Salman Bin Abdul Aziz, le roi le plus riche du monde, est en tournée dans sept pays d’Asie. L’Arabie investit vers l’Asie musulmane pour asseoir son influence politico-économique, et continuer à répandre le djihad.
Avec son folklore oriental, les plus de 1000 personnes de sa cour et ses plus de 500 tonnes de bagages, le roi saoudien ne passe pas inaperçu dans ses déplacements. Salman Bin Abdul Aziz signe des accords, pas seulement pétroliers.
Le voyage est décisif pour Riyad. Sur le plan économique, les Saoudiens sont conscients de la nécessité de se diversifier, trop dépendants qu’ils sont de leurs exportations de pétrole. Ils souhaitent donc attirer les investissements des grandes économies asiatiques.
Il faut dire qu’à l’ouest, après la victoire surprise de Donald Trump, avec le virage à droite des pays européens, l’argent des monarchies du Golfe n’est plus en sûreté. Les enquêtes sur les attentats terroristes en Europe et en Amérique remontent presque toujours vers Ryad et ses alliés objectifs au Moyen-Orient.
L’Asie du Sud-Est, avec son énorme population de musulmans sunnites, est une zone géopolitique où les Saoudiens peuvent encore étendre leur influence.
Notamment aux Maldives, que Salman visitera sur le chemin du retour à Riyadh. Les Maldives, avec seulement 400.000 habitants, s’étendent sur 1.000 kilomètres, en plein au milieu d’une des plus importantes routes maritimes du monde.
Les Saoudiens veulent, précisément, s’acheter l’atoll Faafu, qui comprend 26 îles. Le président des Maldives, Abdulla Yameen, a beau faire valoir que l’accord conduirait à des investissements dans l’infrastructure et à la construction de nouveaux logements, ses adversaires dénoncent déjà la vente d’une partie du pays aux Arabes.
L’opposition s’inquiète de l’influence corrosive que les Saoudiens, qui ont passé des décennies à inoculer leur wahhabisme toxique partout où on acceptait leur argent, peuvent avoir sur le pays.
Comme en France et dans les autres pays vendus aux pays du Golfe, une radicalisation religieuse troublante a pris racine aux Maldives. Dans ce qui était historiquement l’un des pays les plus paisibles du monde musulman : on a vu 200 à 300 Maldiviens partir rejoindre l’État Islamique. C’est comme si, proportionnellement, plus de 160 000 Américains partaient faire le djihad.
Heureusement, une autre puissance veille, peu décidée à laisser les Arabes s’installer sur ce qu’elle estime être son pré carré : la Chine, qui investit également massivement dans la région. C’est donc un nouveau terrain d’affrontement entre puissances qui s’ouvre en Asie.
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