La Serbie va-t-elle refuser d’adhérer à l’Union Européenne ? Les déclarations du vice-Premier ministre serbe Aleksandar Vulin lors d’une interview accordée à Vecherne Novosti ne vont pas plaire à Ursula von der Leyen !
Le vice-Premier ministre serbe a souligné que la Serbie ne rejoindra pas l’Union européenne si figurent parmi les conditions d’entrée la reconnaissance du Kosovo, l’autorisation des mariages homosexuels ou la participation au conflit avec la Russie et la Chine.
La Serbie a le statut de candidat à l’UE depuis 2012. Selon vice-Premier ministre Vulin, la Serbie a donné suffisamment de gages d’intégration dans l’UE, mais cela ne semble pas être suffisant. « Si, au bout du chemin, ce que l’on attend de nous, c’est la reconnaissance du soi-disant Kosovo, l’obligation d’autoriser le mariage homosexuel ou la participation au conflit avec la Russie et la Chine, nous ne devrions pas nous engager dans cette voie. », a-t-il déclaré.
Des Rafale et des MiG
Lorsqu’on lui a demandé si l’achat de systèmes de défense aérienne chinois et russes signifiait que Belgrade se rapprochait des BRICS, le vice-Premier ministre serbe a noté qu’il s’agissait d’une « décision militaire pragmatique et non politique ». « Nous défendrons le ciel serbe avec des Rafale [des chasseurs français] et des MiG [russes] », a ajouté Vulin.
Fin août, lors de la visite du président français Emmanuel Macron à Belgrade, la Serbie a signé un contrat pour l’achat de 12 chasseurs Rafale à la France d’un montant de 2,7 milliards d’euros.
La République du Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, après une longue période de conflit. Plus de 100 États membres de l’ONU ont fini par reconnaître son indépendance mais la Russie n’en fait pas partie.
La Serbie a demandé à rejoindre l’Union européenne en 2009, trois ans plus tard, elle a reçu le statut de candidat. En 2021, le président Aleksandar Vučić a déclaré que le pays était de moins en moins intéressé par l’adhésion à l’Union européenne, car ce processus était retardé et ses citoyens ne voyaient pas de progrès. Il a noté que l’intégration de la Serbie dans l’Union européenne dépend directement des relations avec le Kosovo.
La Serbie veut continuer à entretenir de bonnes relations avec la Russie
« Nous savons très bien quelle est la condition de l’adhésion de la Serbie à l’UE : la solution de la question du Kosovo <… >Nous sommes prêts à discuter de toutes les solutions de compromis possibles », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il devrait s’agir d’un compromis, et non d’une décision « humiliante et destructrice pour la Serbie ».
Plus tard, Vučić a souligné que pendant sa présidence, la Serbie « sera sur la voie européenne d’une manière ou d’une autre », mais dans un avenir proche, nous ne devrions pas nous attendre à ce que le pays rejoigne le bloc, car « ils ne veulent pas de nous ».
Le président serbe a noté que son pays était le seul en Europe à « ne pas imposer » de sanctions contre la Russie. Il a déclaré que Belgrade entretenait traditionnellement de bonnes relations avec Moscou.
Pierre-Alain Depauw
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