François Hollande a bravement annoncé qu’il liait sa candidature à la présidentielle de 2017 à l’amélioration du chômage en France. Rappelons que le chômage augmente en France de 1000 personnes supplémentaires par jour calendaire, depuis 2008. C’est-à-dire que la dégradation permanente a commencé avec Nicolas Sarkozy.
Rappelons aussi qu’il y a en pratique 5 catégories de chômeurs (A B C D E), appelés aussi demandeurs d’emploi, et que la communication « officielle » politico-médiatique porte généralement sur la catégorie A, uniquement, et sur la zone France métropolitaine, uniquement. Evidemment, ce périmètre réduit permet de masquer l’ampleur du mal. En première approximation, le périmètre complet vaut quasiment le double du chiffre « officiel ».
Les tendances lourdes de l’économie mondiale ne laissent augurer aucune amélioration, à court ou moyen terme. La vraie-fausse « baisse » souhaitée par François Hollande n’a donc aucune chance de se produire spontanément. Il faudra de sévères redressements statistiques pour aboutir à une inflexion de la courbe. Depuis peu, il semblerait qu’il soit difficile d’obtenir les données brutes des 5 catégories. Désormais, ce sont les données « corrigées » [sic] qui sont disponibles. Evidemment, celles-ci permettent toutes sortes de manipulations et de complaisances, que les autres ne permettent pas.
Concernant l’ampleur de la crise économique mondiale, on peut s’intéresser à l’indice Baltic Dry, qui mesure le transport maritime mondial de produits ou matériaux secs. Créé le 4 janvier 1985, il valait alors 1000 et il vient de passer en dessous de la barre des 300.
Cet indice est considéré comme un excellent thermomètre du commerce mondial et des anticipations de l’activité économique mondiale. Le graphique ci-dessus montre que l’indicateur a décroché nettement à la baisse.
L’indice Baltic Dry est sorti de la zone 700-2000, où il avait tendance à fluctuer. Pire, il faut noter qu’il est maintenant 30 fois plus faible que son record à plus de 10000 en 2008, et 3 fois plus faible que lors de sa création en 1985. C’est dire à quel point l’économie mondiale se porte mal. La baisse du cours du pétrole est un autre symptôme de la crise qui ronge la planète entière.
Nous avons déjà souligné plusieurs fois que l’économie des Etats-Unis se porte mal. Les dernières nouvelles ne s’améliorent pas, bien au contraire. Ainsi, l’activité des camions de classe 8 (les plus gros) a été divisée par 2, en quelques mois. Le fret ferroviaire est également en chûte libre, avec quantité de trains et de locomotives à l’arrêt. Conséquence directe, l’Union Pacific a licencié 3900 personnes en 2015. Cela fait 14 mois d’affilée que les commandes dans l’industrie états-unienne sont en baisse.
Cela n’empêche pas Barack Obama de prétendre que quiconque soutient que l’économie américaine est en déclin colporte des fictions (Anyone claiming that America’s economy is in decline is peddling fiction). On aimerait partager son optimisme.
Finissons ce panorama, vaguement apocalyptique, avec cinq banques européennes, dont l’équilibre financier suscite l’inquiétude : Deutsche Bank, Credit Suisse, Santander, Barclays and RBS. On notera que l’une d’elles est allemande.
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