Daniel Rabourdin est le réalisateur et producteur de l’excellent docu-fiction La Rébellion cachée consacré au génocide vendéen. Il lance aujourd’hui une souscription pour financer son nouveau projet, un film intitulé Promesse, à la gloire du scoutisme.
Médias Presse Info posera régulièrement une question à Daniel Rabourdin afin de suivre l’évolution de ce projet
Médias Presse Info : Vous vous lancez dans la réalisation d’un nouveau film, un film d’aventure où la foi catholique et le scoutisme français sont mis à l’honneur. Cela signifie que malgré toutes les difficultés rencontrées, il y a une vraie place pour un cinéma indépendant à budget participatif ?
Daniel Rabourdin : La place pour un cinéma catholique, elle est bien disponible. Ce qu’il faut, c’est la prendre. Il faut y bâtir une demeure, c’est-à-dire, réaliser de petits premiers films, payer pour voir ces films et ainsi encourager les talents, développer les marketeurs et la distribution.
Je suis sûr que c’est ainsi que renaîtra un cinéma catholique. Les protestants le font depuis 15 ans à peine et ils ont déjà des blockbusters. D’autres idéologies et communautés le font depuis des décennies, alors pourquoi pas nous ? Je l’ai commencé dans mon coin avec des fidèles de la Vendée dans Rébellion cachée et maintenant avec PROMESSE sur Credofunding.fr/promessefilm
Je vais relater ce que je vois. C’est du propos choc. Je pense que c’est lucide. C’est un aperçu de ce qu’on appelle la « production de guérilla ». Il s’agit d’un « gilettisme jaune » dans la version qui n’attend d’aide que d’elle-même.
Où sont nos œuvres de masse ?
J’insiste, parce que les thèmes sur lesquels nous aimons vous et moi deviser, sont maîtrisés depuis longtemps. Combien de fois avons-nous entendu discourir sur le mariage à 40 personnes ? Mais où est notre œuvre de masse qui touche 5 millions de cœurs ? Nous avons la substance (pour mon sujet, c’est le Père Sevin qui a catholicisé l’invention de Baden Powell), nous avons la foi et nous avons même le nombre.
Voici le sentier vers la renaissance que j’entrevois.
Première prémisse : tous se doivent à mon avis de comprendre que c’est un devoir de Chrétien que de faire du film. Il faut réapprendre un savoir-faire dont nous avons été exclus. Vous, à Médias Presse Info, êtes à mon avis des visionnaires sur le sujet.
Deuxièmement, je crois qu’il faut réaliser que le pouvoir culturel (dans lequel le film est peut-être le Tyrannosaures Rex) est proche d’être le plus grand pouvoir. Il y a eu le cataclysme de la Révolution parce que des années avant, il y avait eu des écrivains de talent (mais dans l’erreur) comme Rousseau et Voltaire. Même la noblesse était acquise à leur mode.
De nos jours, ce pouvoir est certes fait des médias, de l’école publique et des éducateurs, mais il est surtout fait de pouvoirs plus subtils et plus puissants encore. Ceux qui exaltent ou corrompent les cœurs : ceux du film, de la mode, de la publicité, de la chanson, et encore un peu de la littérature.
J’évalue que ces pouvoirs séduisent les deux tiers de nos jeunes. Nous faisons de beaux enfants, et puis au collège, ils sont ravis par les chants des sirènes. La voix des arts-de-masse est plus forte que nos prêches.
La production de guérilla
Troisièmement : le labeur et donc le coût d’un film sont substantiels (le chiffre de 2 millions est cité comme un minimum). A cela s’ajoute que le succès d’un film est relativement imprévisible. Mêmes des grands studios se demandent à chaque film, s’ils vont réussir ou fermer boutique.
Vu ces défis, les indépendants semblent mal partis. Et pourtant certains réussissent. Ils ont des atouts que les grands studios et l’art subventionné en France n’ont pas. Ce sont ceux de la production de guérilla.
D’abord, il y a le réalisateur-guérillero. Il donne presque tout ce qu’il a (il liquide maison, retraite, salaire, vacances et couverture médicale). Il travaille 6 jours sur 7. Il ne pense qu’à aller de l’avant.
Regardez Los Angeles. La ville produit les films que la planète regarde. C’est ainsi que le monde devient panthéiste sans qu’on s’en doute. Le public regarde un beau film (Avatar et sa planète bleue) et il en ressort panthéiste (la planète c’est moi et moi je suis la planète, cessons toute civilisation disent les auteurs qui ont pourtant filmé avec des caméras à 100 000 Euros).
Or, dans la Ville des Anges, il y a doit y avoir 3 000 réalisateurs-héros dévoués à leur cause (j’espère qu’on y trouvera 300 catholiques bientôt). Aujourd’hui, ils sont militants gay, écologistes, vegans, anarchistes, satanistes, ou arrivistes. Quelque fois (je m’en réjouis), ils sont droits et de plus en plus, ils sont protestants.
Qu’ont-ils en commun ? ils se vouent corps et âme à leur cause. Ils couchent sur les divans des amis, ils sont peintres en bâtiment le jour et scénaristes la nuit.
Je vais à l’une de leur réunion les jeudis soir. On n’y boit pas à l’excès et on ne se plaint pas. On a 10 minutes pour présenter son projet et puis on passe au suivant des quarante. Pas de discours, les autres comprennent vite. On est là pour passer à l’acte. On repart avec un nouvel acteur ou un éditeur bénévole parce que tout le monde est « missionnaire ».
Un jour, on partagera peut-être des profits. Mais on n’y pense pas vraiment. D’abord, on est passionné pas ses valeurs et on a des testostérones.
On baisse sa lance en commun
Curieusement aussi, on a l’humilité de travailler avec diligence et précision. Il n’y a pas de machisme, il n’y a pas de « panache ». On juge aux fruits (comme dans l’Evangile après tout) et non aux chaussures portées. Il y a du respect pour les jeunes, les pauvres et les vieux qui pourraient être des génies sur le point de fleurir.
Ce n’est pas tout. Non seulement ces héros ont tout donné mais en plus leur communauté homosexuelle ou vegan ou anarchiste ou protestante les a reconnus comme l’un des leurs. Lorsque ces communautés reconnaissent en eux leurs héros, une partie d’entre elles se range derrière eux. C’est l’esprit de corps pour un bien commun, la glorification artistique de leurs valeurs : on baisse sa lance en commun pour gagner la guerre. L’union fait la force.
Cela se matérialise beaucoup par le financement participatif. Il faut lourdement du nerf à la guerre. Pour nous c’est sur Credofunding.fr/promessefilm. Tout autant, cela se met en action grâce au relais des information par les mouvements scouts authentiques, la cheftaine qui propage sur Facebook, le jeune graphiste qui conçoit nos images, le vidéaste Acadien qui film des jours durant, l’article dans un grand journal et la bénédiction d’un évêque.
Nous avons l’ordre du Christ : « Allez, et faites des disciples de toutes les nations ». Mon angle dans la Maison du Seigneur, c’est le scoutisme authentique conçu en France. Providentiellement, je vois qu’il répond à un immense besoin du moment. Il y a un vide dans les âmes des adolescents : ils ne se voient plus proposer d’idéal exaltant. La vraie foi, la belle liturgie, le vrai scoutisme et l’esprit du Chevalier peuvent leur apporter ce bonheur.
Après les bienfaiteurs par le financement participatif, il faut l’engagement des grands. Pour PROMESSE, ce sont (ou devraient être) les chefs scouts et les anciens devenus entrepreneurs, les lobbies et les associations, les mouvements parallèles comme la Manif pour Tous. Ils commencent à bouger mais ils ne devraient pas attendre 2 ans pour le faire.
Grâce à cette participation de la communauté, le scénario avec un grand scénariste est en train de s’écrire, les lieux de tournages sont trouvés, l’équipe professionnelle se constitue, les studios et distributeurs sont informés, les relations publiques sont entretenues, les agents d’acteurs ont vent du script.
Le studio maintient l’équipe originelle
Après l’acte de charité des chefs, le sentier devient chemin et peut mener aux grands studios. Pour exemple, il y a 4 ans, Sony Picture adopte le scénario de l’équipe catholique du film St Paul l’Apôtre. Le studio maintient l’équipe originelle et leur donne sa puissance de feu. Il y a une communauté poussant le film et donc un futur public.
Enfin, qui dit qu’il faut absolument sortir en Cinéma ? Des succès mondiaux ont eu lieu seulement grâce à internet. Tout peut être remis en question. Dans la « vidéo à la demande », des films poussés par une communauté nombreuse peuvent réussir.
De la sorte, panachage à mon avis : réalisateur fanatique, partenaires missionnaires, multitude de petits bienfaiteurs, grands mécènes visionnaires, grands studios objectifs, cinémas et/ou internet.
Notre dette au scoutisme
C’est là que PROMESSE se présente aux catholiques et aux anciens scouts qui savent la dette qu’ils ont pour le Scoutisme, l’Eglise et le bon Dieu. PROMESSE ou Médias Presse Info sont à mon avis des opportunités de faire des actes de charité efficaces. En gros, ceci est un moment d’apprentissage en tant qu’Eglise d’une industrie.
Je dis qu’il est temps que les Catholiques fassent du film et pas forcément le mien. Un film a des bienfaits démultiplicateurs pour le spirituel et ensuite la société. Aidez-le, il vous aidera. Pour nous Chrétiens, c’est à mon avis un devoir que d’utiliser les meilleurs instruments que la Providence présente et le film en est un.
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