Professeur de théologie de l’Université pontificale catholique de Rio de Janeiro, le jésuite Luis Corrêa Lima a publié dans la revue des religieux brésiliens, “Convergência”, un long article dans lequel il demande que la « Campagne de Fraternité » en cours dans son pays s’adresse aussi aux personnes lgbt. Il suggère en outre que l’Église abandonne son enseignement de toujours sur la sexualité humaine basé sur la différence entre homme et femme.
Comme bien souvent, ce discours insiste particulièrement sur la souffrance des personnes homosexuelles et de leurs familiers et de l’injuste discrimination vécue et qui leur est imposée. Ensuite le message s’élargit de façon habile vers une possible acceptation de la théorie du genre. Et la primauté du choix personnel avec son corollaire, l’abandon du déterminisme masculin et féminin.
Son scrupule, le théologien moderniste fait usage des termes de l’idéologie dominante : homophobie et transphobie. Le massacre d’Orlando aux États-Unis est selon lui « la pointe de l’iceberg d’une réalité plus ample visible ou discrète, présente dans le monde entier et spécialement au Brésil : l’hostilité physique et verbale contre les Lgbt connue comme homophobie. » Qui serait selon le jésuite « une crainte inconsciente du cœur humain qui refuse de se réconcilier avec sa vérité… une nécessité d’occulter la vérité de sa propre existence ou sur des pulsions internes ». Il estime que même si, envers les sodomites, « des changements importants se sont réalisés dans la société et dans l’Église, la stigmatisation de l’abomination et de la perversion continuent. Ce n’est pas par hasard que des religieux chrétiens accusent catégoriquement les homosexuels et les trans d’être endiablés et utilisent la Bible pour les exécrer. »
Le père Luis est déçu également du manque d’approbation dans les plans éducatifs de la promotion « de l’égalité de genre et de l’orientation sexuelle » de la part du gouvernement. Il pense qu’il y a une « perspective chrétienne de genre qui propose de ne pas renoncer à la différence entre homme et femme et à sa fondamentale importance » mais qui « toutefois met en évidence aussi le rôle de la culture et des structures sociales… » En somme, les relations homosexuelles sont acceptables et de fait, il fait remarquer que le pape a reçu un de ses vieux amis homosexuel et son compagnon : « De tels exemples valent plus de mille paroles. »
En conclusion il affirme, en citant le pape François, qu’il « vaut mieux rester éloigné des prêtres rigides, ils mordent ». « La parole de Dieu, retirée du contexte et lue dans une perspective rigoriste, se transforme en parole de mort, en un instrument diabolique. Ainsi sont tirés des projectiles bibliques contre homosexuels et trans. La même chose arrive avec l’enseignement de l’Église. »
N’en déplaise au père Luis, dans la réalité, la parole de Dieu lue dans une perspective homohérétique n’est plus la parole de Dieu…
Francesca de Villasmundo
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