Dans la présente séquence historique où l’on fait voler en éclat les nations les unes après les autres, où des structures supra-étatiques comme l’Union Européenne et l’OTAN opèrent des transferts de souveraineté – dans les domaines juridiques et militaires – et où les grands banquiers ont confisqué la souveraineté monétaire de nombre de nations (comme la FED aux Etats-Unis et la BCE dans la zone euro) ; il est impératif de redéfinir, au-delà des mensonges des idéologues, la notion même de souveraineté.

Une question hautement stratégique qui resurgit dans le débat public mais qui est traitée de façon biaisée et malhonnête.

La question de la souveraineté doit être revue scientifiquementi et sans a priori idéologique en vue de la réhabilitation et la reconstitution des Etats-Nations qui sont entrées dans une phase finale de décomposition – en particulier celles du monde occidental et du monde musulmanii.

L’origine de la souveraineté 

Si depuis quelques années l’on assiste à des agitations théâtrales de « souverainistes » qui prônent un retour à la nation, l’on a jamais vu ressortir de ce brouhaha une définition claire de ce qu’est véritablement la souveraineté.

La notion de souveraineté a été récupérée, travestie et manipulée depuis les philosophes des Lumières jusqu’à nos jours. En effet, la définition moderniste de la souveraineté est héritée de la Révolution française – qui a mis en pratique les théories politiques des philosophes du XVIIIe siècle – et en rupture avec les principaux théoriciens de la Renaissance dont ils ont trahi les écrits.

Les gens du commun et les intellectuels modernes ne s’intéressant plus sérieusement à ces questions, les idéologues ont la voie libre pour enfumer le public.

Le dernier intellectuel français à avoir tenté de redéfinir la souveraineté est l’économiste Jacques Sapir, qui associe la souveraineté à la laïcité et à la démocratie tout en rejetant, du haut de son « autorité » et péremptoirement, en contradiction avec la réalité historique et les sources du droit, toute définition de la souveraineté qui renverrait à la religion… Et l’on touche là le cœur du problème.

Jacques Sapir explique par exemple que « la source de la souveraineté se trouve dans le peuple, qu’il s’agisse du peuple mobilisé dans les comices romaines ou mobilisé dans l’action »iii, et à l’appui de son argument il cite Jean Bodin (1530-1596), – le premier jurisconsulte en Europe à avoir donné une définition de la notion de souveraineté – qui écrivit :

« Et par ainsi le Sénat ne faisait que délibérer, et le peuple commandait, ce qu’on voit à tout propos en Tite-Live, quand il use de ces Mots, SENATUS DECREVIT, POPULIS JUSSIT (le Sénat à décrété, les gens ont ordonné). Vrai est que les Magistrats, et de même les Tribuns, passaient le plus souvent par souffrance ce que faisait le Sénat, si la chose ne portait coup à la puissance du menu peuple, ou à la majesté des états. Ainsi parlaient les anciens Romains, quand ils disaient Imperium in magistrabus, auctoritatem in Senatu, potestatem in plebe, majestatem in populo : car le mot majesté est propre à celui qui manie le timon de la souveraineté ».

Or, Jacques Sapir confond ici « source de souveraineté » et « maniement de la souveraineté » (pour reprendre l’expression de Bodin) ; la différence est de taille car Jean Bodin qui est à la fois le premier à avoir, dans le monde occidental, défini la notion de souveraineté et à conceptualiser la souveraineté de l’Etat, a bien distingué le détenteur de la souveraineté (qui est Dieu) et le dépositaire de la souveraineté, le Prince.

Tout en définissant la souveraineté, Jean Bodin va suggérer de la transférer à l’Etat et donc au peuple (j’y reviendrai plus bas).

Ainsi Bodin écrit :

« Mais posons le cas qu’on élise un, ou plusieurs des citoyens, auxquels on donne puissance absolue de manier l’Etat et gouverner entièrement, sans déférer opposition ou appellations en sorte quelconque, et que cela se fasse tous les ans, dirons-nous pas que ceux-là auront la souveraineté ? Car celui est absolument souverain, qui ne reconnaît rien plus grand que soi après Dieu. Je dis néanmoins que ceux-là n’ont pas la souveraineté, attendu qu’ils ne sont rien que dépositaires de la puissance qu’on leur a baillée à certain temps. Aussi le peuple ne se dessaisit point de la souveraineté, quand il établit un ou plusieurs lieutenants, avec puissance absolue à certain temps limité, qui est beaucoup plus que si la puissance était révocable au plaisir du peuple, sans précision de temps ; car l’un et l’autre n’a rien à soi, et demeure comptable de sa charge à celui duquel il tient la puissance de commander, ce qui n’est pas au Prince souverain, qui n’est tenu rendre compte qu’à Dieu. »iv.

Ce qui, d’après Bodin, vaut au Prince la qualité de « souverain » c’est ce qui lui permet « de donner loi aux sujets, et casser ou anéantir les lois inutiles, pour en faire d’autres : ce que ne peut faire celui qui est sujet aux lois » ; et celui qui est sujet aux lois n’est autre que le peuple et non le Prince qui ne peut être soumis à ses propres lois mais aux lois de Dieu et de nature (d’après Jean Bodin) ; le peuple ne peut donc par conséquent pas être – comme l’ont affirmé les Révolutionnaires – et aujourd’hui Jacques Sapir – la source de la souveraineté.

C’est ce qu’avait fait remarquer René Guénon (1886-1951) lorsqu’il écrivait :

« Il est trop évident que le peuple ne peut conférer un pouvoir qu’il ne possède pas en lui même ; le pouvoir véritable ne peut venir que d’en haut, et c’est pourquoi, disons-le en passant, il ne peut être légitimé que par la sanction de quelque chose de supérieur à l’ordre social, c’est-à-dire d’une autorité spirituelle »v

C’est bien ce que Jean Bodin démontre quand il présente la hiérarchie des sources du droit qui est calquée sur celle de la souveraineté :

« Les contrats et testaments des particuliers ne peuvent déroger aux ordonnances des magistrats, ni les édits des magistrats aux coutumes, ni les coutumes aux lois générales d’un Prince souverain, aussi les lois des Princes souverains ne peuvent, altérer, ni changer les lois de Dieu et de nature. »vi,

car comme il l’écrit par ailleurs « Il faut que la loi du Prince soit faite au modèle de la loi de Dieu »vii.

Si l’on se tourne vers l’autre principal théoricien de l’Etat moderne, Thomas Hobbes (1588-1679), l’on retrouve une définition voisine, pour ne pas dire similaire à celle que Jean Bodin donne à la souveraineté :

« La fonction du souverain, qu’il soit monarque ou une assemblée, consiste dans la fin pour laquelle le pouvoir souverain lui a été confié, à savoir procurer au peuple la sécurité, fonction à laquelle il est obligé par la loi de nature, et il est obligé d’en rendre compte à Dieu, l’auteur de cette loi, et à personne d’autre. »viii.

Contrairement à ce que l’on fait dire à ces deux auteurs, et comme ils l’ont affirmé, les fondements mêmes de leur conception de la forme de l’Etat moderne, de la République (qui sera pervertie par les philosophes des Lumières à partir du XVIIIe siècle), se trouvent – ce qui peut paraître paradoxal pour les modernes – dans la théologie. Et j’en veux pour preuve les écrits de Thomas Hobbes lui-même :

« Mais en supposant que mes principes ne soient pas des principes de raison, cependant je suis certain que ce sont des principes qu’on peut tirer de l’autorité de l’Ecriture, comme je le montrerai quand j’en viendrai à parler du règne de Dieu (administré par Moïse) sur les Juifs, son peuple particulier en vertu d’une convention »ix.

Dans son ouvrage, Le Leviathan, et en particulier dans les chapitres où il définit la souveraineté, Thomas Hobbes s’appuie sur la Loi naturelle et le Décalogue (les Dix Commandements) pour définir les grands principes qui doivent selon lui fonder la République moderne. Hobbes affirme sans ambiguïté aucune que :

« Il n’y a pas de tribunal de justice naturelle, sinon dans la seule conscience, où Dieu, et non l’homme, règne, et les lois de Dieu, celles qui obligent tout le genre humain, sont naturelles par rapport à Dieu en tant qu’il est l’Auteur de la nature, et sont des lois par rapport au même Dieu, en tant qu’il est le Roi des rois… Il n’est besoin, pour connaître entièrement le devoir civil, que de savoir quelles sont ces lois de Dieu. En effet, sans cela, on ne sait pas, quand le pouvoir civil nous commande quelque chose, si cette chose est contraire ou non à la loi de Dieu, et ainsi, soit on offense la Majesté Divine par une trop grande obéissance civile, soit on transgresse les commandements de la République par crainte d’offenser Dieu. Pour éviter ces deux écueils, il est nécessaire d’avoir connaissance des lois divines »x.

D’après Jean Bodin et Thomas Hobbes donc, les lois de la République doivent être conformes à la loi de Dieu et en découler.

Comment donc, ceux qui se réclament de Jean Bodin et de Thomas Hobbes ont-ils pu s’éloigner et même s’opposer aussi radicalement à leurs conceptions ?

De la République gréco-romaine et chrétienne à la République athéiste

Comme l’a souligné le spécialiste du droit constitutionnel, Olivier Camy,

« Le principal apport de Jean Bodin est un apport dangereux qui consiste à associer Souveraineté et République (ou Etat), expliquant que la Souveraineté donne sa puissance, son être à la République. Il appartient aux organes d’Etat d’exercer cette autorité quasi surnaturelle. (Loyseau, Des Seigneuries, 1608, sera encore plus étatiste en définissant la souveraineté comme « la propre seigneurie de l’Etat »). Le risque devient grand alors que l’Etat se proclame le souverain ou que le souverain s’identifie à l’Etat. C’est ce qui va se passer très vite. Les juristes ne tarderont pas à parler d’Etat souverain ; de son côté le roi expliquera : « L’Etat, c’est moi » (Formule apocryphe de Louis XIV) »xi.

Jean Bodin (qui fut proche du roi Henri III durant un certain nombre d’années) a théorisé la souveraineté de l’Etat dans une visée politique bien précise : il voulait donner plus de pouvoir au roi de France, au détriment des seigneurs féodaux et par rapport au Pape ainsi qu’aux détenteurs du pouvoir temporel des autres Etats d’Europexii ; ainsi il a ouvert la boite de Pandore…

A la suite de Jean Bodin, qui théorisa donc la souveraineté de la République, les philosophes des Lumières et les Révolutionnaires, vont définitivement transférer la souveraineté divine à la Nation, prétendument au « peuple », ce qui donnera l’article 1 de la Constitution de 1791 (issue de la Révolution de 1789) : « La Souveraineté est une, indivisible, inaliénable et imprescriptible. Elle appartient à la Nation (au peuple) », et qui fait suite à l’article 3 de la Déclaration de 1789 : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément ».

Dès lors, la Nation ou la République, ne seront plus comme le roi seulement dépositaires mais titulaires de la souveraineté en lieu et place de Dieu.

A partir de là, la souveraineté, et par suite le droit, ne sont plus d’essence divine ; les lois émises ne se fondent plus sur les lois naturelles, le spirituel et le temporel sont déliés, la religion traditionnelle est confinée dans un espace virtuel dit privé, autant dire qu’elle est dès lors vouée à disparaître peu à peu comme peau de chagrin pour être remplacée par des idéologies voire des superstitions.

La conclusion est donc évidente : le concept moderne de nation et de république souveraine renvoie à des régimes de types païens antiques, avec une différence, le souverain détenteur du pouvoir divin n’est pas identifié, il est incarné par l’Etat et ses institutions : parlement, sénat, présidence.

L’un des enjeux futurs sera de déconstruire, comme je viens de le faire succinctement, le concept moderne de souveraineté issu de 1789 et revoir la théorie de Bodin (et de Hobbes) en la corrigeant. Car comme je l’ai écrit plus haut, si la définition de la souveraineté que donne Jean Bodin est correcte dans les grandes lignes – et s’inscrit dans la tradition greco-latine et chrétienne –, sa théorie de la souveraineté de la République, quant à elle, n’est rien d’autre qu’une fabrication intellectuelle qui lui est propre et un moyen de répondre à des données politiques et géopolitiques relatives à son époque.

Ne laissons donc pas les athéistes, enfants idéologiques du bain de sang de 1789, profiter des troubles actuels et à venir pour nous resservir leur recette comme réponse à une catastrophe politique et sociale dont ils sont les responsables.

Les réformistes « musulmans » héritiers des Lumières

L’actuelle crise et les convulsions qui touchent le monde occidental et le monde musulman et que l’on habille du manteau du Choc des civilisations est en réalité la résultante ultime de mouvements de fond, d’un processus de décomposition simultanée ayant commencé à la fin du Moyen-Âge et que j’ai exposé en détail dans mon premier ouvragexiii.

Malgré les apparences, qui sont le plus souvent trompeuses, surtout lorsqu’il s’agit de processus historiques, le monde musulman vit dans la présente séquence historique une désislamisation – mais qui apparaît sous des formes différentes – similaire à la déchristianisation de l’Europe des XIXe et XXe sièclesxiv. L’islam politique (dont est directement issu le Frérisme) et le wahhabisme ne sont que des trompe-l’œil et des substituts au régime traditionnel islamique : le Califatxv.

Un des reproches fait au monde musulman de manière récurrente par les commentateurs médiatiques incultes est de ne pas avoir fait son aggiornamento, à savoir la modernisation de l’Islam par la séparation du pouvoir religieux et politique. Or, mes travauxxvi ont mis en évidence comment le double mouvement réformiste du monde musulman, à la fois politique et religieux, d’origine et d’essence messianique, a dès le XIXe siècle, amorcé cette mise à jour politique via de puissants réseaux maçonniques, notamment en Turquie, avec les réformes libérales qui ont débuté dans les années 1860 et qui ont culminé avec l’abolition du Califat par la volonté des Jeunes-Turcs (Kemal Atatürk), en 1924.

Des intellectuels réformistes modernistes, qui avançaient de pair et en parallèle avec les réformateurs politiques et autres révolutionnaires dont faisaient partie les Jeunes-Turcs, se sont empressés, après l’abolition du régime traditionnel islamique – le Califat – d’apporter leur caution intellectuelle a cet acte de haute trahison.

Pour faire entrer le monde musulman dans l’ère messianique de la modernité, les réformistes libéraux dit « musulmans » depuis 1925 à nos jours, usent des mêmes arguments sophistiquesxvii, à savoir que le Califat ne serait qu’une construction humaine sans aucun fondement religieux. Ils reprendront les arguments des philosophes des Lumières et des chrétiens modernistes défenseurs de la laïcitéxviii.

Celui qui, le premier, à la suite de la Grande Assemblée Nationale Turque fondée par les Jeunes-Turcs, soutiendra l’abolition du Califat en publiant un ouvrage dans lequel il tente de démontrer l’inexistence même du lien entre religion et politique (L’islam et les fondements du pouvoir, 1925), Ali Abderraziq (1889-1966), et qui sera suivi par tous les réformistes musulmans libéraux jusqu’à nos jours sur la question du Califat, écrivit, entre autres choses, que :

« La religion n’a pas imposé aux musulmans un système plutôt qu’un autre, mais leur permet au contraire de choisir et d’édifier leur Etat et leur système de gouvernement sur la base des systèmes dont la solidité a été prouvée, ceux que l’expérience des nations a désignés comme étant parmi les meilleurs »xix

Un des héritiers contemporains du mouvement réformiste, Tariq Ramadan, qui contribue, lui et ses compères, à maintenir le monde musulman dans l’Islam politique et les communautés musulmanes sous la tutelle des organisations et intellectuels présumés musulmans – directement ou indirectement liés aux Frères musulmans – et autres prédicateurs wahhabites, écrira à propos de l’idée d’Etat islamique (il n’ose même pas parler de Califat à proprement dit) :

« L’idée qu’il existerait pour aujourd’hui un concept d’ « Etat islamique » dont les structures et l’organisation seraient déterminées pour répondre à la réalisation des finalités supérieures dont nous parlions est caduque, erronée et tout à fait dangereuse : elle permet aux partisans de la pensée politique binaire d’opposer deux systèmes et deux modèles, « le système et le modèle islamiques » versus « le système et le modèle occidentaux », et de simplifier gravement les termes du débat. Il s’agit pour eux ensuite de comparer les idéaux du  « modèle islamique » avec les défaillances constatées et vécues du « modèle occidental » afin de prouver la grandeur du premier en tant que seule et future solution de remplacement. La comparaison est intellectuellement injuste et scientifiquement fausse, et ses conclusions sont superficielles et hasardeuses. Le monde musulman et ses fuqahâ’, ses penseurs et ses politiciens disposent d’un corps de finalités et d’objectifs supérieurs auxquels il leur est demandé de rester fidèle à travers l’Histoire et les société ».

Et il poursuit avec les arguments de Ali Abderraziq (pour ceux qui ignorent les origines idéologiques Tariq Ramadan) :

« ils se doivent donc, à partir de leurs références, d’étudier toutes les expériences sociales et politiques humaines, anciennes et contemporaines, musulmanes ou non, pour en faire l’évaluation critique et proposer les voies qui pourraient mener à plus de fidélité à la Voie et à plus de cohérence dans la gestion des affaires humaines. »xx

Subtilement, ici, Ramadan, de manière caricaturale, cantonne les éventuels partisans du régime politique islamique traditionnel, dans une posture d’opposition entre « le modèle islamique » (leur référence) et « le modèle occidental ».

Or, lorsque l’on étudie sérieusement l’Histoire, l’on constate que la véritable opposition ne se situe pas là ; elle se situe plus largement entre modernité et tradition, qu’elle soit musulmane ou chrétiennexxi ; ce que d’ailleurs avait très bien compris et analysé le grand historien et théoricien de l’histoire sur la longue durée et de la civilisation, Arnold J. Toynbeexxii (1889-1975).

Car il ne faudrait tout de même pas oublier que la modernité s’est d’abord attaquée à la chrétienté avant d’absorber, en usant des mêmes moyens, le monde musulman.

On remarquera que Ali Abderraziq et son héritier Tariq Ramadan, se limitent aux questions superficielles de la forme de l’Etat et se gardent toujours d’aborder celle de la souveraineté et surtout de son origine divine.

Par ces circonvolutions et cette phraséologie sophistique ils ne cherchent pas à construire un Etat « fidèle à la Voie » mais à neutraliser la pensée musulmane pour la maintenir, elle et par suite les musulmans, dans le paradigme actuel.

Conclusion

Nous devons par conséquent éviter tout débat stérile et interminable avec les sophistes et les modernistes de tous genres (chrétiens, athées, musulmans…) portant sur les formes du régime politique « idéal ».

Il faut dès à présent revenir à la question centrale, pivot, et hautement stratégique qu’est la souveraineté, en lui redonnant sa définition originelle –, ce qu’avait fait Bodin et Hobbes.

Et c’est seulement à partir de là, que ce soit dans le monde occidental ou dans le monde musulman, que nous serons en mesures d’amorcer une réflexion constructive, et non plus formelle, quant au régime adéquat à structurer sur la base de la souveraineté – qui est, qu’on le veuille ou non, d’origine divine – et du droit naturel qui en découle.

Youssef Hindi

i Pour une définition et une étude plus exhaustive de la souveraineté dans une perspective historique, théologique, juridique et anthropologique, voir : Youssef Hindi, Les mythes fondateurs du Choc des civilisations, Chap. V : Religion et modernité, souveraineté divine et laïcité, éd. Sigest, 2016.

ii Suivant un processus historique de longue durée dont les origines ont été dévoilées dans : Youssef Hindi, Occident et Islam – Tome I : Sources et genèses messianiques du sionisme, Sigest, 2015.

iii RussEurope, Le Brexit, Nice et la souveraineté, Jacques Sapir, 20/07/2016.

iv Jean Bodin, Les six livres de la République, chapitre VIII : De la souveraineté, 1583

v René Guénon, La crise du monde moderne, 1927.

vi Jean Bodin, Les six livres de la République, chapitre VIII : De la souveraineté, 1583.

vii Jean Bodin, op. cit.

viii Thomas Hobbes, Le Leviathan, chapitre XXX : De la fonction du Représentant souverain, 1651.

ix Thomas Hobbes, op. cit.

x Thomas Hobbes, op. cit.

xi Olivier Camy, Cours de droit constitutionnel général, La souveraineté, disponible sur : http://www.droitconstitutionnel.net/Souverain.htm

xii Olivier Camy, op. cit.

xiii Youssef Hindi, Occident et Islam – Tome I : Sources et genèses messianiques du sionisme.

xiv Voir à ce sujet : Youssef Courbage et Emmanuel Todd, Le rendez-vous des civilisations, Seuil, Paris, 2007.

xv Sur le contexte historique et les conséquences de l’abolition du Califat, voir : Youssef Hindi, Les mythes fondateurs du Choc des civilisations, chap. V.

xvi Occident et Islam – Tome I, chap. II : Origines, rôle historique et eschatologique du wahhabisme et du réformisme islamique.

xvii Voir le détail dans : Youssef Hindi, Les mythes fondateurs du Choc des civilisations, chap. V.

xviii Youssef Hindi, op. cit.

xix Ali Abderraziq, L’islam et les fondements du pouvoir, 1925, éd. La Découverte, 2015.

xx Tariq Ramadan, Islam, la réforme radical, Presses du Châtelet, 2008, p. 461.

xxi Youssef Hindi, op. cit.

xxii Voir son ouvrage L’Islam, l’Occident et l’avenir, 1947, 2013, Editions Des Malassis.

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