Les laboratoires eux-mêmes reconnaissent que la vaccination n’empêche pas la transmission du virus, elle protège uniquement disent-ils contre les formes grave du covid-19.
De son côté, le gouvernement français s’est opposé à la levée des règles du confinement et du couvre-feu à l’encontre d’un octogénaire vacciné arguant de « l’efficacité partielle » du vaccin, d’une « efficacité devenue particulièrement contingente avec l’arrivée des nouveaux variants », que « les personnes vaccinées sont aussi celles qui sont les plus exposées aux formes graves et aux décès en cas d’inefficacité initiale du vaccin ou de réinfection post-vaccinale ou de la virulence d’un variant » et enfin, que « le vaccin n’empêche pas de transmettre le virus aux tiers. L’impact de la vaccination sur la propagation du virus n’est pas encore connu ». Le juge des référés du Conseil d’État, saisi par l’homme de 83 ans, dans une ordonnance d’avril 2021, a suivi la défense du gouvernement et a ainsi rejeté la demande du retraité en concluant que les personnes vaccinées peuvent être porteuses du virus et donc contribuer à sa diffusion dans des proportions qui ne sont aujourd’hui pas connues.
Ces rappels pour bien souligner que la vaccination n’est pas le remède « miracle » contre le covid-19 et contre sa propagation si l’on est une personne vulnérable, c’est-à-dire d’un âge certain, les personnes d’un âge certain, plus de 75 ans, étant celles pour qui le covid pourrait devenir dangereux.
Et pourtant, l’Allemagne est prête à lever les restrictions pour les vaccinés, tout en les maintenant pour les non-vaccinés. L’Allemagne compte lever plusieurs restrictions au profit des personnes vaccinées comme l’obligation de présenter un test négatif ou la limitation des réunions privées. Le couvre-feu instauré récemment à 22 heures ne devrait plus les concerner non plus.
« Les personnes vaccinées n’auront plus besoin d’un test négatif si elles veulent faire des courses, aller chez le coiffeur ou visiter un jardin botanique, par exemple », a indiqué dans un communiqué le ministre sociale-démocrate de la justice, Christine Lambrecht. Jeudi 6 mai, les députés allemands ont adopté à une large majorité une ordonnance du gouvernement d’Angela Merkel dispensant d’un certain nombre de restrictions les personnes vaccinées contre le covid-19 ainsi que celles ayant contracté le virus dans les six derniers mois, considérées comme immunisées contre celui-ci.
Depuis samedi, ces personnes ne devront plus présenter de test négatif pour se rendre dans les commerces non essentiels ou aller chez le coiffeur, ne seront plus comptées dans le quota d’invités que l’on peut accueillir chez soi, ne seront plus astreintes à une quarantaine si elles arrivent de l’étranger, et ne seront plus soumises au couvre-feu. En attendant l’introduction du « certificat vert » numérique prévu pour cet été dans toute l’Union européenne, la présentation du certificat de vaccination suffira pour entrer dans un musée, un magasin ou bien lors un contrôle de police.
En créant des frictions et des jalousies, « cela risque de diviser la société », craignait le ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer. Si la présidente du Comité consultatif d’éthique en Allemagne (Deutscher Ethikrat) a salué les décisions du gouvernement elle craint toutefois que le décret ne divise la société. « Tant que l’accès à la vaccination ne sera pas le même pour tous, il risque d’y avoir des tensions, notamment parmi les jeunes générations», a prévenu Alena Michaela Buyx au quotidien Rheinischen Post.
« Si certains ont le droit de sortir et d’autres non, nous risquons d’avoir des problèmes», prévient de son côté Andreas Bovenschulte. Le maire social-démocrate (SPD) de Brême, l’une des villes les plus pauvres d’Allemagne, est l’un des rares élus à avoir voté contre le décret à la Chambre haute (Bundesrat) :
« Comment voulez-vous expliquer aux gens que certains peuvent faire des barbecues dans le parc toute la nuit alors que les autres ne doivent pas sortir de chez eux ? »
« Il est possible que des scènes de rébellion aient lieu comme on l’a vu aux Pays-Bas ou à Bruxelles où les interventions de police tournent à l’émeute », affirme le sociologue Dieter Rucht, professeur émérite de l’Université libre de Berlin.
Qualifiée en janvier de « traitement de faveur » par Seehofer, cette mesure crée en réalité un ‘apartheid sanitaire’, une véritable discrimination, au sein de la société allemande.
Francesca de Villasmundo
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