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La politique de la France à la remorque de sa faillite financière

François Fillon avait déclaré « Je suis à la tête d’un État qui n’a pas voté un budget en équilibre depuis 25 ans, ça ne peut pas durer », ajoutant, « je suis à la tête d’un état qui est en situation de Faillite ». C’était en septembre 2007. Depuis 7 longues années se sont écoulées, où en est la France ?        

Charles Sannat, fin observateur de la situation économique et financière de la France n’est pas optimiste. Il explique en quelques mots la soumission totale de la France aux diktats américains ainsi:       

Si nous vivons pour le moment avec des taux bas en France qui rendent le service de la dette (les intérêts à payer chaque année) supportable, c’est uniquement parce que SMS1er, le roi du mobile et accessoirement le mamamouchi en chef de notre république en déclin [comprendre François Hollande NDLR], s’aligne sans vergogne sur toutes les positions des États-Unis d’Amérique, fussent-elles contre les intérêts à long terme de notre pays mais que voulez-vous, le porte-monnaie ne peut être ignoré et si Paris valait bien une messe, éviter l’insolvabilité vaut bien quelques capitulations en rase campagne.
En clair, tant que nous sommes gentils et bien obéissants à l’égard de l’oncle Sam, ses chiens de garde financiers restent sages ou plutôt attentistes.

Pourtant, selon lui, ce répit du à la soumission complète de la France ne saurait durer longtemps encore.      

Pour s’en convaincre, il suffit de lire dans les Echos de lundi 20 octobre les recommandations du PDG du fonds activiste Greenlight, David Einhorn, lors d’une conférence d’investisseurs à New York. qui recommande: Pariez sur les banques grecques, et contre la France !

David Einhorm est PDG du fonds activiste Greenlight Capital, qui avait anticipé la faillite de Lehman Brothers dès 2007.
Selon ce dernier : «Les marchés obligataires considèrent la France comme l’Allemagne, alors qu’elle ressemble bien davantage à la Grèce », «La Grèce a bu la potion amère, elle a restructuré ses obligations et son économie. Elle a cessé de vivre au-dessus de ses moyens. La France, elle, semble trop fière pour se réformer», indique-t-il en dénonçant en vrac la taxe à 75%, les 35 heures et les tensions avec la Commission européenne autour du dernier budget «anti-austérité». Chiffres à l’appui, il montre que la charge de la dette payée par la Grèce, en pourcentage de leur croissance, est désormais inférieure à celle de la France. Et de poursuivre, «Si les marchés révisent le risque souverain français à sa juste valeur, le service de la dette française va devenir insupportable. C’est pourquoi nous recommandons de vendre (à découvert) « , «Les investisseurs s’inquiètent tous de la Grèce, mais ils devraient s’inquiéter davantage de la France. Le rendement des obligations françaises, tel qu’on le connaît aujourd’hui, ne devrait pas exister.» conclut-il.

Selon Charles Sannat, cette prise de position pour désagréable qu’elle soit est logique:

 « ce qui est surprenant c’est que les « zinvestisseurs » continuent effectivement encore à prêter à la France, cependant cette question vaut aussi pour l’Italie, l’Espagne, le Portugal et même l’Allemagne qui se croit très forte mais qui va perdre un grand paquet de sa population dans les 20 ans qui viennent, va subir de plein fouet la nouvelle révolution robotique et qui se traîne tout de même elle aussi une sacrée dette. »

Les Echos ajoutent:

« Plus d’une entreprise américaine sur deux (54 %) envisage de relocaliser sa production aux États-Unis, selon l’étude publiée mercredi par le cabinet de conseil BCG. Près d’un quart d’entre eux affirment même avoir enclenché le processus de relocalisation de leur production aux États-Unis. Grâce à une énergie bon marché et une grande flexibilité du marché du travail, le pays est ainsi redevenu la destination la plus choisie (27 %) pour implanter de nouvelles usines américaines, dépassant la Chine (23 %) et le Mexique (24 %). Cette tendance devrait encore se renforcer dans les prochaines années, estime le BCG : d’ici à cinq ans, près de la moitié des forces de production américaines (47 %) devraient se retrouver sur le territoire américain. La Chine n’abritera ainsi plus que 11 % de la production des compagnies américaines vendue aux États-Unis. »    

    Et Charles Sannat reprend l’air déjà connu: « La stratégie américaine ? Couler l’Europe et faire dérailler la Chine pour sauver le leadership américain…
Et il poursuit:

Lorsque vous êtes un « empire » et que vous raisonnez uniquement en terme de puissance et de leadership, vous ne voulez pas voir un concurrent sérieux émerger. Il est évident qu’une Europe politiquement et économique efficiente avec un euro qui marcherait serait un concurrent sérieux pour les USA, comme l’est une Chine prospère et qui désormais atteint des standards de qualité parfaitement « occidentaux ».
Alors donner un petit coup de pied dans tout ça et secouer le cocotier peut s’avérer une stratégie payante.
En gros, les USA exploitent à fond leur gaz de schiste pour proposer une énergie pas cher à leurs industriels qui, du coup, veulent relocaliser (bien qu’en automatisant tout donc avec assez peu de création réelle d’emplois mais c’est un autre sujet). En faisant cela, ils laminent la croissance chinoise qui reste basée avant tout sur le fait que la Chine est l’usine low cost du monde.
Ils attaquent le plus gros des maillons faibles de l’Europe, à savoir la France, ce qui aura pour conséquence de faire exploser l’euro puisque aucun plan d’aide européen ne sera suffisant et possible pour sauver la France, ce ne sont pas les Grecs qui vont payer pour nous, bien que l’inverse fut vrai. Résultat ? Dislocation de l’Europe et mort de l’euro. Avec le bazar que ne manquerait pas de créer l’explosion de la monnaie unique, les peuples européens seraient vaccinés sur plusieurs générations contre toute tentation de monnaie unique. Tout bon pour maintenir le statut du roi dollar qui se verrait apprécié, et les États-Unis verraient affluer des fonds du monde entier qui viendraient s’investir sur les bons du Trésor américain dont les taux, du coup, baisseraient même sans l’aide de la FED…
Entre-temps, on stresse un peu les Russes avec cette histoire ukrainienne, on distend les liens entre l’Europe et la Russie pour affaiblir les deux et au passage, on fait signer un beau traité transatlantique afin de pouvoir acheter de beaux actifs dont les prix seront fracassés lors de la grande crise que l’on n’aura pas manqué de créer.
Comme ce fameux traité est censé être signé en 2015… Évidemment, tout cela n’aura jamais lieu car il s’agit uniquement du délire d’un pauvre contrarien derrière son clavier qui voit le mal partout et vraiment… aucune raison d’espérer.


Peut-être serait-ce l’occasion de voir le Front National arriver aux affaires et de pouvoir juger Marine Le Pen à l’oeuvre rétablissant le Franc français ? Si nous en arrivions à ce stade, il faudrait compter le nombre de victimes de la folie euro enterrés dans les vaste cimetières de l’Union Européenne. Mais jusqu’où l’idéologie gayropéiste est-elle capable de nous entrainer ? Pas sûr que nous ayons encore touché le fond!

Emilie Defresne

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