La lente et inexorable dérive de l’abbaye de Randol, dans le Puy-de-Dôme, est l’aboutissement d’un processus que je définirais sous le nom de « syndrome du zombie »., métaphore tirée de l’heptalogie de George Romero. Le zombie des films d’horreur n’a que peu de chose en commun avec les authentiques zombies vivants à Haïti (de pauvres gens empoisonnés à la tétrodotoxine), à part la même intelligence à mi-chemin entre l’amibe et Nabilla.
Quand un quidam est mordu par un zombie, il se transforme lui-même en zombie, selon un délai variant entre une heure et trois jours. Il en est de même avec la contamination par le modernisme. L’infection couve, l’incubation est variée en durée, mais la transformation d’un catholique en zombie conciliaire est effective. On commence par céder sur des points de détails, puis ensuite, sous prétexte de conciliation, on commence par renoncer à tel ou tel point de doctrine, d’abord un petit, puis un plus important, et ainsi de suite jusqu’à se faire totalement avaler. Il suffit de voir l’évolution du Barroux pour dire Non possumus.
Créée en 1971, l’Abbaye de Randol était une épine dans le pied de l’ancien évêque conciliaire de Clermont-Ferrand, Mgr Hippolyte Simon, prélat tendance « évangile selon saint Marx » qui vouait aux « tradis » une haine plus « fraternelle » que charitable. Il ne cachait pas son hostilité à cette abbaye issue de celle Fontgombault et s’était vanté auprès du Père René Chabrillat (curé de Thuret, paroisse rendue célèbre par son Saint, Pierre Romançon, plus connu sous le nom de Saint Frère Bénilde) que, si jamais la Fraternité Saint-Pie X disparaissait de Clermont-Ferrand, il ferait immédiatement fermer Randol et les Capucins (une église célébrant la messe tridentine rue Lafayette à Clermont-Ferrand).
Jusqu’à ce jour, Randol avait tenu bon. Les moines avaient même refusés ostensiblement de donner la communion au Président Valery Giscard d’Estaing pour son rôle dans la légalisation de l’extermination des enfants dans le ventre de leur mère. Cependant, depuis quelque temps, on constate les prémices d’une infection moderniste. Cela avait commencé par la bibliothèque. Beaucoup de bons livres religieux ou historique, destinés à toutes sortes de publics, et des quidam venus acheter du fromage ou des pâtes de fruits pouvait éventuellement commencer un long chemin sur la route de la découverte de la Tradition. Puis, parce que l’Abbaye dépendant d’un évêché et d’une structure moderniste, sont arrivées les « œuvres » de l’évêque et celles des Papes les plus théologiquement douteux. Le vermis est dans le fructus… Maintenant, révolution dans l’Abbaye : la communion est donnée dans la main, comme l’exige la secte conciliaire. Plusieurs fidèles outrés de ce revirement sont allés rejoindre la messe de la FSSPX.
Le meilleur moyen de ne pas se faire infecter par un zombie, c’est de se tenir le plus loin possible de ses dents. Il en est de même du virus moderniste. Notre Seigneur a témoigné devant le Sanhedrin, il n’a pas cherché un compromis ou une régularisation. Il ne faut pas confondre réalisme et sectarisme. Quel est l’intérêt de discuter quand on n’a rien à se dire et quand les valeurs sont trop éloignées à la base ? Comme disait Boris l’Animal : « I agree to disagree » (je suis d’accord pour dire que je suis en désaccord). Les autorités conciliaires se sont tellement éloignées des Vérités de l’Eglise que le risque est extrême d’y laisser plus que son indépendance.
Le Christ parlait en paraboles, on peut plus humblement expliquer à travers des exemples filmés. Un extrait de film, tout comme un dessin, permet d’expliquer mieux et plus rapidement. Que ce soit dans le remake de L’Aube des Mort-vivants avec la base militaire, dans 28 jours après avec la gare de Londres ou dans Walking Dead avec l’aéroport, le premier réflexe des gens a été de se rendre en un lieu où fuir les zombies… TRES MAUVAISE IDEE : entassés dans des lieux confinés, avec parmi eux des personnes infectées… La suite est aisée à deviner.
Il ne faut pas confondre bien sur rectitude doctrinale et complexe de supériorité. Tout homme est pécheur, et il y a des gens qui connaissent by the book la doctrine catholique, mais qui n’arrive pas à l’appliquer eux-mêmes. Néanmoins, quelqu’un qui a la théorie mais pas la pratique est toujours préférable à celui qui n’a ni l’un ni l’autre… L’exemple de la lente dérive de Randol nous montre la voie à ne pas suivre. Rappelons cette formule d’Antonio Salazar : « Fermes avec les principes, souples avec les hommes ». Et rappelons aussi le Per Peri refetur… Vous jugez immédiatement de la sincérité d’une personne dans une négociation en répondant à une simple question : « l’autre » accepte-t-il ce qui vient de moi ? Si la réponse est non, le dialogue n’a aucune utilité. C’est ce que j’appelle « le test de l’ouverture sur l’autre ». Quand une personne de la gauche bien pensante m’assène ses lieux communs : « bla… bla… ouverture sur l’autre… bla… bla… partage.. bla.. bla… lit ma propagande, patin, couffin…. » je lui réponds : « Vous êtes ouvert et tolérant ? Bien, voici Rivarol, voici Mgr Lefebvre, voici la dernière conférence de Soral, lisez et écoutez-moi tout ça et on reparlera… Vous refusez ? Donc vous n’êtes pas ouvert sur l’autre, vous êtes un prêcheur qui n’applique pas son sermon, fin de l’échange ». On juge l’arbre à ses fruits et non à ses feuilles, on juge une personne à ses actes, non à ses paroles.
Hristo XIEP
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