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L’ambassadeur israélien revient sur la pointe des pieds en Turquie

eitan_naehEitan Na’eh est le premier ambassadeur d’Israël à remettre officiellement les pieds en Turquie depuis cinq ans. L’ambassadeur a été reçu, début décembre, par le président Recep Tayyip Erdoğan au Palais présidentiel pour une courte cérémonie. Un groupe militaire a joué l’hymne national d’Israël. Monsieur Erdoğan a serré la main de l’épouse de l’ambassadeur, Cheryl, et de leur fils de 19 ans.

Monsieur Na’eh a dit, en anglais et en turc, qu’il était « très heureux » de présenter ses lettres de créance au président Erdoğan et « de commencer une nouvelle phase » dans les relations entre les deux pays. « Je suis très heureux d’être de retour en Turquie en tant qu’ambassadeur. Nous avons beaucoup de travail à faire », a-t-il déclaré aux journalistes à l’aéroport. « Je tiens à remercier la Turquie pour son soutien, l’aide qu’elle a envoyée à Israël pour combattre les incendies la semaine dernière. Nous avons une longue tradition d’assistance entre nos deux pays . »
La Turquie a effectivement été parmi les premiers pour envoyer des avions et d’autres équipements pour aider Israël à éteindre le millier de  feux qui a embrasé le territoire.
Monsieur Na’eh avait déjà été nommé à Ankara dans les années 1990. Il est revenu en Turquie jeudi 1er décembre.

Sa nomination marque la fin d’un affrontement de six ans entre les deux pays qui avait commencé avec le raid de l’armée israélienne sur le navire « humanitaire » Mavi Marmara, Des commandos navals israéliens étaient montés à bord du navire et avaient été attaqués par des militants turcs. Les militaires israéliens avaient répondu par des coups de feu, tuant 10 personnes. Dix Israéliens avaient également été blessés. Les relations diplomatiques avaient alors été officiellement interrompues en 2011. Elles n’ont été rétablies que cette année.
Un jour après que Jérusalem ait annoncé la nomination de M. Eitan Na’eh en tant qu’ambassadeur, la Turquie a annoncé qu’elle enverrait à Tel Aviv Kemal Okem, expert en politique étrangère et proche confident du président Erdoğan.

Il y a deux semaines, le président israélien Reuven Rivlin a téléphoné à son homologue turc pour le remercier d’avoir aidé Israël à combattre les incendies qui ont ravagé le pays. « Avec leur courage et leurs capacités, vos pilotes nous ont beaucoup aidés, » a-t-il dit. « Dès que j’ai appris que l’incendie se répandait, j’ai demandé que nous envoyions nos hélicoptères et nos équipes pour vous aider », a répondu le dirigeant turc.

M. Erdoğan a déclaré que les relations entre la Turquie et Israël étaient en cours de renouvellement et qu’un ambassadeur turc commencerait bientôt son service en Israël. « La normalisation des relations entre la Turquie et Israël est d’une importance capitale pour toute la région », a-t-il déclaré à son interlocuteur israélien.
Cependant, en dépit des liens rétablis, le leader turc n’a pas cessé de critiquer sévèrement Israël : »Depuis 1948, les politiques d’oppression, d’expulsion et de discrimination continuent de se poursuivre contre nos frères palestiniens », a-t-il déclaré la semaine dernière lors de la première conférence annuelle de l’association des « parlementaires pour Al-Qods » à Istanbul. « Il est du devoir commun de tous les musulmans d’embrasser la cause palestinienne et de protéger Jérusalem », a-t-il ajouté.

En novembre dernier, le président turc avait accusé Israël d’essayer de changer le statu quo à la mosquée Al-Aqsa sur le mont du Temple à Jérusalem. Dans une interview accordée à une chaîne de télévision israélienne, Erdoğan a également légèrement remis en marche une affirmation de 2014 selon laquelle l’offensive des israéliens en 2014 à Gaza était plus barbare qu’Hitler. Il n’a présenté aucune excuse pour avoir prononcé le nom du leader nazi dans ce contexte. Il a dit qu’il était « bien conscient » des sensibilités israéliennes sur la question, mais qu’il condamnait la « barbarie » israélienne contre les Palestiniens. « Je ne suis pas d’accord avec ce qu’Hitler a fait et je ne suis pas non plus d’accord avec ce qu’Israël a fait à Gaza. Il n’y a donc pas lieu de comparaison pour dire ce qui est le plus barbare », a-t-il déclaré.

C’est donc un café turc assez amer que devrait, pendant de longues années, siroter l’ambassadeur israélien à Ankara…

(source principale :The times of Israel)

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