Le projet de loi visant à allonger le délai légal pour avorter de 12 à 14 semaines,  à suspendre  la clause de conscience spécifique à l’IVG et à permettre aux sages-femmes de pratiquer des IVG chirurgicales jusqu’à la fin de la dixième semaine de grossesse,  voté en première  lecture à l’Assemblée Nationale le jeudi 8 octobre dernier, a été rejeté par les sénateurs hier mercredi 20 janvier.

 « Tous les articles » ont été rejetés en commission par les sénateurs, majoritairement de droite : « L’équilibre de 12 semaines est bon, estime Catherine Deroche. Deux semaines plus tard, le sexe du fœtus commence à être visible, il suce son pouce… Nous nous appuyons sur les recommandations de l’Académie nationale de médecine. » Comme le Syndicat national des gynécologues obstétriciens, elle considère qu’un allongement de deux semaines pourrait entraîner des « manœuvres chirurgicales dangereuses pour les femmes » et une «augmentation significative des complications à court ou à long terme ».

Pour plus grand dam de la sénatrice PS Rossignol qui s’est exclamé :

« Tout ceci était dramatiquement prévisible. »

Après deux heures de « discussion générale », la chambre haute a voté par 201 voix pour et 142 contre une motion de « question préalable » présentée par Corinne Imbert du groupe Les Républicains. Cette dernière permet de rejeter un texte sans en examiner les articles. Ce rejet n’empêchera pas cependant la poursuite de la navette parlementaire, le texte reviendra à l’Assemblée nationale pour une deuxième lecture. Et aura bien des probabilités de passer.

Car, sans surprise, il bénéficie du soutien du Comité consultatif national d’éthique (sic) qui dans son rapport rendu mi-décembre sur la question de cet allongement, après avoir été saisi par le gouvernement, avait estimé qu’ « il n’y a pas d’objection éthique à allonger le délai d’accès à l’IVG » de deux semaines. Une décision à rebours de l’avis de l’Ordre des médecins, de l’Académie nationale de médecine ou du Collège national des gynécologues et obstétriciens de France.

Sans ambiguïté, ce texte soutenu par Laurence Rossignol, véritable passionaria de l’IVG, vise à renforcer le « sacro-saint » droit à l’avortement, c’est-à-dire en termes autres que la novlangue usuelle, à renforcer le « sacro-saint » droit à tuer le fœtus dans le sein de la mère.

Est-ce l’effet de la tyrannie sanitaire environnante, les députés rédacteurs de ce projet de loi dans la ligne de la culture de mort montrent un visage des plus fanatiques : non seulement ils veulent l’allongement  du délai légal pour avorter mais ils veulent aussi interdire toute opposition de la part des médecins, sages-femmes ou infirmières en les privant de la clause de conscience spécifique à l’IVG. Chaque médecin peut grâce à cette clause refuser de pratiquer tout acte médical, mais l’avortement est le seul à en avoir une deuxième spécifique. En supprimant cette deuxième clause, les rédacteurs visent à faire croire que l’avortement un acte médical comme un autre. Ainsi, on essaye d’annihiler le plus possibles les consciences, toutes les consciences…

D’ailleurs les propos de Laurence Rossignol en témoignent, cette clause, ça les irrite, les mets en colère, les activistes de l’avortement :

« Alors qu’ils disposent déjà d’une clause de conscience générale, qui leur permet de refuser d’effectuer des actes contraires à leurs convictions, cette clause spécifique ne sert qu’à culpabiliser les femmes! »

Francesca de Villasmundo 

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