En plein cœur de la Normandie, l’abbaye Notre-Dame de Grâce de Bricquebec abrite depuis 1823 une communauté de frères trappistes. Célèbres par les produits des Charcuteries de la Trappe (pâtés, rillettes, terrines), ils n’ont pourtant pas eu un chemin très facile pour arriver à ce succès… En effet, de nombreux obstacles tels que des incendies ou des épidémies ont éprouvé les moines. Mais heureusement, ils ont toujours su se relever, appuyés par un rythme de 7 prières par jour !
Allez c’est parti, Divine Box vous en dit un peu plus sur l’histoire mouvementée de l’abbaye Notre-Dame de Grâce de Bricquebec, et vous parle un peu de leurs charcuteries !
Petit retour en arrière pour comprendre l’histoire
Nous voilà en 1823 ! Un ancien moine trappiste, curé de Digosville en Normandie, le père Augustin Onfroy, a alors en tête de fonder une communauté. Il souhaite retrouver la vie monastique… mais ce n’est pas si simple ! L’évêque accepte, mais veut que la nouvelle abbaye soit située dans le diocèse de Coutances, aux alentours de Cherbourg, région décimée par la Révolution. Heureusement, la Providence veille, et un habitant du coin offre au père Augustin un terrain avec trois moulins ! Grâce à ce don généreux, l’aventure peut ainsi commencer en 1824, et déjà douze postulants prennent l’habit trappiste. En avant !
Bien que les moines donnent tout pour faire avancer les travaux nécessaires, la communauté galère pendant les vingt premières année… Et comme si ça ne suffisait pas, certains moines s’en vont, d’autres meurent de la typhoïde, et les vocations ne sont pas si nombreuses que ça. Clou du spectacle : en 1839, un incendie ravage l’abbaye et détruit entièrement une partie des bâtiments… Un début bien compliqué donc, pour l’abbaye (et oui, le nouveau monastère venait tout juste d’être érigé en abbaye trois ans plus tôt !)…
Le rayonnement démarre !
Mais le soleil revient en 1860 ! Les vocations renaissent, et rapidement les moines sont 80 sur place ! L’abbaye de Bricquebec commence alors à rayonner, notamment dans les années 1870, lors des guerres : les moines accueillent et soignent de nombreux blessés ! C’est une période de vrai renouveau pour l’abbaye, qui fait alors vivre plus de 200 familles dans les environs. Comment ? Grâce à sa production agricole !
Les moines ont en effet une grande ferme, qu’ils ont développée après les guerres, et construisent deux nouveaux moulins. Ils élèvent ainsi des poulets, des vaches, et des porcs, font un fromage qui gagne rapidement en réputation, du bon pain grâce à la farine de leur moulin. Tout ça leur permet de vivre dignement, mais aussi d’aider les pauvres qui viennent faire l’aumône à l’abbaye. Et oui, malgré toutes ses activités, l’abbaye n’oublie pas l’essentiel : la charité !
La difficile période des guerres
Mais c’était trop beau pour être vrai… en 1914, la guerre vient bousculer l’abbaye, qui accueille environ 700 soldats blessés. Les moines n’ont plus le temps pour la ferme et l’activité agricole, qu’ils laissent donc de côté. Les conséquences sont désastreuses, et l’abbaye n’a plus d’argent à la fin de la guerre. Et pendant la Seconde Guerre mondiale, ce ne sont plus les blessés mais les soldats allemands qui occupent l’abbaye : ils sont jusqu’à 300 en 1943 ! Même la Libération n’est pas joyeuse pour eux… ils sont contraints de vendre leur marque de fromage, la Trappe de Bricquebec, à cause de la crise des laiteries ! Depuis cette époque, le nombre de moines n’a fait que diminuer…
Et ça repart !
Heureusement, en 1969, la communauté commence à revivre. Enfin ! Un moine est fils de cultivateur, le père Marc. Il est déterminé pour relancer l’activité agricole et constitue une porcherie avec 40 truies, sans y connaître grand chose… ! Mais ce n’est pas tout, il lance une nouvelle marque : “Les Charcuteries de la Trappe”, qui rapporte de l’argent à la communauté et leur permet de vivre et de poursuivre leur vie de prière et de travail dans des conditions correctes. En 1997, les moines sont face à un choix, et préfèrent arrêter l’élevage de porcs pour se concentrer davantage sur Dieu. Fini le pâté… Cliquez ici pour en savoir encore plus sur l’histoire de l’abbaye de Bricquebec, et notamment sur les dernières évolutions de leurs pâtés !
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, la communauté compte douze moines trappistes, qui suivent toujours la règle de saint Benoît, partageant leurs journées entre la prière et le travail. Ils ont huit offices par jour, dont le premier est à 4h15 du matin… ça picote un peu !
Au niveau de leur artisanat monastique, ils ont délégué pas mal de choses à des laïcs, mais continuent à y consacrer du temps, ainsi qu’aux tâches ménagères, au magasin et à l’hôtellerie ! Bref, ils sont bien occupés ! Pour ce qui est de la charcuterie, c’est toujours le père Marc qui la dirige, même s’il a maintenant plus de 85 ans ! Chapeau ! Les autres moines n’interviennent pas dans la production, et ce sont des employés qui s’y appliquent, et fabriquent 70 000 pâtés chaque année. Leur spécialité ? Le pâté du père Marc… une pépite !
Et pour se procurer les délicieux produits de l’abbaye de Bricquebec ?
Vous pouvez bien sûr vous y rendre directement, et en profiter pour saluer les moines : abbaye Notre-Dame de Grâce de Bricquebec – 50260 Bricquebec.
Ou sinon, cliquez ici pour découvrir les différents pâtés de l’abbaye de Bricquebec : vous serez redirigés vers la boutique monastique en ligne de Divine Box.
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