« Le système internationale de paiement Chinois pour traiter les transactions transfrontalières en yuans est prêt, et peut être lancé dès Septembre ou Octobre ».
Nouvelle passée inaperçue du citoyen lambda, comme la plupart des nouvelles à caractère financier et international. Pourtant cette information devrait bouleverser la face du monde.
« Le lancement du système de paiement China International (CIPS) va supprimer un des plus grands obstacles à l’internationalisation du yuan et devrait augmenter considérablement l’utilisation globale de la monnaie chinoise en réduisant les coûts de transaction et les délais de traitement », poursuit l’article de l’agence Reuters. « Il mettra également le yuan sur un pied d’égalité avec d’autres grandes devises mondiales comme le dollar américain, le CIPS devrait utiliser le même format de messagerie que d’autres systèmes de transaction de paiements. » (Source)
La fin de l’hégémonie du dollar
Cet article de l’agence de presse américaine Reuters minimalise la portée de l’information parce qu’en réalité la Révolution planétaire du système financier est bel et bien en marche.
Explications:
Swift est un réseau financier, il ne s’agit pas d’une banque, ou d’une société de transactions. Le mot Swift est composé d’initiales qui signifient: Société Mondiale (W=world) Interbancaire Financière par Télécommunication. Cela concerne les données de transactions effectuées par les 10 500 banques du monde, (dans 215 pays), qui ont été admises comme adhérentes à ce système. Lorsqu’une banque ou un territoire est exclue du Système, comme ce fut le cas pour le Vatican les jours qui précédèrent la démission de Benoît XVI en février 2013, toutes les transactions sont bloquées. Sans attendre l’élection du pape Bergoglio, le système swift a été débloqué à l’annonce de la démission de Benoît XVI. Il y avait un chantage venu d’on ne sait où par le biais de Swift, exercé sur Benoît XVI. Les raisons profondes de cette histoire ne sont pas éclaircies, mais ce qui est clair c’est que SWIFT est intervenu directement dans la marche des affaires de l’Eglise.
Ce fut également le cas à partir de 2012 pour trente banques iraniennes exclues du réseau Swift en raison du blocus de sanctions imposé contre l’Iran par les USA, Israël et les alliés arabes de ceux-ci. En excluant notamment la banque centrale iranienne du système Swift, les USA ont bloqué la vente en dollars du pétrole par l’Iran, dont les paiements étaient bloqués. L’accord sur le nucléaire iranien qui vient d’être conclu à Genève la semaine dernière est donc directement une conséquence de cette pression financière de Swift, décidée par les USA. Swift qui se prétend indépendant de tout système politique s’est néanmoins plié sans la moindre résistance aux diktats des USA contre l’Iran. Ce qui prouve que la menace est réelle.
C’est aussi la menace brandie contre la Russie avec pour prétexte de départ, le refus par les Occidentaux d’entériner le choix des Criméens d’être rattachés à la Russie. Il s’agit de la sanction ultime brandie depuis le départ. Mais avant d’enclencher cette arme ultime, il faut du temps pour permettre aux nations clientes du pays menacé de réorienter leur économie en fonction de la menace. Ce sont les 10 ou 15 ans de blocus de l’Iran qui ont abouti à ce que les pays-clients de l’Iran changent de fournisseur, ou tout au moins s’organisent en fonction du blocus imposé. Ainsi le blocage Swift de 2012 n’a pas provoqué le raz-de-marée contre les économies du reste du monde, comme cela aurait été le cas si le blocage du système Swifrt était arrivé sans préambule. La lourde condamnation par la justice américaine de la Banque française BNP Paribas en juin 2014, accusée d’avoir bravé le blocus contre l’Iran, était donc un sévère avertissement adresser aux banques du monde entier, selon lequel il était périlleux de contourner Swift… Ceci alors que ce blocus aivait été reconnu illégal par la cours de justice de l’UE, selon le droit international.
Les blocages Swift sont cependant à double tranchant. C’est cette épée de Damoclès brandie au-dessus des pays récalcitrants au monde unipolaire qui ont conduit les pays des BRICS (Chine, Russie, Brésil, Inde, Afrique du Sud), à chercher à s’en affranchir, l’application qui en a été faite contre l’Iran les en ont convaincu. Ils ont commencé par régler les factures de pétroles en devises locales, ce qui est l’une des principales raisons de la guerre en Ukraine, les Américains visant à travers le coup d’Etat du Maïdan, les intérêts de la Russie. Mais toutes ces menaces ne font qu’accélérer le processus de création d’un réseau de substitution au réseau Swift, c’est le cercle vicieux de l’escalade des menaces. La Chine est en train de se doter d’une des armées les plus puissantes et les mieux outillées du monde, il est clair que la Chine s’est réveillée. Sera-t-elle seule face au conglomérat occidental ?
La Russie aussi est dans la course
La Chine n’est pas seule dans la course, de Minsk le 23 octobre de l’année dernière, la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie annonçaient qu’ils pourraient créer un réseau de communications interbancaires analogue à SWIFT dans le cadre de l’Union douanière des trois pays. En novembre 2014, c’était chose faite, la Russie annonçait le lancement de son projet:
« La Banque centrale russe prévoit de terminer les travaux sur la création d’un système russe analogue au système de transfert interbancaire SWIFT d’ici à mai 2015. Cela a été déclaré par le département des systèmes de paiement national de la banque.
Des appels sur la déconnexion des banques russes du système SWIFT ont commencé à apparaître dans le contexte de la détérioration des relations entre la Russie et l’Occident, ainsi que l’introduction de sanctions réciproques. Le système SWIFT lui-même déclare qu’il est sous pression d’un certain nombre de pays, qui insistent sur son adhésion aux sanctions antirusses, mais il assure qu’il n’a pas l’intention de céder.
Les ordres de paiement de plus de 6 trillions de dollars passent à travers le système SWIFT, il compte plus de 10 000 institutions financières dans 210 pays.« (Source)
Le mois de mai 2015 va bientôt arriver, il est très probable que le système russe ne va pas tarder à surgir à son tour. On comprend bien qu’officiellement Swift ait essayé de rassurer la Russie et les pays du monde entier afin de les décourager dans leurs projets d’alternatives à Swift. Mais après le blocage des banques iraniennes, Swift n’est plus crédible.
Lorsque l’alternative chinoise ou russe ou les deux seront effectives, l’ordre mondial unipolaire dominé par les USA sera ébranlé et le roi des rois dollar verra son trône vaciller. Mais il se débattra, il se débat déjà en multipliant les conflits dans le monde. Cela ne signifie pas que la guerre à l’hégémonie sera arrêtée, seulement que les USA auront des concurrents.
Ce ou ses nouveaux système(s) ne vont pas immédiatement abattre l’hégémonie de swift, ils devront faire adhérer les États et les institutions bancaires à leur(s) réseau(x). Cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais, « business is business », cette devise de la religion libérale anglo-saxonne devrait logiquement produire ses effets. L’architecture géostratégique du XXème siècle, consécutif aux deux guerres mondiales, devrait donc entrer plus ou moins rapidement en agonie. On comprend que les USA manifestent leur fébrilité tous azimuts sur l’échiquier planétaire, nul ne sait jusqu’où ils sont capables d’aller. Est-ce une nouvelle étape vers le globalisme ou au contraire un retour à un monde multipolaire ?
Entre le dragon chinois, l’aigle américain et l’ours russe, souhaitons que la civilisation l’emporte.
“Non, la civilisation n’est plus à inventer, ni la cité nouvelle à bâtir dans les nuées. Elle a été, elle est ; c’est la civilisation chrétienne, c’est la cité catholique. Il ne s’agit que de l’instaurer et la restaurer sans cesse sur ses fondements naturels et divins contre les attaques toujours renaissantes de l’utopie malsaine, de la révolte et de l’impiété : omnia instaurare in Christo. »
Saint Pie X – Lettre « Notre charge apostolique » sur le Sillon, du 25 août (fête de Saint-Louis) 1910, écrite en français, adressée aux évêques de France.
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