Malachi Martin (1921-1999), né en Irlande, fut ordonné prêtre en 1954. Professeur à l’Institut biblique de Rome de 1958 à 1964, il fut aussi le secrétaire privé du cardinal Augustin Bea. En 1964, il demanda d’être relevé de ses vœux de pauvreté et d’obéissance, restant cependant prêtre. Il quitta Rome pour s’établir à New York où il devint un auteur de romans à succès dans lesquels on retrouve généralement une critique du concile Vatican II.
Traduit pour la première fois en français, La Maison battue par les vents est d’abord paru aux Etats-Unis en 1996 et s’est vendu alors à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires. Ecrit sous la forme du roman, ce livre n’en est pas moins le reflet de ce que son auteur, fin connaisseur du Vatican, a pu observer. Au point que ce qui pouvait apparaître en 1996 comme une fiction se révèle aujourd’hui comme un singulier ouvrage d’anticipation. Un complot cherche à faire du Vatican l’outil d’un futur gouvernement mondial et doit pour cela se débarrasser d’un pape insuffisamment docile à ce plan. Le scénario romanesque fait étrangement penser à la démission de Benoît XVI et aux discours de plus en plus conformes au nouvel ordre mondial de son successeur.
Comme le conclut l’un des personnages du roman, l’Eglise moderne a fourvoyé les fidèles dans « un ersatz de Christianisme » que ni Pie XII, ni Pie XI, ni Pie X, nie Pie IX n’auraient reconnu comme étant du Catholicisme.
Cette traduction française est agrémentée d’une annexe qui identifie derrière quelques personnages du roman des personnalités bien réelles de l’Eglise à l’époque où l’auteur a écrit ce livre. Outre les évêques et les cardinaux identifiés, on y décèle également les magnats des médias Bertelsmann et Ted Turner.
Ce livre a toutes les qualités pour plaire aux amateurs de romans d’espionnage mais il offre surtout une approche très réaliste des intrigues vaticanes et permet de mieux interpréter l’évolution actuelle de la fonction pontificale et ce qui y a conduit.
La Maison battue par les vents, Malachi Martin, éditions Saint-Rémi, 769 pages, 25 euros
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