Le 19 octobre se déroulera la marche Existrans, la marche des trans et de celles et de ceux qui les soutiennent. Elle existe depuis 1997. L’édition de cette année se prépare depuis au moins le mois de juin. Une première réunion s’est tenue le 9 juin et une autre le 20 juillet. Le budget est minime mais l’organisation semble rentrer dans ses frais. Elle compte demander des subventions auprès d’associations mais aussi de la Mairie de Paris ou de la région. Leur constat est que par rapport aux revendications de 2012, le gouvernement n’a rien fait. Cependant le compte-rendu de la 1ère réunion souligne que le changement d’état-civil sans condition, sans obligation de stérilisation et de suivi psychiatrique fait l’objet en ce moment d’une préparation d’un projet de loi au Sénat. La majorité de leurs revendications portent sur la reconnaissance de la transphobie comme discrimination liée à l’identité de genre et non à l’identité sexuelle (attente de l’avis de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme et du groupe de travail du Défenseur des Droits), la lutte contre la transphobie par des campagnes nationales de sensibilisation, la facilité à régulariser des personnes trans migrantes et la formation et la sensibilisation des personnels en contact avec les personnes trans (santé, éducation, social, administratif, justice, etc.). Si on considère ces premiers aspects, il est clair que les lobbies LGBT ne comptent pas s’arrêter là. Ils voudraient plus de gages de la part d’un gouvernement dont au final, ils ne sont pas satisfaits malgré la loi Taubira.
Au même moment se tiendra à Paris un festival : Chéries-Chéris, festival du film gay, lesbien, bi, trans et ++++ de Paris. Le jury sera composé de Gérard Lefort (critique français de cinéma, travaillant au journal Libération), Thomas Riera , Maria Di Giovanni, Pascale Ourbih (comédienne franco-algérienne, tête de liste EELV pour les municipales de Paris et présidente du festival depuis 2008), Stéphane Riethauser ( suisse,fondateur de l’association Lambda, conférencier sur la question de l’homophobie, écrivain de livres sur l’homosexualité ), Christopher Landais, Philippe Tasca et Océanerosemarie (auteur, comédienne présentant un spectacle « la lesbienne invisible » et chroniqueuse sur France Inter). Soulignons que ce festival est soutenu le ministère de la Culture et de la Communication, la DRAC Île-de-France, la ville de Paris, la région Île-de-France, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, Têtu Magazine et Pink TV. Les subventions publiques vont donc droit à un festival qui ne fait que favoriser le communautarisme. Aucune institution ne manque à l’appel: Etat, région et département comme si elles ne voulaient pas qu’on les accuse d’homophobie. Le 19 octobre sera aussi la journée mondiale d’Action pour la Dépathologisation Trans organisée par STP (Stop Trans Pathologization ), une plateforme activiste internationale. Ces trois événements vont coordonner leurs actions lors de la journée de la marche et se soutenir mutuellement. Cette journée sera donc entièrement consacrée à la transsexualité. Le Parti de Gauche, dans un communiqué, a déjà apporté son soutien appelant à participer aux actions des associations de personnes transgenres. Rien d’étonnant quand on connait les positions du parti !
On nous a dit qu’on n’irait pas plus loin que la loi Taubira mais force est de constater que ce n’est qu’une infime partie de ce que voudraient réellement les LGBT. .. Le gouvernement a bien envie de contribuer à leur démarche de bouleversement sociétal…Mais il n’est pas chaud pour affronter une seconde fois les manifestations rencontrées ce printemps et d’autant plus dans un contexte de crise sociale. Il préfère temporiser, mais pour combien de temps ?
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