de l’hôpital : « la dame était déjà morte quand elle a été amenée d’un autre hôpital, ses bébés ne respiraient pas non plus ».
Sur les banderoles des manifestants, on pouvait lire : « Plus jamais de Monique Koumaté dans mon pays ! ». Une enquête a été ouverte.
Il est vrai que dans un monde qui tue par million les enfants dans le ventre de leur mère, vouloir en sauver quelques uns n’a plus beaucoup de sens.
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