Le sort de Vincent Lambert, quadriplégique et porteur de grosses lésions cérébrales après un accident de la route en 2008, avait été remis par le Conseil d’Etat le 14 février 2014, entre les mains – non pas de la Providence divine – mais « d’experts » dont beaucoup sont connus pour être favorable à la légalisation de l’euthanasie.

Le Conseil d’Etat a impliqué 8 personnes pour guider sa décision, on ne saurait mieux faire pour diluer la responsabilité de chacun !

1) Trois membres commis d’office :

– le docteur Jean Léonetti, auteur de la loi de 2005 officialisant les soins palliatifs, mais qui assimilait l’eau et l’alimentation à des soins médicaux qu’on pourrait interrompre. Or personne ne survit bien longtemps sans eau… Jean Léonetti s’est depuis découvert comme un chaud partisan de l’euthanasie, au nom du refus de « l’obstination déraisonnable », comme si l’alimentation était un médicament.

– le professeur Jean-Claude Ameissen, président du Comité d’Ethique, ainsi qu’un autre membre du Comité, qui sera désigné par le Comité lui-même. Ameissen fait partie du lot des 7 membres propulsés au Comité d’Ethique par Hollande en août 2013, pour remplacer des membres qui n’étaient pas en fin de mandat, mais qui avaient cessé de plaire. Inutile de préciser que ces deux membres là sont de chauds partisans de la « solution finale »…

2) Trois neurologues, nommés pour examiner Vincent Lambert et établir un pronostic sur une éventuelle récupération. Vincent Lambert a donc été transféré de Reims à la Salpétrière. Début mai un pré-rapport d’expertise, pour le Conseil d’Etat, a été rendu concluant à un mauvais pronostic, mais restant prudent sur l’essentiel en précisant que l’état du malade ne saurait justifier la mise en route d’un protocole d’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation. Réfutant ainsi l’avis du médecin de Reims le docteur Kariger.

3) Un membre choisi par le Conseil de l’Ordre. Ce dernier, depuis la loi Veil en 1975, ne s’est guère illustré par la défense du serment d’Hippocrate. Il a toujours su « charcuter » celui-ci au gré des évolutions politique. La dernière trouvaille du Conseil de l’Ordre des Médecins est la « sédation palliative »… c’est à dire calmer la douleur jusqu’à ce que mort s’en suive. Ce n’est pas génial, n’étant qu’une resucée du vieux « cocktail lytique » des années 70. Comme si les médecins n’avaient pas les moyens de calmer la quasi totalité des douleurs, sans pour autant que le geste soit « terminal ».

4) Un membre choisi par l’Académie de Médecine. Celui-là sera peut-être le seul avocat de la vie de Vincent Lambert. Mais quel avocat ! Pour soutenir maître Triomphe…

L’Académie de Médecine, à mesure que se profile le danger d’une loi française alignée sur celle de la Belgique ou de la Hollande, a tenu à réaffirmer le 15 mai :

– que le rôle du médecin est de soigner les malades, pas de les faire mourir.

– que la notion « d’obstination déraisonnable » ne saurait en aucun cas justifier la mise à mort des comateux, dans la mesure où il est bien difficile d’établir un réel pronostic dans toutes ces situations délicates. L’Académie récuse les discussions byzantines sur la notion de conscience, d’état végétatif ou pauci- relationnel.

– que la vie d’une personne ne saurait être subordonnée à sa capacité relationnelle.

– qu’enfin, aucun médecin ne peut accepter de donner la mort.

L’Académie par contre, comme tous les médecins le savent, affirme qu’il faut savoir administrer des calmants quand ils sont nécessaires, même si ceux-ci abrègent quelque peu les derniers jours d’un malade. Pour soulager, mais jamais pour en finir…

Il est dramatique que de telles évidences – que personne ne discutait il y a 50 ans – doivent être réaffirmées si solennellement en France. Puisse Vincent Lambert en être le bénéficiaire.

Docteur Luc Perrel

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