Bonnets rouges et bonnets bleus…
La création de taxes indirectes imposées par les plus hauts sommets de l’Etat à des provinces jusqu’alors exemptées ne va jamais de soi.
Ainsi, en Bretagne, en 1675 (sous le règne de Louis XIV) l’obligation d’un timbre fiscal sur les actes notariés, de nouvelles taxes sur le tabac et sur la marque de vaisselle d’étain provoquent une des plus violentes révoltes de l’époque moderne, bien que très locale. Les troubles éclatent à Rennes en avril. Une foule menaçante saccage les bureaux de tabac et du papier timbré au palais de justice. Le mouvement s’étend rapidement à Nantes, Dinan, Vannes… Les paroisses entrent dans le mouvement et pendant trois mois les autorités demeurent incapables de maîtriser cette marée.
En signe de ralliement, les révoltés portent un bonnet rouge dans le centre ouest de la Bretagne. Une armée de 6000 hommes et 30 000 volontaires sans armes est levée. Dans le pays Bigouden, on portait un bonnet bleu, dans ces paroisses, on parlait de la révolte des bonnets bleus.
Rouer ou mutiler ?
Mais on ne brave pas impunément l’autorité royale. Une terrible répression s’en suivit, sur laquelle s’étendent complaisamment tous les historiens qui ne voient dans l’Ancien Régime qu’un temps de terreur, d’horreur et d’oppression : « on roua, on écartela, on pendit » peut-on lire.
Bénissons le Ciel d’être né à une époque où se rebeller contre une taxe injuste n’est puni que d’une main arrachée ou d’une gorge tranchée.
Rouer ou mutiler ?o tempora, o mores ! à chaque époque, sa coutume …
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