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L’appel à l’unité dans la diversité du pape François pour les 50 ans du Renouveau Charismatique

Les appels à « l’unité dans la diversité », conception chère à l’esprit conciliaire qui veut adapter l’Église catholique au monde et aux autres confessions chrétiennes, se multiplient chez le pape François.

Le dernier en date fût à l’occasion du Jubilé d’Or du Renouveau charismatique, lors de la veillée de prière avant la fête de la Pentecôte de dimanche dernier. Cette invitation bergoglienne à « l’unité » au-delà des différences doctrinales est bien en phase avec la pensée de ce mouvement laïc conciliaire issu du néo-pentecôtisme protestant américain, qui insiste sur « l’effusion de l’Esprit » lors d’assemblée de prières « sur les personnes qui en font la demande », ceux qui l’ont déjà reçu leur imposant les mains, et milite pour un œcuménisme actif. Cette « expérience de l’Esprit » se traduit selon les adeptes du mouvement par des « charismes » particuliers : la prophétie, la diversité des langues, le don de guérir…

Dans un article bien documenté de la CRC on peut lire cette analyse éclairante quant à la supposée « catholicité » du Renouveau charismatique :

«Avant les années 60, pas un seul théologien catholique, c’est indubitable, n’aurait eu l’idée de soutenir que les parlers en langues – glossolalie et xénoglossie –, que les guérisons, imaginaires ou réelles, opérées par les leaders pentecôtistes étaient le fruit de l’Esprit-Saint. Dans la tradition catholique, le parler en langue étrangère est attribué à saint Vincent Ferrier et à saint François-Xavier, mais sans fondement critique solide. En revanche, cette xénoglossie préternaturelle est bien connue de tous les exorcistes. La tradition est si unanime sur ce point que le“ Rituale romanum  ”signale le parler en langue étrangère comme le premier des signes extérieurs de la possession diabolique  ! Quant aux “ miracles ” des pentecôtistes, ils se situent dans la longue tradition des prodiges de toutes sortes opérés par les hérétiques… fort bien connus, eux-aussi, des exorcistes. (…) »

L’avènement du Concile Vatican II a changé le regard des hommes d’Église sur ce Pentecôtisme charismatique :

«Dès 1960, continue l’article, on attend, dans l’euphorie, la réunion du Concile. Jean XXIII a annoncé «  une nouvelle Pentecôte   »,«  un nouveau printemps de l’Église   ».(…) L’Église se lance dans l’œcuménisme. Le leader pentecôtiste le plus influent, David Duplessis, l’un des agents les plus efficaces de l’infiltration au sein des autres confessions chrétiennes, est invité comme observateur au Concile. Le cardinal Suenens obtient que les documents conciliaires fassent une large place aux charismes. (…) C’est dans ce contexte qu’allait naître le Renouveau charismatique catholique ou, plus exactement, «  la branche catholique du courant pentecôtiste qui se développe dans l’ensemble des Églises chrétiennes.« 

Ce sont des professeurs de l’université catholique américaine Duquesne, fondée à Pittsburg aux États-Unis, qui sont à l’origine de cette « branche catholique »  précise l’article de la CRC :

«En quête de la “ puissance de l’Esprit ”… ils téléphonèrent à un “ prêtre épiscopalien ”, William Lewis, qui les mit en contact avec une pentecôtiste de sa paroisse.  »

C’est par elle que, la semaine suivante, allait commencer le grand renouveau de l’Église au XXe siècle  ! Le 20 janvier, en effet, deux des professeurs de théologie, Ralph Keifer et Patrick Bourgeois, lui réclamèrent le baptême dans l’Esprit et le reçurent des mains des pentecôtistes de son groupe. «  Ils me demandèrent simplement, raconte Ralph Keifer de faire un acte de foi[de foi en quoi ? de foi en qui ? la question se pose !] pour que la puissance de l’Esprit soit en œuvre en moi. J’ai prié en langues assez rapidement. J’étais plutôt curieux de savoir où tout cela me mènerait. La semaine suivante, Ralph imposa les mains aux deux autres, et eux aussi reçurent le baptême dans l’Esprit-Saint…  »

A juste titre, l’auteur de l’article argumente que

« rien ne permet de supposer que cette «  nouvelle puissance   », acquise par un acte formel d’apostasie de la foi catholique, puisse être l’effet d’une grâce divine. Car la démarche des fondateurs du charismatisme fut incontestablement un acte d’apostasie  : quand on a l’insigne honneur, la grâce inouïe d’avoir reçu de notre sainte Mère l’Église, par le baptême et la confirmation, le don plénier du Saint-Esprit, avoir l’audace de s’adresser à une misérable secte pour réclamer un nouveau baptême et un nouveau don de l’Esprit, c’est faire injure au Christ et à son unique Épouse, l’Église catholique romaine qu’il a fondée et établie comme l’unique dépositaire et dispensatrice de sa grâce. C’est mépriser le Saint-Esprit là où il est réellement, – dans cette Église sainte, Corps du Christ et arche du salut en laquelle et par laquelle il veut agir, visiblement ou invisiblement, à l’exclusion de toute autre communauté ou secte –, pour aller le chercher ailleurs, là où il n’est pas, dans les ténèbres extérieures où c’est Satan qui œuvre, déguisé en ange de lumière. C’est commettre, en un mot, le péché contre l’Esprit-Saint. (…) C’est cette trahison qui est l’acte fondateur du Mouvement charismatique. (…) »

Et pourtant c’est ce Renouveau charismatique qui est mis à l’honneur à Rome aujourd’hui ! Le pape François a participé activement à la célébration de ses 50 ans d’existence, véritable moment d’œcuménisme pratique. En symbiose avec la doctrine pentecôtiste, Jorge Maria Bergoglio a présenté ce mouvement, né donc d’un acte d’apostasie, comme un «courant de grâce», parce que, a-t-il dit, il n’a

«ni fondateur, ni statuts, ni organe de gouvernement. Clairement, dans ce courant sont nées de multiples expressions qui, certes, sont des œuvres humaines inspirées par l’Esprit, avec différents charismes, et toutes au service de l’Église. Mais face au courant on ne peut opposer de digues, on ne peut pas enfermer l’Esprit Saint dans une cage.»

Dans un élan de sentimentalisme charismo-œcuménique, le pape François a conclu emphatique :

«Partager avec tous dans l’Église le Baptême dans l’Esprit Saint, louer le Seigneur sans arrêt, cheminer ensemble avec les chrétiens des différentes Églises et communautés chrétiennes dans la prière et dans l’action pour les personnes les plus dans le besoin. Servir les plus pauvres et les malades, c’est que l’Église et le Pape attendent de vous, Renouveau charismatique catholique, mais de vous tous : vous tous, qui êtes entrés dans ce courant de grâce ! Merci !»

Disons-le clairement : ce n’est pas le Saint-Esprit qui anime ces assemblées charismatiques comme veut le faire croire le pape François mais l’esprit conciliaire et protestant, contraire à la Tradition catholique, qui emprisonne et empoisonne les mentalités depuis 50 ans. Ce n’est pas non plus l’Église catholique qui bénit ce Renouveau charismatique mais la «nouvelle Église que Vatican II a essayé de montrer », « la nouvelle Église post-vaticanesque » selon la définition du Père Calmel, théologien dominicain qui s’est opposé fermement et courageusement aux funestes erreurs du concile Vatican II :

« La fausse Église qui se montre parmi nous depuis le curieux concile de Vatican II, s’écarte sensiblement, d’année en année de l’Église fondée par Jésus-Christ. La fausse Église post-conciliaire se contredivise de plus en plus à la sainte Église qui sauve les âmes depuis vingt siècles (et par surcroît illumine et soutient la cité). La pseudo-Église en construction se contredivise de plus en plus à l’Église vraie, à la seule Église du Christ, par les innovations les plus étranges tant dans la constitution hiérarchique que dans l’enseignement et les mœurs. » (P. Roger-Thomas Calmel o.p., « Autorité et sainteté dans l’Église», Itinéraires 149 (janvier 1971), p. 13-19 ; reproduit dans Le Sel de la terre 40, p. 77 et 85-87. )

On ne peut que constater tristement, à la vue du pape actuel louant un mouvement qui entraîne les âmes dans une apostasie silencieuse, que cette fausse Église post-conciliaire est bien toujours à l’œuvre  à Rome, malheureusement!

Francesca de Villasmundo

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