Suite et fin des articles « la refondation de l’Ecole ? les étapes de la dégradation organisée de l’Education Nationale » et « la refondation » de l’Ecole? Du plan Langevin-Wallon à nos jours »…

 

REFONDATION DE L’ECOLE ET SES CONSEQUENCES.

Les exigences d’une « Ecole »(sic)-lieu de vie ne sont évidemment pas les mêmes que celles d’une Ecole, lieu d’instruction. Il n’est plus question de niveau à atteindre et c’est ainsi que la refondation s’oriente progressivement vers une unification des niveaux des établissements et de la formation du personnel « d’encadrement ».

  • Au niveau des établissements : pour l’heure, il est prévu le regroupement des établissements école-collège –notons que le mot « primaire » a disparu- avec la création d’un « conseil école-collège » dans le but de faire réaliser des activités en commun… en attendant la fusion complète…Par ailleurs, les spécificités des sections au lycée sont en train de disparaître, à la fois pour les bacs généraux et pour les bacs technologiques. D’autre part, des conventions sont prévues entre lycées et universités afin de faciliter leur rapprochement.

Tout ceci pour amener progressivement à une perte de spécificité des établissements en rapport avec le niveau.

  • Au niveau du personnel : la métamorphose de l’Ecole-lieu d’instruction en « Ecole » (sic)-lieu de vie, a également des répercussions sur le recrutement du personnel. C’est ainsi qu’actuellement, sont recrutés des personnels sans qualification et sans condition de nationalité : les « emplois-avenir-professeur » – EAP – dont le formatage va se faire sous l’égide des IUFM (récemment rebaptisés « écoles supérieures du professorat et de l’éducation » – ESPE – pour tous les personnels de la maternelle à l’Université incluse. Le ministre de l’Education a d’ailleurs déclaré à cet égard : «… la création des EAP est un pilier important de la réforme de la formation initiale des enseignants … ». Notons que les IUFM (alias ESPE) ont été fusionnés avec les universités en 2005 (et non supprimés) dans le but de détruire l’enseignement disciplinaire (cours de spécialité) dispensé dans les universités : ce qui se conçoit pour une Ecole-lieu de vie.

Par ailleurs, la réforme du CAPES 2009 ramène les exigences de ce concours à celles du secondaire et sa disparition est envisagée ainsi que le regroupement des différents corps d’enseignement (professeurs des écoles, professeurs certifiés etc…)

D’autre part, l’organisation scolaire est chamboulée :

Les établissements deviennent autonomes et déterminent leur projet d’établissement, ce qui se conçoit aisément puisque les activités à organiser ne pourront se faire qu’en liaison avec l’environnement socio-culturel local , c’est ce qui est appelé du nom de « territorialisation ».

– Il n’y a plus de programmes : les pseudo-programmes ne déterminent pas des savoirs à acquérir mais des compétences, or, les compétences passent par des savoirs qui ne sont pas définis et les évaluations sont supprimées ou dénaturées.

– L’ « enseignant » qui n’enseigne plus n’est plus seul dans sa classe mais travaille en équipe, ce qui explique le dispositif : « plus de maîtres que de classes, c’est ce que le Ministre de l’Education nous signifie lorsqu’il dit que ce dispositif « doit conduire à une mutation pédagogique »,

– Les classes sont en passe de disparaître et d’être regroupées en cycles,

– Les rythmes scolaires sont modifiés : tout se fait à l’école puisqu’il n’y a plus de travail à faire donc, plus de devoirs, plus de notes, plus de redoublements et disparition à terme, de toute évaluation correspondant à une acquisition de savoir. C’est ainsi que les diplômes existants sont amenés à disparaître.

 

Particularités du système mis en place

Par contre, alors que toute l’organisation scolaire est basée sur les activités et qu’il ne s’agit plus, en réalité, d’une Ecole, seuls subsistent des cours pour la langue vivante étrangère, survalorisée en heures et en contenu et se développent des structures élitistes pour les zones d’éducation prioritaire (internats d’excellence de la 6ème à l’enseignement supérieur, programme égalité des chances, micro-lycées…pour les enfants des banlieues) qui concernent déjà environ 40000 enfants et dont les budgets sont impressionnants (500 millions d’euros pour les seuls internats d’excellence en 2012 financés par l’emprunt national !)

Tout ceci masqué par une désinformation éhontée.

Alors, qu’allons-nous faire ? Allons-nous nous laisser faire ?

 

Claude Meunier-Berthelot est juriste de formation, diplômée de l’Université Panthéon-Assas, et a fait toute sa carrière dans l’Education Nationale. Elle est l’auteur de trois ouvrages clés:

Le trompe-l’oeil de l’éducation – 2003, réédité en 2012 – Editions des Trianons – 16E
Bas les masques de la désinformation sur l’Ecole – 2010 –         Ed des Trianons   – 20E
Comprendre la refondation de l’Ecole en 25 leçons – 2012          Ed des Trianons     15E

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