Agnès Walch, historienne, professeur à l’université d’Artois, est spécialiste de l’Ancien Régime, ainsi que de l’histoire du mariage et du couple. Elle vient de publier La Vie sous l’Ancien Régime chez Perrin.
La Vie sous l’Ancien Régime fait souvent l’objet de représentations caricaturales et pessimistes qui relèvent d’une position héritée des Lumières et de la Révolution française, ainsi que d’une idée orientée de ce que serait le progrès. Cette forme de démarche téléologique rejette pêle-mêle la religion, la philosophie, les valeurs et les efforts déployés par nos ancêtres pour faire face à l’adversité et à la précarité de leurs conditions d’existence. Agnès Walch souligne que leurs descendants, qui vécurent encore dans ce monde marqué par la stagnation médicale et sanitaire, ont souvent trouvé que l’industrialisation et l’exode rural du XIXe siècle avaient rendu les conditions de vie bien plus pénibles. Ils accréditèrent ainsi le souvenir d’un temps sinon béni, du moins agréable.
Oui, quoiqu’en disent les partisans de la Révolution, la vie sous l’Ancien Régime était caractérisée par une certaine douceur de vivre à la française qui valut le dicton « Heureux comme Dieu en France ».
Ce livre se veut un portrait psychologique de la France d’Ancien Régime et explique le plaisir qu’il y avait à résider dans le royaume. Agnès Walch montre que l’Ancien Régime était une époque de véritable mixité sociale en ce sens que toutes les catégories sociales vivaient côte à côte, complémentaires et familières. De même, la place accordée à la femme était souvent bien plus enviable que dans le XXIe siècle qui imagine être à l’avant-poste du progrès social.
La Vie sous l’Ancien Régime, Agnès Walch, éditions Perrin, 368 pages, 24 euros
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