Je te déteste encore car tu distribues comme un dû ce qui devrait être donné comme une grâce, car tu n’as dans ta hotte que des cadeaux matériels que l’on te « commande » ; car tu te laisses « commander » toi, comme un esclave alors que l’on priait le Divin Enfant dont tu as pris la place, alors qu’on le suppliait parmi tous ses bienfaits de n’oublier ni l’amour ni la paix…
Je te déteste, vieux lécheur de bottes qui disparait comme un malpropre le lendemain de Noël, n’ayant rien à attendre de gens qui ne le connaisse plus dès qu’il a livré sa commande alors que, dans le fond de son église, le doux enfant que tu remplaces attend inlassablement, les bras ouverts, ces petits à qui l’on apprend plus à dire « Merci » ni « Je t’aime ».
Je te déteste, sale menteur, faux pourvoyeur de bonheur, qui voudrait que les enfants croient « au père Noël » alors qu’il ne savent plus croire à leur Père du ciel, et qui remplace dans nos villes et nos campagnes, le chant des Anges par la musique des bals disco et le banquet divin par le réveillon surfin.
Je te déteste surtout car tu es décevant, décevant comme un lendemain de fête, comme un jouet cassé, comme un arbre de Noël desséché, car tu laisses derrière toi les cœurs aussi vides que tes grandes mains.
« Ce n’est pas de ma faute » me réponds-tu, piteux. « Ce que j’ai, je le donne, faisant aux moins quelques heureux ».Oui, mais vois-tu Père Noël, tu n’es qu’un pauvre homme alors que notre monde a tant besoin d’un Dieu.
Par Menou
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