La racialité juive est un concept de plus en plus mis en avant dans l’actualité israélienne et dans la propagande sioniste…
Voici exactement deux ans nous avions alerté les lecteurs sur l’instrumentalisation en cours de la racialité par les rabbins.

Sur le plan politique la racialisation apparaît tout autant maintenant mise en avant….
Ainsi entre provocations et déclarations tonitruantes, le député Miki Zohar fait beaucoup parler de lui…

L’individu s’était déjà signalé l’année dernière pour son racisme apologétique:

Miki Zohar, affilié au Likud, affirme que les Juifs, étant « les plus intelligents au monde »:
« Je peux vous dire quelque chose de fondamental », a dit Zohar durant un débat sur la station 103FM.

« Vous ne pouvez pas berner les Juifs, quoi qu’en disent les médias. Le public israélien est un public qui appartient à la race juive, et l’ensemble de la race juive a le plus haut capital humain, le plus intelligent, le plus apte à comprendre. Le public sait ce que le Premier ministre fait pour le pays, et qu’il excelle dans ses fonctions. »
https://fr.timesofisrael.com/un-depute-israelien-proclame-la-suprematie-de-la-race-juive/

Il récidive aujourd’hui à la veille des élections :

« La race juive est une race spéciale, et je suis heureux d’en faire partie. »

https://fr.timesofisrael.com/un-elu-likud-a-un-confrere-arabe-les-juifs-sont-une-race-speciale/

L’échange entre le député du Likud, Miki Zohar, et celui de la Liste arabe unie Ahmad Tibi s’est déroulé lors d’une réunion de la commission parlementaire de la Knesset, qui se prononçait sur un projet de loi controversé devant permettre aux représentants des partis politiques de filmer les activités dans les bureaux de vote le jour des élections.
À la fin du débat, la commission n’a pas approuvé le projet de loi pour lecture à la Knesset, rendant impossible qu’il se traduise par une loi avant les élections.
Zohar, qui présidait la commission, a dit à Tibi :

« La race juive est une race spéciale, et je suis heureux d’en faire partie. Si ça ne vous plaît pas, faites avec ! ».
« Vous ne pouvez pas nous prêcher la morale parce que vous êtes des anti-sionistes, contre le principe de l’Etat juif »

Clairement les Israéliens, et pas des moindres, puisque ce sont des députés, revendiquent désormais haut et fort une racialité juive, et apparaissent apologétiques de ce particularisme racial revendiqué!
Dès lors comment concilier l’antiracisme et l’antisémitisme ?
L’un apparaît totalement opposé à l’autre : s’avouer anti-raciste implique que l’on professe la négation du concept de races et de leur hiérarchisation, et que l’on milite pour leur disparition…
Ce n’est pas exactement – comme le souligne le Times of Israël sans son article– « proclamer la suprématie de la race juive » (sic !)
Il s’en suit que la judaïcité comme manifestation de racialité, identitaire, est nécessairement niée par la philosophie de l’antiracisme !
Ainsi, un antiraciste convaincu ne peut qu’être antisémite, dès lors que le facteur de racialité y est avancée… Cherchez l’erreur ?

Si l’on en revient à ces officines dont la LICRA est la plus ancienne, un dilemme va se poser : pourra-t-on continuer à y professer le philosémitisme et en même temps fustiger le racisme ?
La LICRA ne va-t-elle pas devoir revenir à ses origines et oublier le « R » de racisme dans son intitulé?

L’histoire est édifiante :
Le 25 mai 1926, le militant juif révolutionnaire (bolchévique, puis anarchiste) Samuel Schwartzbard abat de sang-froid à Paris le leader nationaliste ukrainien Symon Petlioura, qu’il juge responsable des pogroms organisés en Ukraine à l’époque où il y était influent.
Le procès qui s’en suivit connut un grand retentissement, et fut suivi par le journaliste Bernard Lecache (1895-1968), un militant juif ukrainien, exclu du Parti communiste en 1923.
Pour apporter son aide à Samuel Schwartzbard, Lecache se lance dans une grande campagne médiatique et fonde un groupement de militants juifs et de sympathisants: « la Ligue contre les pogroms » qui compte tant des juifs que des figures du tout Paris…
Après l’acquittement de Swartbard, étonnamment prononcé, le groupement s’organise en association, et devient en février 1928 la « Ligue internationale contre l’antisémitisme » (LICA)…
En 1932, le nom devient « Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme » : on ratisse alors large par opportunisme en rajoutant « racisme » dans l’intitulé, à l’époque où le nazisme émerge clairement sur la scène politique internationale, mais le sigle LICA est conservé.
Le sigle LICRA ne sera adopté qu’en 1979 !

Il serait peut-être temps de revenir aux sources : la LICRA va devoir laisser tomber cet « R » rajouté il y a juste 40 ans….
J’ignore si on y songe au CRIF, mais en Israël c’est acté !
On ne peut pas y lutter à la fois contre le racisme et l’antisémitisme : c’est le député Miki Zohar qui vint de nous le démontrer !

Claude Timmerman

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