Le gouvernement égyptien ne baisse pas la garde, il reste en alerte face au terrorisme. L’AFP rapporte par exemple que l’armée égyptienne a affirmé avoir lancé mardi une «vaste opération militaire» dans le Sinaï, bastion des jihadistes ralliés à l’Etat islamique (EI), au cours de laquelle elle assure avoir tué 29 «terroristes» et perdu deux soldats.

L’armée, qui essuie régulièrement des attaques meurtrières dans cette péninsule désertique frontalière avec Israël et la bande de Gaza, annonce quasi-quotidiennement la mort et la capture de nombreux jihadistes depuis qu’elle y a lancé une offensive à l’été 2012, mais il est impossible de vérifier ces bilans de sources indépendantes.

«Des éléments de l’armée et de la police ont lancé à l’aube l’opération militaire +le droit du Martyr+ pour éliminer les éléments terroristes à Rafah, Cheikh Zouweïd et Al-Arich, dans le nord du Sinaï», a annoncé l’armée dans un communiqué relayé sur son compte Facebook et les télévisions publiques.

Lors de l’opération, «29 mécréants ont été tués et un certain nombre de leurs véhicules et équipements détruits, tandis qu’un officier et un soldat ont péri et quatre militaires ont été blessés quand leur véhicule a sauté sur une bombe», poursuit le communiqué.

Des centaines de militaires et policiers ont été tués, selon le gouvernement, dans des attaques en Egypte depuis juillet 2013.

Les groupes jihadistes –Ansar Beït al-Maqdess en tête, devenu Province du Sinaï en 2014 après leur allégeance à l’EI– les ont revendiquées, la plupart du temps en représailles à l’implacable répression qui s’est abattue sur les partisans de Mohamed Morsi, le président islamiste destitué et arrêté le 3 juillet 2013.

Depuis, policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants qui réclamaient son retour. Plus de 15.000 de ses partisans ont été emprisonnés et des centaines –dont M. Morsi lui-même– ont été condamnés à mort en première instance dans des procès de masse expéditifs qualifiés par l’ONU de «sans précédent dans l’Histoire récente» du monde.

Depuis quelques mois, les groupes égyptiens ralliés à l’EI affirment vouloir, dans leurs revendications des attaques, instaurer en Egypte, et notamment dans le Sinaï où ils mènent des actions de plus en plus spectaculaires, une province du «califat» autoproclamé en 2014 par cette organisation ultra-radicale qui contrôle une grande partie de la Syrie et de l’Irak.

L’armée avait lancé à l’été 2011 une première offensive dans le nord du Sinaï, qu’elle avait considérablement amplifiée à l’été 2012 après un attentat ayant tué 16 soldats. Depuis, elle tente de réduire l’insurrection jihadiste et annonce quasi-quotidiennement avoir tué nombre d’entre eux, mais essuie aussi d’importantes pertes dans des attaques commando sophistiquées.

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