Cet état d’instabilité s’explique par les tueries qui se passent dans la capitale. En effet, une quinzaine de civils ont été tués depuis samedi à la suite d’affrontements qui ont opposé la police burundaise à des anti-3e mandat du président Pierre Nkurunziza, dans les quartiers du nord de Bujumbura.
« Les affrontements ont commencé samedi à la mi-journée à Mutakura (nord-ouest de la capitale) par une attaque de criminels armés contre des policiers, (…) jusqu’au soir on avait un bilan de deux tués côté assaillants et de deux policiers blessés », a annoncé le porte-parole adjoint de la police, Pierre Nkurikiye. Mais dans le quartier de Cibitoke, qui jouxte Mutakura, les cadavres de cinq personnes tuées par balles gisaient encore en plein air sur la 10e avenue et un sixième a été retrouvé sur la 8e avenue vers Kamenge, selon trois témoins contactés par l’AFP dimanche, ce qui a été confirmé par une source administrative sur place.
A la jonction de Mutakura et Cibitoke, cinq autres corps ont été trouvés, selon d’autres sources. A Mutakura, des témoins ont également découvert dimanche matin quatre corps tués par balles. « Pour le moment, je n’ai pas encore de bilan pour la nuit », a précisé Pierre Nkurikiye, « mais je peux vous garantir qu’aucun policier n’a été tué au cours de ces affrontements ».
Selon des sources concordantes, tout a commencé aux environs de 11h00 (09h00 GMT), lorsque des policiers ont arrêté des jeunes à Mutakura et ont voulu les amener avec eux. Les policiers ont été attaqués à la grenade et à la kalachnikov et les affrontements se sont ensuite étendus vers Cibitoke et une partie de Kamenge et de Ngagara. Tous les témoins interrogés ont accusé la police d’avoir réagi « avec une brutalité inouïe » et « très disproportionnée par rapport à l’attaque qu’ils ont subie ». Ils ont également assuré que la plupart des victimes ont été tuées par des balles dans la tête.
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