Lionel Baland est un écrivain belge quadrilingue qui s’est spécialisé dans l’étude des partis patriotiques en Europe. Il a déjà publié plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur ces sujets. Il vient de publier un très intéressant ouvrage consacré à la Légion nationale belge.
Si le rexisme, grâce à la personnalité de son fondateur et chef Léon Degrelle, bénéficie d’une certaine notoriété internationale, les autres mouvements nationalistes belges de la même époque ne sont connus que d’une minorité de passionnés et d’amateurs férus d’histoire. La Légion nationale belge mériterait pourtant une plus grande attention, tant pour sa doctrine que pour les personnalités qui y ont joué un rôle déterminant. C’est en 1922 que ce mouvement fut fondé par Henry Graff dont le frère, officier, avait été assassiné en Allemagne quelques mois plus tôt par hostilité à l’occupation du territoire allemand. La Légion nationale belge se situe immédiatement dans un nationalisme de type maurrassien et se choisit pour slogan « La Belgique aux vrais Belges !« . Viscéralement antiparlementariste, le mouvement milite notamment pour que le roi dispose de plus de pouvoirs. Le mouvement méprise les politiciens, dénonce tout particulièrement le marxisme et son internationalisme, et défend l’œuvre civilisatrice menée au Congo belge. Progressivement, l’avocat catholique Paul Hoornaert en devient le chef naturel. Le mouvement s’affirme corporatiste et se positionne contre le socialisme, le communisme, l’hypercapitalisme, le grand capital international de spéculation, la lutte des classes, le pacifisme, le séparatisme.
L’ouvrage présente également l’organisation de la Légion nationale belge qui disposait dans les années trente de pas moins de cinq maisons nationales permanentes. Par ailleurs, le mouvement comptait plusieurs milliers de membres et des groupes mobiles, équipés de casques et d’un uniforme, affrontant dans la rue leurs adversaires.
Dès 1938, la Légion nationale belge, par l’entremise de son chef, souligne que la Société des Nations (SDN) est une organisation maçonnique. Par l’intermédiaire du Vicomte Charles Terlinden qui exerce un rôle de « penseur » au sein de la Légion nationale, celle-ci se positionne en faveur du Général Franco ainsi que de Benito Mussolini.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, certains membres de la Légion nationale vont rejoindre la Légion Wallonie sur le Front de l’Est ou participer à la presse d’ordre nouveau. Mais beaucoup d’autres vont, dès les premières heures de l’Occupation allemande, rejoindre des mouvements de résistance armée. Paul Hoornaert est arrêté par les Allemands en 1942 pour avoir stocké des armes et s’être livré à des exercices de type militaire avec des membres de son groupe. Envoyé à Sonnenburg, il y meurt à l’infirmerie le 2 février 1944 et sera décoré à titre posthume par l’Etat belge en 1947.
La Légion nationale belge, Lionel Baland, éditions Ars Magna, 239 pages, 28 euros
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