Valérie Bugault, docteur en droit, a travaillé comme avocate fiscaliste avant de cesser sa carrière d’avocate pour se consacrer à l’analyse des problématiques de géopolitique économique.
Son livre La nouvelle entreprise est ambitieux : proposer un nouveau modèle d’entreprise commerciale, non capitaliste, devant contribuer à une rénovation de l’économie plus soucieuse du bien commun.
Il ne suffit pas de dénoncer le système capitaliste ou le système communiste, le système socialiste ou le système ultra-libéral, rappelle Valérie Bugault. Il convient d’apporter des solutions concrètes, politiquement exploitables, dans le sens d’un renouveau civilisationnel. Dès lors, ce livre expose un modèle d’entreprise qui a pour objet de remettre l’entreprise à la place sociétale qui lui revient de droit : celle de faciliter et d’organiser les relations sociales de façon à permettre la création de valeur, que celle-ci soit marchande ou non marchande de nature sociétale. Ainsi comprise, l’entreprise s’apparente au concept monétaire décrit dans Du nouvel esprit des lois et de la monnaie, livre co-écrit par Valérie Bugault et Jean Rémy (éditions Sigest, juin 2017) : il s’agit, dans les deux cas, d’un outil juridique, qui prend la forme d’une « institution », mis au service d’une collectivité déterminée afin de faciliter les échanges et les liens sociaux. Les concepts « d’institution » et de « service rendu à la collectivité » sont des éléments clefs permettant de comprendre, dans une Société politique, quels sont, fondamentalement, les rôles respectifs de « l’entreprise » et de la « monnaie ».
Opposée au projet de domination planétaire, notamment fondé sur les notions d’anonymat et de hiérarchisation des entreprises, Valérie Bugault propose de stopper le plan tracé par l’oligarchie. Comment ? Par une réappropriation juridique, par les Etats, des concepts d’entreprise et de monnaie, les amenant à réintégrer le corps social qu’elles ont, grosso modo depuis la Révolution française, déserté.
L’accaparement du système économique s’est réalisé au moyen de l’appropriation du phénomène monétaire, de l’anonymisation des capitaux par des personnes privées, ainsi que de l’appropriation par ses principaux actionnaires du concept de « société ». Pour Valérie Bugault, c’est une certitude, tout Etat devrait avoir parmi ses priorités de faire disparaître la possibilité juridique de rendre les capitaux anonymes.
La nouvelle entreprise, Valérie Bugault, éditions Sigest, 150 pages, 14,95 euros
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