classe « Briser les stéréotypes », tel est le slogan associé à la théorie du genre. Le cadre juridico-administratif sur lequel s’appuie cette nouvelle donne sociale pour s’imposer dans les écoles est prêt depuis février 2013. Le ministère de l’éducation nationale et cinq autres ministères ont cosigné la convention interministérielle pour l’égalité fille-garçon dans le système éducatif.

On y affiche trois priorités fort humanistes: acquérir et transmettre une culture de l’égalité entre les sexes ; renforcer l’éducation au respect mutuel et à l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes ; s’engager pour une mixité plus forte des filières de formation et à tous les niveaux d’études. Rien que de très banal en apparence.

Sauf lorsqu’on arrive à la mesure 4 : « Éducation au respect mutuel, notamment dans les séances d’éducation à la sexualité ».  Comment ?

D’abord en mettant en place un groupe de travail national (collège et lycée) qui réunira des IPR, des personnels de l’éducation nationale, des représentants de parents d’élèves, des organisations lycéennes, des associations, sans oublier l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) ni les représentants de l’association des maires de France et de l’assemblée des départements de France. (Action 1) 

Ensuite, enquête dans un échantillon représentatif d’établissements publics locaux d’enseignement (Eple) en vue d’élaborer « une charte nationale d’intervention en milieu scolaire et au lycée » avec « détermination d’actions spécifiques adaptées au public adolescent ». Action 2.

Deux exemples précis sont fournis de ces actions : il s’agit de « la prévention des grossesses précoces non désirées et des relations garçon-fille».

Qu’est-ce qu’une grossesse non désirée ?  Un avortement non, dans une langue claire.

Une réunion des référents académiqus « Éducation à la sexualité » et « égalité » se tiendra dans le courant du premier trimestre 2013 pour diffuser et accompagner ces orientations. 

Dès lors l’Action 3, la diffusion de « ces bonnes pratiques afin d’élargir le nombre de personnes formées susceptibles d’intervenir dans les établissements » peut se mettre en place.

Pour ne rien oublier, (action 4) on va constituer  « des espaces et des groupes de paroles filles-garçons dans les établissements ». En fonction des éléments fournis par ces jeunes gens et ces enfants des orientations seront établies, permettant l’action 5, celle qui va diffuser les résultats de la future enquête de victimation 2012-2013. 

Faut-il rappeler que la convention a été signée en 2013 …

Les résultats seront alors « communiqués aux référents éducation à la sexualité et égalité afin qu’ils aient une vision nationale des phénomènes de violences sexistes et à caractère sexuel ».

Comment distinguer une violence dite « sexiste », d’une violence sexuelle ? Comment discriminer dans la parole des lycées et des collégiens ce qui est vrai ? Comment distinguer ce qui est inventé, projeté, imaginé, induit par les adultes, de ce qui est vraiment vécu?

Il ne s’agit pas ici d’une nouvelle d’Alfred Jarry ou Kafka mais d’un cadre institutionnel contraignant et qui a une valeur juridique.  

On n’a pas seulement mis en place un dispositif de renforcement du formidable système d’encadrement de la sexualité de nos enfants et de nos jeunes déjà en place, on a signé l’arrêt de mort de toute parole libre et vraie dans le domaine de l’éthique sexuelle. Chrétienne en particulier. Car ces « bonnes pratiques » en  impliquent nécessairement et en toute logique de « mauvaises ».

Pendant quelques vingt-cinq siècles avant la théorie du genre, les poètes, les romanciers, les dramaturges ont chanté, célébré, raconté, décrit, stigmatisé et condamné aussi, les « relations hommes-femmes ». Relations difficiles et compliquées par les circonstances historiques et sociales dans lesquelles elles sont vécues.

On va faire comment, nous autres professeurs de littérature ? Attendre les chefs-d’œuvre futurs des grands auteurs à naître?

Nota bene : J’ai dénoncé le texte de cette Convention a été dénoncé en janvier dernier qu’on pouvait trouver sur le site gouvernemental. Deux jours plus tard, il avait été remplacé par des photos de la ministre serrant la main des recteurs et rectrices.

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