Les cérémonies et festivités œcuméniques se préparent assidûment tant chez les Luthériens que les conciliaires. Elles devront témoigner des pas de géant accomplis vers « la pleine communion ». Mais disons-le clairement, non, comme le croient certaines âmes naïves, des Luthériens à l’Église catholique, bien plutôt, des catholiques à la réforme protestante !
« Vendredi 16 septembre 2016, un nouveau document œcuménique conjoint signé par la Conférence épiscopale catholique allemande et le Conseil de l’Église protestante réformée d’Allemagne, a été présenté à Monaco de Bavière, écrit le Vatican Insider.
Le texte de 92 pages, fruit d’un travail débuté en 2012 a été présenté avec une évidente satisfaction par les deux présidents respectifs, le cardinal Reinhard Marx, aussi archevêque de Bavière, et son collègue Heinrich Bedford-Strohm. Ils ont réaffirmé leur intention ferme de commémorer ensemble l’anniversaire avec « un grand événement œcuménique ».
Marx et Bedford-Strohm ont d’ailleurs expliqué la démarche : « Guérison, rétablissement, ou si nous voulons purification, » par rapport aux blessures réciproques durant ces 500 ans autant qu’en rapport avec ces pas sur le chemin œcuménique post-conciliaire non encore conclu, mais surtout pas assez bien connu et assimilé pleinement dans les différentes communautés. Le document, en résumé, pourrait être défini « une Parole commune ».
Commune parce que cela représente la base théologique pour les célébrations qui débuteront cet automne en Allemagne pour se terminer le 31 octobre 2017, anniversaire de la publication par Luther des fameuses thèses et considérée, de fait, comme le début de la Réforme. L’attente est grande de la cérémonie conjointe prévue à Hildesheim, en Basse-Saxe, le 17 mars prochain, veille du IIe dimanche de Carême. Mais communes seront aussi les prières spécialement prédisposées ensemble par des catholiques et des luthériens.
Après une série d’anniversaires caractérisés par des accusations réciproques, « cette fois se sera différent » promettent Marx et Bedford-Strohm dans la préface, « ce sera un moment extraordinaire pour nos communautés. Après des siècles de fermeture, aujourd’hui il y a une volonté de pardonner et de regarder vers le futur. »
Ce document a pour but de démontrer qu’il faut dépasser, « profondément enracinés dans la mémoire collective », les blessures et les conflits du passé dus au contexte religio-politique des guerres de religions en Allemagne, même si, précise le texte « avec Vatican II on a commencé à respirer un air nouveau. »
Tout à cette idée de trouver une union entre luthériens et catholiques qui mette de côté les divisions doctrinales, vraiment considérées, par ces ecclésiastiques modernistes, comme des tout petits points de détails sans grande importance dans cette révolution protestante, « celui de 2017 sera le premier anniversaire célébré par deux églises séparées. »
Mais le texte va plus loin. Il œuvre à une réhabilitation de la figure de Luther au sein du monde catholique à la suite des déclarations du pape lui-même et du cardinal Kasper pareillement. Aussi le cardinal Marx a souligné béatement : « Comme catholiques nous pouvons reconnaître en toute honnêteté que son intention était celle de rénové l’Église catholique et non d’en fonder une autre. Il voulait attirer l’attention du Dieu clément et miséricordieux et réveiller les gens de son temps. » Avec un siècle de guerres sanguinaires à la clé pour les pauvres gens qu’il a voulu réveiller ? Et la première grande révolution européenne qui a divisé l’Europe en deux ? Comme enfant sage et obéissant, qui veut honnêtement rénover l’Église catholique, on fait mieux ! Mais n’est-ce pas le propre de tous les révolutionnaires d’apporter, sous couvert de bien et de philanthropie, comme cadeau d’amour à l’humanité la mort et la souffrance à leurs contemporains et aux générations qui suivent ? Le drame c’est qu’aujourd’hui les ecclésiastiques conciliaires, oublieux de leur foi catholique et de l’attachement qu’ils devraient porter à leur Mère la Sainte Église Catholique qu’ils accusent honteusement de ne pas avoir compris le bon Luther, occultent la responsabilité de cet apostat fou névrosé dans ces atrocités pour l’encenser mondialement.
Encore une fois, force est de constater, avec ce document et les festivités prévues conjointement entre luthériens et conciliaires que l’Église conciliaire se protestantise toujours plus et s’éloigne de façon impressionnante, dans l’ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique.
Car en quoi, pourquoi, faut-il le rappeler, l’Église catholique se devrait-elle, aurait-elle un devoir de mémoire imprescriptible, de fêter la révolution d’un des pires hérétiques de l’histoire qui lui a arraché des millions d’âmes ? Cela est absolument fou ! Déraisonnable !
Rappelons à ces novateurs œcuméniques le simple catéchisme : « Hors de l’Église Catholique, Apostolique et Romaine, nul ne peut se sauver, comme nul ne put se sauver du déluge hors de l’arche de Noé qui était la figure de cette Église» (Saint Pie X, Grand Catéchisme, X).
Aussi face à l’iniquité et à l’apostasie de ces pasteurs conciliaires, qui encensent Luther tout en se disant catholiques, à la suite de Mgr Lefebvre, nous ne pouvons que leur demander :
« – Quelle Église êtes-vous ? À quelle Église avons-nous affaire — moi je voudrai savoir —, si j’ai affaire à l’Église catholique, ou si j’ai affaire à une autre Église, à une Contre-Église, à une contrefaçon de l’Église ?… Or je crois sincèrement que nous avons affaire à une contrefaçon de l’Église et non pas à l’Église catholique. Pourquoi ? Parce-ce qu’ils n’enseignent plus la foi catholique. Ils ne défendent plus la foi catholique. Non seulement ils n’enseignent plus la foi catholique et ne défendent plus la foi catholique, mais ils enseignent autre chose, ils entraînent l’Église dans autre chose que l’Église catholique. Ce n’est plus l’Église catholique. Ils sont assis sur le siège de leurs prédécesseurs, tous ces cardinaux qui sont dans les congrégations et tous ces secrétaires qui sont dans ces congrégations ou à la secrétairerie d’État ; ils sont bien assis là où étaient leurs prédécesseurs, mais ils ne continuent pas leurs prédécesseurs. Ils n’ont plus la même foi, ni la même doctrine, ni la même morale même que leurs prédécesseurs. Alors ce n’est plus possible. Et principalement, leur grande erreur, c’est l’œcuménisme. Ils enseignent un œcuménisme qui est contraire à la foi catholique. »
Francesca de Villasmundo
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