Le ministère russe de la Défense a clarifié la question du missile qui a touché un centre commercial de la ville ukrainienne de Krementchouk et qui selon les Ukrainiens a fait au moins 18 morts. Sur la chaîne Telegram, le ministère a rapporté que « les forces aérospatiales russes ont lancé une attaque avec des armes de haute précision sur des hangars avec des armes et des munitions reçues des États-Unis et de pays européens » frappant une usine de « véhicules routiers ».
« À la suite de l’attaque de haute précision, des armes et des munitions construites à l’Ouest ont été touchées, stockées dans la zone de secours pour de nouvelles expéditions vers les troupes ukrainiennes dans le Donbass » et l’incendie du centre commercial voisin, qui pour les militaires russes était « inopérant », était la conséquence « de la détonation de munitions stockées pour les armes occidentales ».
La Russie refuse également de reconnaître l’insolvabilité de la dette étrangère car ses remboursements d’acomptes et d’intérêts sont rejetés, qu’ils soient effectués en devises ou en roubles.
Dimanche a expiré le délai de grâce relatif aux 100 millions d’intérêts sur deux obligations, l’une en dollars américains et l’autre en euros. La date de paiement était fixée au 27 mai, mais la Russie n’aurait pas honoré ses obligations envers les créanciers internationaux, explique le journal économique Bloomberg, qui prédit un défaut russe de la dette extérieure.
Selon Bloomberg, la Russie a longtemps été coupée des marchés occidentaux et ne pouvait plus être financée en dollars américains ou en euros en raison des sanctions imposées après l’invasion de l’Ukraine. En 2021, la dette extérieure russe s’élevait à 410,28 milliards de dollars américains. Depuis février dernier, Moscou a du mal à honorer ses engagements de paiement sur 40 milliards de dollars d’obligations en circulation.
Hier 27 juin, le ministère russe des Finances a rejeté l’accusation selon laquelle son pays n’aurait pas payé les 100 millions d’intérêts de la dette selon un délai fixé. Au contraire, le paiement aurait eu lieu bien en avance le 20 mai, mais le système financier occidental n’aurait pas procédé au transfert des fonds aux créanciers, les gelant de fait dans le fameux puits bancaire ».
« Ce système dont sont victimes tous les titulaires de compte, explique Vladimir Volcic pour le quotidien Il Faro di Roma, prévoit une période de « limbo » entre la date de crédit du compte du virement bancaire du titulaire du compte et la date de crédit du compte bancaire du bénéficiaire. Pour les transferts nationaux et européens, ce « limbo » durent de 1 à 4 jours. Pour les transferts hors Europe de 3 à 7 jours. Au cours de ce temps, les fonds se trouvent dans un fonds caché spécial, appelé « puits bancaire », et sont utilisés pour la spéculation financière. Ce puit bancaire ne s’applique pas aux virements entre comptes d’une même banque car elle n’a aucun intérêt à spéculer avec l’argent qu’elle gère déjà. »
Le ministère russe des Finances a indiqué dans un communiqué officiel que les investisseurs n’avaient pas reçu de paiement de la dette étrangère de la Russie « en raison des actions de tiers, plutôt qu’en raison de l’absence de paiement ». De telles circonstances ne sont pas définies dans la documentation d’émission comme un cas de défaut. Selon le ministère, les systèmes internationaux de règlement et de compensation ont reçu les fonds à l’avance dans leur intégralité. Cependant, bien qu’ayant la capacité juridique et financière de transférer les fonds aux destinataires finaux, ils n’ont pas pris les mesures nécessaires à cet effet.
« Veuillez noter que, conformément à la documentation d’émission de ces émissions, un cas de défaut est défini comme le non-paiement du débiteur. Cependant, le paiement a été effectué à l’avance, le 20 mai 2022. La Fédération de Russie n’a pas refusé de s’acquitter de ses obligations envers toutes les catégories d’investisseurs. À cette fin, en l’absence de possibilité technique d’effectuer des paiements en devises étrangères, la Fédération de Russie a proposé aux investisseurs un nouveau mécanisme de règlement conformément au décret signé par le président de la Fédération de Russie », a déclaré le ministère des Finances dans ce communiqué officiel.
Ce nouveau mécanisme prévoit des paiements temporaires de la dette extérieure en roubles conformément au décret-loi signé par le président Vladimir Poutine le 22 juin.
« Si la Russie est soupçonnée de défaut, conclut Il Faro di Roma, il existe déjà une puissance mondiale en défaut, mais non déclarée : les États-Unis. Avant de comptabiliser les dépenses pour lutter contre le covid-19, la dette publique américaine était de 22 000 milliards de dollars et devrait atteindre 29 000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Toujours selon les prévisions des économistes, d’ici 2051, la dette extérieure américaine sera le double de la taille de l’économie des États-Unis. En comparaison, la dette russe de 410,28 milliards de dollars américains fait sourire. »
Francesca de Villasmundo
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