“Non seulement nous pouvons, mais nous devons célébrer ensemble!”, écrit-il.
Dithyrambique, il salue le « renouveau » positif de la Réforme protestante qui a débuté un processus de purification :
« toute personne qui célèbre la Réforme veut mettre en évidence les développements et les acquis positifs du processus de réformation qui a débuté il y a 500 ans. Ce qu’il y a eu de nouveau et de novateur pour les contours de la foi et de la vie chrétienne est reconnu. Des réformes et un renouveau étaient nécessaires, en ce temps-là comme ils le sont aujourd’hui. Sinon, c’est la stagnation ou l’égarement qui nous menacent. La stagnation signifie que l’Église cesse de se purifier. Elle s’éloigne alors de son origine et des gens. Elle devient une étrangère. »
Et plus loin il loue avec un aplomb incroyable le travail des réformateurs qui sous sa plume apparaissent comme des sauveurs de la véritable Église :
« La personne croyante peut rencontrer Dieu directement et librement. Les réformateurs ont fortement insisté sur ce point, car l’Église catholique prenait la direction de la déchéance spirituelle et morale;elle avait effectivement besoin d’une purification. »
Ces paroles sont bien signées de Mgr Gmür, évêque de Bâle : ce n’est pas un mauvais rêve, mais la réalité écrite d’une apostasie vécue sereinement semble-t-il !
Oh, Mgr Gmür admet bien volontiers que la Réforme a tout de même
« conduit à une division de l’Église qui n’est pas encore surmontée jusqu’ici. »
Mais, ajoute-t-il au plus vite, nos temps progressistes aspirent à une réconciliation, « l’Église a besoin d’unité au lieu de division», agir pour l’unité « c’est notre mission à tous. »
Ce but d’unité est en soi louable, le vrai pasteur catholique ne souhaite-t-il pas, à l’imitation de son Divin Maître, le retour au bercail de la brebis perdue. Le grave scandale, en l’occurrence, c’est que pour y parvenir Mgr Gmür, à la suite du pape François, est près à renier la foi et la doctrine catholiques. Son texte accusateur envers l’Église d’il y a 500 ans et louangeur envers la Réforme n’est-il pas un exemple parfait de capitulation face aux réformés et à leur doctrine hérétique ?
Mgr Gmür, comme Judas l’Iscariote vend le Christ et son enseignement non pour 30 deniers mais c’est tout comme ! Pour une unité factice, naturaliste et humaine…
« L’entente dans la foi est, selon moi, un moment décisif. C’est le réformateur Martin Luthe qui a dit que c’est seule la foi qui sauve. Or cela implique une même confession de foi, qui fasse autorité pour tous. (…) C’est pourquoi l’accent doit être mis sur ce qui unit vraiment.»
A sa décharge ce pauvre évêque, à la charge apostolique impropre puisqu’il ne confirme pas ses ouailles dans la foi, a l’esprit enténébré par l’enseignement erroné contenu dans le décret Lumen Gentium du concile Vatican II qui stipule, en opposition à la Tradition catholique, que
« des éléments nombreux de sanctification et de vérité se trouvent hors de sa sphère [de l’Église catholique, ndlr], éléments qui, appartenant proprement par le don de Dieu à l’Église du Christ, portent par eux-mêmes à l’unité catholique. »
L’Église catholique n’a donc plus selon ses réformateurs conciliaires « le monopole du salut » :
«En clair, explique un certain Père Charles Mallard in Chrétiens : il n’est pas interdit de lire la Bible, cela signifie qu’il ne manque rien à l’Église catholique mais qu’elle n’est pas nécessairement l’unique à être fidèle au Christ ! Bref, l’Église catholique appartient pleinement à l’Église du Christ, mais je n’ai pas dit que l’Église du Christ était l’Église catholique. »
En clair, l’Église du Christ est plus vaste que l’Église catholique.
Imbu de cette conception nouvelle de l’Église du Christ, Mgr Gmür peut donc écrire dans sa lettre :
« L’intégration de la diversité dans l’unique Église Corps du Christ est nécessaire. L’unité n’entraîne pas la restriction mais l’enrichissement, parce que ce n’est que dans l’unité que la diversité porte véritablement ses fruits. »
La commémoration des 500 ans de la Réforme protestante par les élites de la Rome moderniste est donc dans la logique de Vatican II dont les fruits, pour beaux qu’ils soient extérieurement pour certains, sont bien vénéneux pour les âmes !
A la lecture de cette lettre qui n’a rien de la vraie pastorale catholique mais a tout d’un appel moderniste à la culture du métissage, c’est tellement tendance aujourd’hui, on peut d’ailleurs se demander qu’elle aurait été l’attitude de tous ces ecclésiastiques conciliaires s’ils avaient vécu au temps de Notre Seigneur Jésus-Christ. Auraient-ils compris la mission du Messie ? Cela semble bien improbable… Avec leur discours d’unité à tout prix ils auraient immanquablement critiqué le Christ comme un semeur de divisions…
Francesca de Villasmundo
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