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La guerre en Ukraine, signe de l’inconsistance des démocraties européennes et de la faiblesse des Etats-Unis

Ce qui se passe à l’Est, aux frontières russes et ukrainiennes, ne peut laisser indifférent les Européens, premièrement parce que toute guerre est une horreur dont les populations civiles sont les premières victimes, deuxièmement parce que cette guerre en Ukraine peut s’étendre aux nations de l’Ouest et aura de toute façon une répercussion économique inflationniste au sein des pays de l’Union Européenne, troisièmement parce qu’elle semble signer la fin de l’hégémonie de l’Occident libéral, la fin d’un monde unipolaire, occident-centré, dominé par l’empire états-unien, pour laisser place à un axe des superpuissances d’Eurasie.

Il serait absurde de considérer Poutine comme un sauveur, d’absoudre les Russes comme des enfants de chœur, ou de prendre parti pour les Ukrainiens européistes en les considérant comme les uniques victimes d’une guerre qui les dépasse et dont ils ne seraient aucunement responsables. La situation géopolitique est bien plus complexe, difficile de trancher de manière univoque et absolue pour l’un ou l’autre camp. Car tout comme les Russes ont raison de ne pas souhaiter être encerclés par l’OTAN, on peut comprendre que les Ukrainiens quel que soit le fantoche Zelensky, créature de Soros et de l’Union Européenne, qu’ils ont élu comme président, se défendent de l’invasion russe, le souvenir de l’Holodomor, la grande famine de 1932 à 1933 orchestrée par Staline et qui fit des millions de morts, est encore bien présent dans la mémoire collective ukrainienne.

Pour mieux appréhender cette crise géopolitique, territoriale, impérialiste, économique, MPI se propose de livrer à votre réflexion, dans les semaines à venir, diverses analyses qui privilégient un regard catholique sur les événements.

Nous commençons ce cycle d’études, par un article de Matteo Castagna intitulé La Russie et la Chine sont-elles plus fortes que l’Occident ?, publié sur le site Informazione Cattolica, qui relie l’inconsistance des démocraties européennes et la faiblesse des Etats-Unis dans cette crise ukrainienne à leur libéralisme culturel et économique dont la nature totalitaire ressort en cette ère de post-modernité et de pandémie ou post-pandémie, Poutine ayant semble-t-il tué le covid….

« LA GUERRE EN UKRAINE MONTRE L’INCOHÉRENCE DES DÉMOCRATIES EUROPÉENNES

« La gestion de l’urgence pandémique a démontré l’impréparation et, par conséquent, la faiblesse des démocraties européennes, qui ont répondu par des restrictions absurdes et des tentatives grotesques de solution, infructueuses et retirées. La guerre en Ukraine démontre également l’incohérence des démocraties européennes et, en un sens, la faiblesse des États-Unis de Joe Biden, qui s’est retiré d’Afghanistan d’une manière si déshonorante et capitulatrice qu’il a surpris la majorité des observateurs internationaux. Car la faiblesse des démocraties est donnée par le fait qu’elles sont devenues des ploutocraties, dont les richesses sont entre les mains de quelques-uns qui gouvernent sur la multitude. L’Encyclique de Pie XI Quadragesimo Anno (15 mai 1931), en condamnant ce système, fut aussi prophétique qu’elle ne fut pas entendue.

« Donald Trump a publié un communiqué qui ne laisse aucune place à l’interprétation : ‘’avec ma présidence il ne se serait rien passé. Nous avons toujours entretenu des relations détendues et collaboratives avec la Russie.‘’ Mais pas seulement : Trump a également prédit l’invasion de Taïwan par la Chine, ou un déplacement vers l’est de l’axe des superpuissances, au détriment de l’Occident, qui, à force de compter les dollars sur la peau des peuples, n’a pas remarqué les mutations en cours ces dernières décennies, devenant un authentique nain géopolitique.

« Les déclarations grandiloquentes et les menaces de l’Occident, menées par le président Biden, l’OTAN et l’ONU, apparaissent comme un moyen de masquer l’impossibilité de réagir face à la Russie à la fois militairement et par l’application sérieuse de sanctions. Personne n’est prêt à mourir pour Kiev, tout comme personne n’est prêt à se sacrifier pour Taïwan. Cela coûte trop cher, économiquement et l’incertitude de se retrouver dans un autre Vietnam est trop lourde. Si Biden appliquait des sanctions vraiment lourdes, il deviendrait le nouveau Tafazzi (personnage absurde qui représente le ‘zéro comique absolu’, ndlr de MPI) car les citoyens européens en paieraient le prix, en termes d’énergie. Qui assume la responsabilité de faire payer aux ménages 4 000 euros pour 1 000 mètres cubes de gaz, en réponse aux sanctions ?

« Le premier problème est le manque d’indépendance de l’Europe qui, désormais, ne peut servir que de descente de lit à l’OTAN, institution obsolète, à dissoudre au plus vite pour redonner aux nations européennes la souveraineté et donc la liberté de choix dans les politiques et dans les engagements à respecter. On constate avec quelle étrangeté la gauche redécouvre la valeur de la souveraineté nationale lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts américains en Ukraine, tout en la niant, au nom du mondialisme, dans tout autre contexte. Le second problème, qui est la conséquence directe du premier, est l’absence absolue de politique, même militaire, au niveau européen. L’Union européenne apparaît exclusivement comme un comité d’entreprise de la haute finance internationale, garant de la monnaie unique dans une banque privée (BCE) qui a décidé d’affaiblir progressivement la classe moyenne de chaque pays membre, produisant une hausse générale du coût de la vie, disproportionnée aux revenus et déséquilibrée sur l’âge de la retraite. Cet appauvrissement de la classe productive est une des raisons de la désaffection électorale, qui, en fait, a donné la majorité relative au parti de l’abstention.

« Face à cette décadence, il ne faut pas oublier la dimension religieuse. La sécularisation amorcée dans les années 70 atteint des niveaux inquiétants de nihilisme rampant surtout dans les nouvelles générations. Une pensée unique très faible mais largement diffusée accompagne le Vieux Continent dans un abîme d’ignorance, d’hypocrisie, de méchanceté, de relativisme et d’égoïsme sans précédent. La Russie et la Chine, au contraire, ont gardé leurs racines et leurs identités fermes et fortes, devenant de grandes puissances économiques et militaires mondiales.

« Après 1991, le libéralisme a totalement gagné et s’est imposé comme la seule idéologie politique possible à l’échelle mondiale : nous avons aujourd’hui un système politique et économique libéral et un système culturel et philosophique basé sur l’individualisme. Comme le disait Francis Fukuyama, ‘’l’histoire du monde est finie‘’, parce que le libéralisme a gagné, il n’a plus d’alternative et peut donc montrer sa nature totalitaire : c’est la post-modernité. Le libéralisme s’affirme donc, au sein d’un ‘’système fermé‘’, comme ‘’l’émancipation de l’individu de tout lien avec l’identité et avec la communauté : c’est un processus qui a commencé avec la libération des religions, s’est poursuivi avec la libération de la nation puis du genre sexuel et, enfin, viendra l’émancipation de l’humanité elle-même (transhumanisme postmoderne). Le libéralisme n’est pas seulement une idéologie, mais aussi l’essence des objets, le centre de la réalité, l’absence de toute transcendance‘’ (Alexander Gel’evic Dugin). » (Traduction de F. de Villasmundo).

Francesca de Villasmundo

                                               

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