Très lentement l’idée que la contraception hormonale est dangereuse progresse dans l’opinion publique. Le Figaro du 17 avril dernier se réfère à un sondage effectué par Le journal de la Femme sur cette question. 52 % des femmes se disent disposées à abandonner ce type de contraception. Les esprits ont été impressionnés par les accidents vasculo-cérébraux (AVC) ayant frappé plusieurs utilisatrices. On les comprend. Mais il n’y a pas que cela.
Rares sont ceux (ou celles) qui connaissent le mode d’action du cycle hormonal qui se trouve bloqué par les pilules. Celui-ci dépend d’un équilibre entre les ovaires et la glande hypophyse du cerveau. Cette dernière étant elle-même réglée par l’hypothalamus qui est une zone carrefour du fonctionnement cérébral. La pilule a donc une réaction au niveau du cerveau. Laquelle ?
Deux neurologues du nom de Pletzer et Kerschbaum ont publié une étude intéressante dans la revue médicale Frontiers in Medicine spécialisée dans les nouveautés en matière de diagnostic et de thérapeutique. Dans sa dernière édition annuelle (2014, vol 8) ces derniers s’étonnent que les stéroïdes soient interdits aux sportifs mais encouragés dans le cadre de la contraception. Ils affirment que ce type de produits « provoquent une réorganisation structurelle du cerveau » comme certains médicaments. Ils entraîneraient à terme des modifications cérébrales expliquant des troubles de l’humeur comme la dépression, l’anxiété, la fatigue, des symptômes névrotiques ou de contrainte et la colère. Ceci semble invraisemblable écrit comme cela. Or tout le monde sait que les femmes sont sensibles aux modifications hormonales ; la preuve étant donnée par les troubles du caractère présentés par les femmes dans la période précédant les règles. Ces deux chercheurs demandent qu’une étude en profondeur hors de l’idéologie contraceptive soit diligentée ; en effet la pilule a été commercialisée à partir d’expérimentations effectuées sur le rat et extrapolées à l’homme. Or « les changements associés à la personnalité et le comportement social impliquent des conséquences importantes pour la société. »
Ces considérations inquiétantes se trouvent confortées par une étude publiée le 2 avril dernier par la revue Human Brain Mapping. Les neuroscientifiques de l’Université de Californie à Los Angeles rapportent que les produits chimiques de la pilule bloquent les hormones naturelles de l’organisme, en modifiant la structure et la fonction du cerveau. À l’IRM ils ont constaté que les deux principales régions du cerveau contrôlant entre autres les émotions et l’esprit de décision sont plus minces chez les femmes qui prennent la pilule. Ils ne se prononcent pas sur les conséquences qui en découlent ; lesquelles seront à étudier à l’avenir.
Enfin dans un tout autre domaine, le Docteur Hamed Khalili, gastroentérologue à l’université de Harvard a mené une étude sur 230 000 femmes américaines ayant utilisé la pilule pendant au moins cinq ans. Il a constaté que les hormones synthétiques contenues dans les contraceptifs peuvent affaiblir le système digestif, créant les conditions idéales pour le développement de la maladie de Crohn. Il s’agit d‘une gastro-entérite chronique évoluant par poussées et dont les complications sur tout l’organisme sont considérables.
Dr Jean-Pierre Dickès
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