Le livre Le pape dictateur de Maracantonio Colonna est encore au centre du débat. L’historien responsable de l’écrit, le britannique Henry Sire, a été suspendu de l’Ordre de Malte. Il sort de son silence pour s’expliquer.
La décision de l’Ordre séculaire est arrivée après la révélation de la véritable identité de l’écrivain du livre choc qui a été publié seulement en version e-book. Cependant devant le succès remporté, une deuxième version papier est prévue.
L’Ordre de Malte est alors intervenu à travers un communiqué de presse :
« Le contenu du livre Le pape dictateur ne reflète en aucune façon les positions et les convictions de l’Ordre de Malte et l’auteur ne parle pas au nom de l’Ordre. »
« En particulier le chapitre sur la crise institutionnelle dans le gouvernement de l’Ordre fin 2016 se base sur une reconstitution partiale et tendancieuse des événements. »
« L’Ordre a décidé de suspendre par mesure de précautions Henry Sire. »
Le pape dictateur dévoile en effet de nombreux dessous présumés sur le pape François :
« Quand les cameras s’arrêtent, le pape François se transforme en une autre personne : arrogante, détachée des personnes, vulgaire dans le langage, et désormais ses violents accès de colère sont notoires des cardinaux aux chauffeurs »,
a écrit l’écrivain dans son livre. Même l’élection à la chaire de Pierre de l’ex-archevêque de Buenos-Aires est analysée. Sire aurait réussi à relier le choix opéré par les cardinaux au dernier conclave avec « la mafia de Saint Gall », c’est-à-dire avec le courant le plus progressiste de l’Église officielle, qui avait l’habitude de se réunir, après le décès de Jean-Paul II, pour essayer d’orienter les futures élections des pontifes. Ce qui laisse entendre que l’élection de Bergoglio aurait été préparée depuis des années.
Henry Sire étudie en détail trois épisodes marquants du pontificat de François : le licenciement de Libero Milone, le contrôleur général des finances du Vatican, nommé pourtant à ce poste en 2015 par le pape lui-même, la mise sous tutelle de l’Ordre de Malte et celle des Frères Franciscains de l’Immaculé. Une autre partie du livre est dédiée aux années du jésuite en Argentine.
L’historien n’a aucunement l’intention de laisser passer la décision de l’Ordre de Malte en sourdine :
« J’ai su ma suspension à l’improviste. J’ai été informé qu’une commission était en train d’évaluer mon cas, peut-être dans l’intention d’arriver à mon éventuelle expulsion, je ne saurai. Il m’a été consigné une lettre et depuis lors plus aucune communication. »
« J’entends m’opposer à cette mesure disciplinaire : les lois canoniques assurent à tous les catholiques le droit et le devoir de parler ouvertement, de dire la vérité, pour le bien de l’Église. »
Sire soutient avoir écrit la vérité et d’avoir « la conscience propre » :
« J’ai voyage longuement en Argentine et j’ai parlé avec les étudiants, ses frères jésuites »
a-t-il affirmé.
Francesca de Villasmundo
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