Site icon medias-presse.info

L’archevêque syrien d’Hassaké dénonce la complicité des Américains avec la barabarie islamiste

 

Quelques déclarations le 12 octobre, de l’archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi en Syrie:

« Aidés par l’attitude ambiguë des frappes américaines, les djihadistes continuent d’opérer librement en Syrie, alors que les frappes russes contre l’Etat islamique sont utiles et efficaces »

« L’intervention de Moscou est positive, parce qu’elle vise réellement l’Etat islamique, et les milices commencent à fuir. Ils ont fui de cette région (d’Hassaké) dans une vingtaine de voitures, en direction de l’Irak, laissant une vingtaine d’autres voitures sur place : un signe de véritable retraite.

« Je suis à moins de trois kilomètres de la ville. Il y a un mois leur offensive fut repoussée et ils s’étaient déployés autour de la ville. Ces deux dernières semaines, grâce aux attaques des Russes, ils ont commencé à se retirer.

« Ce n’est pas une question d’être pour ou contre le gouvernement, mais les gens n’ont jamais cru aux raids américains. Seuls les Kurdes se sont réellement battus sur le terrain, mais pour tenir leurs propres territoires. Les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne parlent seulement d’attaquer l’État islamique, mais ne parlent pas du Front al-Nosra et des autres milices islamistes liées à al-Qaida. Il y a des groupes extrémistes qui ont changé de nom pour se refaire une crédibilité, et on ne les mentionne même pas. C’est aussi un gros problème.

« La nuit du 23 février, quand l’Etat islamique a attaqué (la vallée du Khabour), les avions américains ont survolé la zone, longtemps, sans intervenir. Puis, pendant trois jours nous n’avons plus vu d’avions, ce qui laissait le champ libre aux milices. Cela nous fait penser qu’elles ont été aidées d’une certaine façon par les Américains et leur attitude ambiguë. »

Or c’est ce 23 février et les jours suivants que 253 chrétiens ont été enlevées dans la région d’Hassaké lorsque les djihadistes du groupe État islamique ont envahi 35 villages situés le long de la rivière Khabour. Les trois chrétiens assyriens assassinés le 7 octobre par l’Etat islamique faisaient partie de ce groupe d’otages.

Photo des trois otages chrétiens assassinés, trois autres suivaient derrière…

« Ils en ont exécuté trois [otages], et ils se préparent à en exécuter trois autres. Au début ils demandaient une somme énorme pour leur libération, presque 120.000 $ pour chacune des 203 personnes. Ils ont rejeté la proposition d’un million pour les relâcher tous, une nouvelle proposition a été faite et nous attendons la réponse. Mais les contacts sont très brefs et ne nous laissent guère de marge de manœuvre. Ces derniers jours ils ont relâché un homme âgé de 89 ans pour casser l’image de l’exécution du 23 septembre. »

 « A Deir el-Zor, les gens meurent de faim. Ils manquent de nourriture et de médicaments. Pensez seulement qu’aujourd’hui 50 kg de sucre coûte autant qu’une voiture ou une maison. Les gens vendent leur voiture. L’Etat islamique a imposé un véritable blocus, les hommes, les femmes, les enfants meurent de faim. »

« Les gouvernements occidentaux travaillent pour la sécurité d’Israël et à diviser la Syrie et l’Irak, afin de mettre la main sur les richesses de ces pays. Il ne s’agit pas seulement du pétrole : au large de nos côtes a été récemment découvert un important gisement de gaz naturel. Et aussi, les pipelines que l’Arabie saoudite et le Qatar prévoyaient de faire arriver en Occident sont en jeu : Damas n’a pas accepté qu’ils passent sur son territoire, et voilà le résultat. » 

Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

Quitter la version mobile