Spécialiste des finales perdues, tant en TOP 14 (1936, 1937, 1970, 1978, 1994, 1999, 2001, 2007, 2008, 2009, 2015) qu’en coupe d’Europe (2004, 2013, 2015, 2017) et même en feu Challenge Yves du Manoir/ Coupe de France (1935, 1945, 1947, 1957, 1972, 1979, 1985), Clermont-Ferrand gagne pour la seconde fois le championnat, 7 ans après sa première victoire. Une nouvelle ligne au palmarès des jaunards qui compte désormais deux championnats de première division (2010, 2017), un championnat de deuxième division (1925), deux Challenge Européen – qui est au rugby ce que la Ligue Europa est au football – (1999, 2007), trois Challenge Yves du Manoir/Coupe de France/Coupe de la Ligue (1938, 1976, 1986, 2001).
Pour couronner le tout, c’est contre son Némésis, le RC Toulon, que Clermont a remporté la victoire sur le score de 22 à 16, grâce à un essai de son ailier fidjien Alivereti Raka et 17 points marqués au pied par le demi d’ouverture Morgan Parra ; après avoir éliminé en demi-finale le Racing 92 sur le score de 37 à 31. Ce titre couronne une saison remarquable de l’équipe Michelin, qui a partir de la 4e journée s’est installée à la 2e place et n’a plus quitté le podium, occupant la 1re place lors de la 5e journée, entre les 7e et 16e journées, puis lors de la 18e journée, avant de laisser filer le Stade Rochelais – suite à un gros passage à vide entre les 19e et 23e journées (1 victoire et 4 défaites), ce qui fut sans incidence, la 2e place étant tout aussi qualificative pour les demi-finale des play-offs que la 1re. Lors de cette saison, Clermont afficha à domicile un bilan de 11 victoires et 2 défaites (contre Brive et Montpellier) et à l’extérieur, un bilan de 4 victoires, 3 nuls et 6 défaites.
Symbole d’une saison pleine, Clermont fut l’équipe qui empocha le plus de points de bonus, 12 (8 offensifs et 4 défensifs), meilleure attaque du championnat avec 800 points marqués (859 en comptant les play-offs) et 5e défense avec 562 points encaissés (609 points en comptant les play-offs), soit le meilleur différentiel du championnat (+ 238). Equipe complète où tous les joueurs peuvent marquer, Clermont n’a « que » le 3e meilleur marqueur d’essais du championnat (l’ailier anglais David Strettle auteur de 11 essais) alors que les « jaunes et bleus » en ont marqué le plus, soit 87 et « que » le 10e meilleur réalisateur (Morgan Parra avec 149 points marqués).
Clermont fut également finaliste de la Coupe d’Europe (l’équivalent de la Ligue des Champions) après un remarquable parcours où, finissant premier de leur poule en marquant 26 points (meilleure équipe d’Europe), ils éliminèrent successivement Toulon en quart de finales (29-9) et les Irlandais de Leinster en demi-finales (27-22), avant d’échouer contre le tenant du titre, les Saracens de Londres (28-17). La force de Clermont est la profondeur de son banc, réussissant à remporter le Top 14 malgré les blessures de plusieurs de ses joueurs vedettes (Noa Nakaitaci, Wesley Fofana, Sébastien Vahaamahina…)
La force de Clermont, c’est surtout ce qui est probablement le meilleur centre de formation d’Europe. Il y a de quoi composer une équipe avec les jeunes pousses montferrandaises et les noms de Damien Penaud, Alivereti Raka, Judicaël Cancoriet, Arthur Iturria, Patricio Fernandez… seront bientôt ceux d’indiscutables titulaires. Quant au vétéran Aurélien Rougerie, 37 ans aux chanterelles en septembre, il a pris la décision de rempiler encore une saison…
La saison 2017-18 va s’annoncer sportive, avec l’annonce de la suspension pour 7 semaines du deuxième ligne sud-africain Flip Van der Merwe (expulsé en demi-finale contre le Racing pour une « cravate ») et un tirage au sort démentiel en Coupe d’Europe où Clermont affrontera les Saracens, les Ospreys et Northamption dans le groupe 2. Et dans les poules, c’est comme le film Highlander : il doit n’en rester qu’un…
Hristo XIEP
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