On l’imaginait totalement désépoqué, voué à la disparition, au rangement définitif dans les poubelles de l’histoire comme le Parti Socialiste ou Guy Bedos. Pourtant, les chiffres sont là : le disque vinyl, comme dans l’épisode 1 de la 1re saison de la série Sliders, connaît une seconde jeunesse.
Dans un article du 20 avril, « The surprising comeback of vinyl records » signé Felix Richter et paru sur le site Internet Statista, ce dernier constate que le disque ne veut pas mourir, contrairement par exemple aux cassettes audios dont l’encéphalogramme est aussi plat que celui d’une étudiante de gauche ou de l’AS Corbeil-Essonnes.
Les chiffres sont sans appels : depuis 2005 (année la plus basse), les ventes de disques ont été multipliées par 15, avec un net décollage à partir de 2012. Si la tendance était stable de 2005 à 2007 (0,9 million de disques vendus en 2005 et 2006, 1 million en 2007), les ventes passèrent à 1,9 million en 2008, 2,6 millions en 2009 puis 2,8 millions en 2010, avant de connaître l’emballement : 3,9 millions en 2011, 4,6 millions en 2012, 6,1 millions en 2013, 9,2 millions en 2014, 11,9 millions en 2015, 13,1 millions en 2016 et 14,3 millions en 2017…
Bien entendu, les chiffres sont à nuancer, sachant que cela ne représente que 8,5 % des albums vendus aux Etats-Unis, sachant par exemple que pour un CD ou du disque vendu en magasin, ce sont 4 albums qui sont téléchargés légalement sur Internet. De plus, l’année 2016 n’a ramené la vente de disque qu’au niveau de1997.
L’explication de cette seconde jeunesse en est partiellement donnée dans un article du 18 avril 2012, paru sur le site internet Nielsen.com – qui est aux disques ce que Transfermarkt est au football – notant la formidable progression du marché des labels indépendants qui boostent le marché du disque à l’ancienne. Ainsi, la part de ces petites maisons est passée de 64,1 % en 2009 (1,6 million sur 2,6 millions) à 71,9 % en 2010 (2 millions sur 2,8 millions) et même si la part est retombée à 66,7 % en 2011, le nombre a augmenté en passant à 2,6 millions.
Hristo XIEP
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