Saint Joseph, père adoptif de Jésus Christ était charpentier et donc habitué au dur labeur
« Travaillez, prenez de la peine, c’est le fonds qui manque le moins », préconisait un Laboureur (du latin laborator, « travailleur ») à ses trois enfants sur son lit de mort, dans la fable de La Fontaine « Le Laboureur et ses enfants », parue en 1668. Il faut croire que le travail n’était pas encore perçu comme une horrible valeur de droite – oserait-on dire, qui « rend libre » – entamant le triptyque funeste de la devise des « heures les plus sombres de notre histoire ».
Chaque année, le 1er mai est l’occasion de mettre en avant le travail… en ne s’y rendant pas. Les « travailleureuses », pas aussi heureux que cette formulation le laisserait imaginer – à moins que nous n’ayons rien compris à l’écriture inclusive – profitent de ce jour chômé pour manifester leurs revendications sociales et économiques. Mais saviez-vous que cette date est aussi celle de la fête de Saint-Joseph, le patron des travailleurs ? Retour sur les racines chrétiennes du 1er mai, occultées par la propagande socialiste et laïcarde.
Le 1er mai 1886, aux États-Unis, 200 000 travailleurs obtiennent la journée de 8 heures après une grève générale. Les syndicats avaient choisi cette date car elle correspondait au premier jour de l’année comptable des entreprises. Comme tout américânerie, le mouvement migre outre-Atlantique et se propage en Europe, où les socialistes font du 1er mai une journée internationale de lutte des classes, s’inspirant de leurs Saints à eux : Karl Marx et Friedrich Engels.
L’occasion de rappeler que Paul Lafargue, gendre idéal du premier, est à l’origine du concept de « droit à la paresse »[1], repris par Sandrine Rousseau. Les dîners de famille devaient être fort agréables… Dans les années 1960, l’amuseur des îles, Henri Salvador, assumant pleinement le cliché de l’antillais paresseux, chantait « le travail c’est la santé, rien faire c’est la conserver ». Il y tenait tellement qu’il a omis le « ne » explétif.
Cependant, le 1er mai n’a pas toujours été associé à la contestation politique. Il s’agit d’abord et avant d’une fête aux origines chrétiennes, origines dont la mémoire est ensevelie sous les os de la sacro-sainte Révolution.
« France, fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? »[2], demandait le pape Jean-Paul II à celle qui a commis et continue de commettre tous les jours où la République subsiste, un matricide, s’évertuant à arracher et brûler à 451 degrés Fahrenheit nos racines chrétiennes. A ce titre, le Professeur Aram Mardirossian (que l’on salue et remercie pour ses précieux enseignements) écrivait : « La France est semblable à une fleur qui depuis la Révolution de 1789 a été arrachée à son terreau chrétien. Conséquemment, en dépit de sa vitalité, au fil du temps, la plante finit par dépérir »[3].
Depuis le XVe siècle, l’Église catholique célèbre le 1er mai la fête de Saint Joseph, époux de la Vierge Marie et père nourricier de Jésus. Ce charpentier est le modèle du travailleur humble et fidèle, qui met ses talents au service de Dieu et de sa famille. Il est le protecteur, inter alia, des artisans, des ouvriers, des paysans, soit tous ceux qui vivent du travail de leurs mains et gagnent leur pain à la sueur de leur front – expression d’une simplicité si biblique qu’elle y puise ses origines (Genèse 3 :19).
Face à la montée des mouvements ouvriers et socialistes, le Pape Léon XIII publie en 1891 l’encyclique Rerum Novarum, qui pose les fondements de la doctrine sociale de l’Église. Il y condamne l’exploitation des travailleurs et appelle à la justice sociale, tout en défendant la dignité du travail et le droit à la propriété privée. Ce droit est pris en étau – on ne nous reprochera pas d’être hors-sujet avec cette métaphore ouvrière – entre sa position de bête noire du rousseauisme-marxisme et celle de vache sacrée des droits-de-l’hommistes qui l’ont inscrit à l’article 17 de la Sainte Déclaration de 1789, date qui marque le début de l’histoire de France selon certains. « Depuis 1 000 ans » dites-vous ?
En 1955, le pape Pie XII, tenant à l’intégrité intellectuelle des fidèles, institue la fête de saint Joseph Travailleur le 1er mai, leur offrant ainsi une alternative à la célébration marxiste du travail. Remettant l’église au centre de l’usine, il rappelle ainsi que le travail n’est pas une aliénation ou une exploitation, mais une participation à l’œuvre créatrice de Dieu et une source de dignité humaine.
Aujourd’hui, face à la crise économique, sociale et (surtout ?) religieuse qui frappe notre pays, il est plus que jamais nécessaire de redécouvrir le sens chrétien du travail. Le 1er mai, ne nous laissons pas entraîner par les slogans révolutionnaires et les revendications matérialistes. Au contraire, rendons hommage à Saint-Joseph en suivant son exemple. Travaillons avec amour et confiance, dans le respect de la loi naturelle et du bien commun, à « revitaliser les racines chrétiennes de la France »[4], pour qu’elle soit digne des promesses de son baptême.
Eya Bibani
Annexe(s) :
[1] Lafargue, Paul. Le Droit à la paresse, Réfutation du Droit au Travail de 1848. Paris : Éditions G. Charpentier et E. Fasquelle, 1880.
[2] 1 juin 1980, Le Bourget | Jean Paul II (vatican.va)
[3] Aram Mardirossian : « Revitaliser les racines chrétiennes de la France » – Valeurs actuelles
[4] Idem
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