Steve Bannon a annoncé il y a une semaine, sur le site The Daily Beast, son intention d’ouvrir prochainement à Bruxelles le quartier général d’une nouvelle fondation – The Movement – qui aura pour but de booster la «révolte populiste» sur le Vieux-Continent.

Un Américain qui souhaite coordonner les populistes européens ? Essayons de comprendre la démarche en analysant bien les dessous des cartes.

Qui est vraiment Steve Bannon ? Cet homme d’affaires a été le patron du site Breitbart. Il reste surtout célèbre en tant qu’ancien conseiller du président Donald Trump.

De nombreuses organisations juives américaines de gauche l’ont présenté comme un antisémite et ont mené une campagne acharnée contre lui, alimentée financièrement par Soros.

Pourtant, la plus ancienne institution sioniste aux États-Unis, l’Organisation sioniste de l’Amérique (ZOA), a réfuté les accusations d’antisémitisme portées à l’encontre de Steve Bannon.

Dans un communiqué publié sur son site internet, A. Klein, le président de ZOA, affirme que Steve Bannon “est un patriote américain qui défend Israël et qui a une profondément empathie pour le peuple juif”.

“Le site Breitbart News de M. Bannon lutte courageusement contre la haine du Juif et d’Israël”, a insisté le communiqué du dirigeant juif.

Et le président de l’Organisation Sioniste de l’Amérique d’insister :

“Est-ce que les extraordinaires conseillers pro-israéliens de Trump, tels que Newt Gingrich, Rudy Giuliani, Mike Pence, Mike Huckabee, Sheldon Adelson, et le gendre juif de M. Trump, Jared Kushner, ou David Friedman, et Jason Greenblatt, permettraient à un antisémite et anti-israélien de travailler avec eux ? Est-ce qu’Ivanka Trump, convertie au judaïsme et dont les enfants vont à l’école juive orthodoxe, permettrait à un antisémite de travailler avec son père ?”

En novembre 2017, Steve Bannon participait au dîner de gala de l’Organisation Sioniste de l’Amérique (ZOA). Au cours de son intervention, il y a déclaré être fier d’être un chrétien sioniste !

Revenons maintenant sur The Movement, l’organisation que lance Steve Bannon à Bruxelles avec pour intention de coaliser les « populistes » européens.

Dans cette initiative, il a pour associé un certain Raheem Kassam.

Qui est Raheem Kassam ? Cet homme d’affaires, considéré comme l’un des conseillers de Nigel Farage, collabore à Breitbart ainsi qu’à diverses publications de la mouvance des néo-conservateurs, américains comme britanniques.

On le retrouve notamment dans la Henry Jackson Society.

Raheem Kassam, bien que né dans une famille musulmane, est un athée sioniste. Il a notamment déclaré (The Commentator, décembre 2012) :

« Israël reste la démocratie la plus légitime, la plus transparente et la plus sure de la région »

C’est donc ce binôme formé par Steve Bannon et Raheem Kassam qui a annoncé le lancement à Bruxelles, d’un QG qui va embaucher jusqu’à dix experts dans différents domaines et espère à terme compter sur un staff de 25 professionnels.

On vous laisse imaginer ce que cela signifie en budget de salaires, de location de bureaux et de frais de fonctionnement. Qui paye ?

Et Steve Bannon ne cache pas que son initiative The Movement a pour objectif de lancer une opération centralisée et bien financée devant permettre aux populistes d’Europe de décrocher un maximum de sièges au Parlement Européen !

Qui pourrait-il rassembler dans ce projet ?

Steve Bannon s’est déjà entretenu avec Nigel Farage, ancien leader de l’UKIP britannique. Au cours des dernières heures, il a aussi approché l’ancien ministre euro-sceptique Boris Johnson. Deux leaders qui ont mené des actions remarquables contre les diktats de l’UE, mais aussi deux leaders connus pour des positions sensiblement sionistes.

Parmi les Français, Steve Bannon entretient des contacts privilégiés avec Louis Aliot (qui ne manque pas de rappeler aux organisations juives qu’il est petit-fils de rabbin) et Marion Maréchal (dont le père était un agent du Mossad et qui est désormais soutenue par les milieux néo-conservateurs américains).

En Belgique francophone, Steve Bannon a choisi pour partenaire Mickael Modrikamen, l’avocat qui dirige le Parti Populaire très lié à certains milieux juifs.

Certains m’objecteront qu’au nom d’un pragmatisme politique, tout cela a peu d’importance, pourvu que Steve Bannon mette ses compétences et ses réseaux au service d’une bataille visant à affaiblir les institutions européennes et la gauche européenne. De fait, s’il aboutissait à ce résultat, nous aurions quelques bonnes raisons de nous réjouir.

Mais tout ceci n’est pas une opération gratuite. Elle est bien commanditée et financée dans des officines qui ne se situent pas en Europe. De quoi nous inquiéter sur le prix à payer ultérieurement.

Déjà, il y a quelques jours à peine, nous signalions que Benjamin Netanyahu aspirait à être le patriarche des leaders populistes.

Certainement pas pour le bien des Européens ni de la Chrétienté…

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