La Chine a toujours oscillé entre expansion et repli sur soi face à l’Occident. Aujourd’hui, elle revendique la souveraineté sur sa Mer de Chine Méridionale. Sa stratégie, patiente et réfléchie, cherche à affaiblir ses adversaires sans confrontation directe. Le retrait des États-Unis de la région, un jour ou l’autre, consacrera le retour de l’empire du Milieu.
Stratégies économiques et géopolitiques
Depuis des siècles, la Chine oscille entre un rôle de puissance navale et le repli sur soi, bousculé par l’Occident. Au 15e siècle, où malgré une tradition maritime florissante, la Chine a renoncé à sa flotte de haute mer, laissant la voie libre aux explorateurs européens. Les invasions maritimes des Portugais et des Britanniques, aux 16e et 19e siècles, ont provoqué des guerres, telles que celle de l’opium. Les Européens ont obtenu des concessions territoriales.
Le 20e siècle a également été marqué par la guerre avec le Japon, qui a renforcé la conscience pour les Chinois de l’importance stratégique de Taïwan et de la mer de Chine méridionale. Aujourd’hui, la question de Taïwan demeure un point de tension majeur entre la Chine et les États-Unis. Pékin est déterminé à défendre ses intérêts nationaux et sa souveraineté territoriale.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Mao en 1949, la Chine a été confrontée à plusieurs conflits régionaux qui ont façonné sa politique étrangère et son influence régionale. La Guerre de Corée, la Guerre avec l’Inde, la confrontation avec l’URSS et la Guerre avec le Vietnam ont consolidé le statut de la Chine en tant qu’acteur régional majeur, tout en révélant les limites de sa puissance militaire.
La Mer de Chine Méridionale occupe une place centrale dans les stratégies économiques et géopolitiques de la Chine depuis plusieurs décennies. La création de Zones Économiques Spéciales dans le sud du pays sous Deng Xiaoping a attiré les investissements étrangers et transformé des villes comme Shenzhen en centres économiques majeurs.
La Chine revendique la souveraineté sur les îles Paracels et les îles Spratleys, par exemple. Ces revendications territoriales ont entraîné des tensions avec le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Brunei, qui ont également des revendications territoriales sur ces zones. Les constructions et les activités militaires chinoises sur des récifs disputés, comme les constructions d’infrastructures et de bases militaires, ont été critiquées pour leur non-conformité aux normes internationales, notamment celles établies par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM).
La stratégie chinoise de la Nouvelle Route de la Soie vise à renforcer son influence économique mondiale, avec la Mer de Chine Méridionale comme points stratégique. Cependant, la dépendance économique de la Chine envers le flux maritime et les influences occidentales au sein de ses élites intellectuelles, incite le gouvernement communiste à la prudence.
La présence des États-Unis en Mer de Chine Méridionale est perçue par la Chine comme une ingérence dans ses affaires intérieures et une menace pour sa sécurité. Mais, si les États-Unis privilégient l’action rapide et l’expansion rapide de leur influence, la Chine, civilisation millénaire, adopte une approche patiente, cherchant à affaiblir la volonté de ses adversaires sans recourir au combat direct.
Le retrait des États-Unis de la région, tôt ou tard, conduira à un retour de l’hégémonie chinoise. Ce n’est qu’une question de temps. Contrairement aux Occidentaux, les Chinois ont le temps.
William Kergroach
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