Québec – L’archevêché de Montréal a relayé une invitation à retirer les enfants de leurs classes d’éducation sexuelle afin de confier aux parents le soin de donner eux-mêmes le nouveau cours obligatoire en respectant « la pudeur naturelle » des jeunes gens.

Les autorités ecclésiastiques font par ailleurs la promotion d’un manuel destiné aux parents catholiques. Ce manuel reprend les objectifs obligatoires du Ministère en cherchant à les adapter à une perspective catholique. Rédigé notamment par le directeur du service de pastorale liturgique de l’archevêché, le livre met en garde.

« Encourager une initiation précoce à la sexualité pose question car cela peut attaquer la pudeur naturelle des enfants, déranger leurs sentiments d’intimité personnelle et détruire leur belle innocence. […] En premier lieu il faut développer chez l’enfant la pudeur, une pudeur saine et qui serait une première ligne de défense contre les agressions sexuelles. […] Il faut apprendre à ne pas en dire plus que ce que l’enfant veut savoir. […] Les filles seront toujours plus portées à jouer avec des poupées que les garçons. »

« Il est en effet reconnu par les psychologues les plus crédibles que l’enfant vit une période de latence de 6 à 12 ans environ, il serait comme sexuellement endormi », expliquent l’abbé Robert Gendreau et le médecin Riouf Ayas dans leur livre. « Il sera donc toujours préjudiciable au sain développement de l’enfant de forcer sa pudeur naturelle. L’action gouvernementale en ce sens pourrait être considérée comme une agression, alors que c’est exactement ce qu’elle prétend vouloir prévenir. »

Le scandaleux programme d’éducation à la sexualité devrait être implanté à partir de cette année dans plusieurs commissions scolaires du Québec. Son déploiement a été retardé en raison des réserves des syndicats quant à la formation des enseignants. Au primaire, il occupera cinq heures par année scolaire. Le temps qui lui est consacré triple au secondaire.

Pour l’instant, il n’est prévu aucun droit aux parents de retirer leurs enfants de ces cours d’éducation sexuelle, sauf pour les victimes de crimes sexuels.

Les auteurs du livre préconisent de contourner le problème en négociant avec les enseignants. « Après l’entente avec le professeur, on ne retire pas l’enfant du programme, mais on le retire de la classe. »

Avec l’accord de l’enseignant, les parents devraient prendre en charge ce cours à la maison, et se reposer pour cela sur un manuel. D’où la publication d’un manuel soutenu par l’archevêché et contenant un contrat vierge à faire signer par l’enseignant, prévoyant que l’enfant « sortira de la salle de classe » pendant les cours pour se rendre à la bibliothèque ou dans un bureau.

« En contrepartie, nous nous engageons à remplir les objectifs pédagogiques à la maison », promettent les parents en signant le contrat.

Mais n’est-ce pas utopique ? A ce stade, aucun parent n’a obtenu un tel accord avec un enseignant. Et on peut douter que le ministère de l’Éducation tolèrera ce type d’entente. Bien au contraire, au Québec comme dans beaucoup d’autres pays occidentaux, les autorités se montrent particulièrement intrusives dans l’éducation des enfants et imposent un véritable formatage auquel il n’est pas consenti d’échapper.

Ce qui explique le succès croissant, dans plusieurs pays, des écoles hors contrat et de l’école à domicile.

 

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