Mardi après-midi, l’Assemblée nationale a débattu de la loi de moralisation qui ne dit plus son nom, et avec raison puisque la moralité en est désormais absente. Des heures de cacophonie indescriptible puis un vote dans la nuit.
Il en résulte qu’au final il vaut mieux avoir détourné des fonds qu’avoir été épinglé par la police de la pensée pour avoir contrevenu aux lois liberticides Pleven-Gayssot et extensions diverses et variées.
Ainsi, les personnes condamnées pour racisme, antisémitisme, négationnisme, xénophobie, homophobie et autres délits de la pensée seront privées pour dix ans du droit à l’éligibilité.
Notons que malgré le caractère sensible de cette loi, les élus FN à l’Assemblée brillaient majoritairement par leur absence. Sébastien Chenu a pris la parole mais n’a pas fait la moindre allusion à cette disposition ajoutée par amendement. Seule Emmanuelle Ménard a mis en en garde contre une loi qui veut réduire au silence ceux qui ne pensent pas comme le pouvoir dominant et qui aura pour conséquence de « châtrer le langage puis la liberté de pensée« . Quant aux autres députés FN, on se demande où ils étaient…
Mais le fait que le FN n’a pas livré de combat sur ce sujet n’est guère étonnant puisque ce parti avait pris pour règle d’évincer la plupart de ses membres poursuivis pour atteinte aux lois liberticides.
Au final, c’est la LICRA qui jubile :
« Un pas historique vient d’être franchi avec l’adoption de l’article 1 de la loi « de confiance dans l’action publique » par l’Assemblée Nationale. En effet, par leur vote, les députés ont instauré une peine d’inéligibilité de 10 ans pour les personnes condamnées pour : Injure publique à caractère racial (Article 33 alinéa 3 de la loi du 29 juillet 1881), Injure publique à caractère homophobe (Article 33 alinéa 4 de la loi du 29 juillet 1881), Diffamation publique à caractère racial (Article 32 alinéa 2 de la loi de 1881), Diffamation publique à caractère homophobe (Article 32 alinéa 3 de la loi de 1881), Provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à caractère racial (Article 24 alinéa 7 de la loi de 1881), Provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à caractère homophobe (Article 24 alinéa 8 de la loi de 1881), Apologie de crimes contre l’humanité (Article 24 alinéa 5 de la loi de 1881), Contestation de crimes contre l’humanité (Article 24 bis de la loi de 1881), Discrimination (Article 225-1 et 225-2 du code pénal). Il s’agit là d’une avancée historique dans la lutte contre le racisme.
Pour Alain Jakubowicz, président de la LICRA, « le Gouvernement se proposait de rétablir la confiance entre les Français et leurs élus mais limitait cette question à la probité financière des élus. Pourtant, être probe, ce n’est pas seulement être en règle avec Bercy. C’est aussi l’être avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. En matière de dégradation morale, d’atteinte à la dignité du débat démocratique et de perte de confiance dans la parole publique, un raciste vaut bien un corrompu. Le même sort doit être réservé à l’un comme à l’autre.
Les députés, et notamment Olivier Dussopt, Pierre-Yves Bournazel, Jean-Michel Mis et Naïma Moutchou ont fait un travail considérable d’amélioration du texte en reprenant les propositions de la LICRA.
Le message adressé à nos concitoyens est clair : la République Française proclame que désormais les noms des racistes, des antisémites, des négationnistes, des homophobes n’ont rien à faire sur un bulletin de vote ».
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